Le phénomène était perçu comme suffisamment grave pour que le studio Warner Bros. décide, en 2007, d'arrêter complètement de diffuser des avant-premières au Canada. Comme dans certains Etats des Etats-Unis, le Canada a adopté une loi anti-camcording qui fait désormais explicitement interdiction aux spectateurs de filmer par un caméscope ou n'importe quel autre dispositif d'enregistrement les films diffusés à l'écran. Pour la première fois, un pirate a été condamné en application de cette loi.
Richard Craig Lassaman, un canadien de 21 ans, a été jugé coupable par le tribunal de Calgary (en Alberta) d'avoir enregistré sans autorisation le film Sweeny todd, le diabolique barbier de Fleet Street, de Tim Burton. Il avait pris soin de camoufler le caméscope sous une veste et de masquer le témoin rouge d'enregistrement, mais il a tout de même été pris, peut-être à l'aide des dispositifs infra-rouges qui équipent désormais certaines salles, et de la vigilence des employés.
Alors que la CMPDA réclamait au tribunal une peine d'emprisonnement, le juge s'est contenté d'infliger au jeune homme une amende de 1495 dollars assortie d'une mise à l'épreuve d'un an. Toutefois, il n'aura pas le droit de détenir le moindre dispositif d'enregistrement vidéo en dehors de son domicile pendant ces douze mois. Pas même un téléphone mobile, alors que presque tous aujourd'hui sont équipés d'une fonction d'enregistrement vidéo.
En France, il n'y a pas de loi spécifique pour le camcording, mais la loi sur la contrefaçon s'applique sans difficulté, et prévoit jusqu'à 3 ans de prison et 300.000 euros d'amende.



