Un film à voir sur le voyage dans le temps :
Ben Wilson vit seul avec sa fille depuis l'accident qui tua sa femme. Installé à Gleenglen, petite fille de l'Onio, il retape une maison qu'il veut transformer en hôtel. D'étranges visiteurs se présentent pour louer des chambres. En trouvant le passeport de l'un d'eux avec un visa tamponné 1906. Ben va découvrir l'incroyable vérité : Ces visiteurs voyagent dans le temps pour assister aux plus grandes catastrophes naturelles et la prochaine vise Gleenglen !
"Le scénario du film est probablement inspiré de l'excellente nouvelle du couple Henry Kuttner et Catherine L. Moore "Saison de grand cru". Un groupe de touristes du futur fait escale en mai 1980 dans la campagne américaine pour assister à la chute d'une météorite qui provoquera un incendie. Dans le film, ils viennent assister à un tremblement de terre. Dans les deux cas, ils s'installent dans un vieil hôtel en état de réaménagement. Le propriétaire finira par découvrir la vérité, intrigué par les passeports étranges de ses locataires. Ces passeports indiquent en effet des dates comme 1906... Dans la nouvelle, les touristes vont assister au sacre de Charlemagne à Rome plus de mille ans plus tôt.
"Oui, dit-il. Oui, le passé peut être modifié, mais très difficilement. Et cela change aussi l'avenir, obligatoirement. Les lignes de la probabilité sont regroupées en de nouveaux réseaux. Mais cela est extrèmement compliqué, et n'a jamais été autorisé. Le cours physio-temporel - on pense bien sûr au physio-temps d'Asimov - tend toujours à redevenir normal. C'est pourquoi il est si malaisé d'en provoquer une altération". "C'est une science théorique. Nous ne modifions pas l'histoire, Wilson. Si nous changions notre passé, notre présent serait aussi altéré. Et notre monde temporel nous convient parfaitement. Il y a peut-être chez nous quelques mécontents, mais ils n'ont pas droit au privilège de voyager dans le temps".
Oliver dans la nouvelle, Wilson dans le film font l'amour avec une touriste du futur, mais pour elle, c'est comme s'ils n'existaient pas, comme s'ils n'étaient pas vivants. C'est dans l'issue de l'histoire que le film se démarque de la nouvelle. Si dans celle-ci, le héros est laissé à son sort après le départ des voyageurs du temps, dans le film, Wilson découvre un passeport qui lui permettra de retourner dans le passé récent et de sauver sa fille. Il revient un jour en arrière mais se fait mettre en prison. Il a alors l'idée de s'appeler lui-même à l'hôtel alors qu'il est en compagnie d'une voyageuse, et il se convainc lui-même de venir se secourir. Dans le camion qui le mène chez son beau-père qui garde sa fille, il se chamaille avec lui-même comme le fait le héros de la nouvelle "Moi, moi et moi" de William Tenn. Il revoit alors le chef des touristes qui lui annonce qu'il a annulé les voyages, et qui se demande s'il ne va pas "restabiliser la déstabilisation", soit revenir un jour plus tôt encore et empêcher Wilson d'agir, laisser la catastrophe se produire pour reprendre le cours de l'histoire et éviter que ce programme modofie leur avenir. Mais Wilson lui fait remarquer qu'il ne fera rien, sinon ils ne seraient pas là à en parler calmement, et puis ça vaut peut-être mieux ainsi si le monde de l'avenir est un peu moins parfait, splendide, mais plus aimable. Avant de ramener Wilson au lendemain, le chef dit: "Le temps est une chose indispensable. Il nous permet de fractionner les événements". Mais puisque sa fille est sauvée, dans quelle réalité retourne-t-il? Où le dépose le vaisseau du temps?
Le passeport constitue un mode de déplacement original.
On ne part pas du point de vue des voyageurs du temps, mais de celui qui les rencontre."