[film] The Jacket

[Ally]

J'ai vu la bande annonce aujourdhui, et je suis restée assez stochée... On voit pas mal d'images, sans trop bien comprendre et puis finalement on nous dévoile qu'il y a un rapport avec le voyage dans le temps, le héro lui même a du mal à comprendre ce qu'il lui arrive...

Synopsis IMDB :

Un vétéran militaire fait un voyage dans le futur où il peut voir sa mort et est laissé avec des questions qui peuvent sauvés sa vie et celles de ceux qu'il l'aime.
http://www.imdb.com/title/tt0366627/

Synospis Allocine :

Un jeune soldat amnésique est accusé d'un meurtre dont il n'a pas souvenir. A l'hôpital, on le soumet à une expérience : enfermé dans un corset, il remonte le fil du temps, apprend la vérité sur son passé et découvre le futur qui pourrait être le sien s'il parvient à déjouer le présent : il ne lui reste que quatre jours à vivre...

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 28937.html

Je vous laisse juger vous même pour la bande annonce ! Ca sort à le 24 Aout sur nos écrans.

[Ritstark]

C'est vrai que ça a l'air bien. Mais ça fait déja un bon moment qu'il est sortit aux USA.

[bilbon]

J'ai vu ce film dernièrement, franchement ça vaut le détour, celui qui aime bien les voyages dans le temps sera servi En tout cas moi j'ai a-do-ré ! Je le conseille vivement ! J'ai bien aimé l'histoire du début à la fin, on se demande tout le long comment cela va finir

[Freeman]

Désolé pour le déterrage de sujet, mais je viens de voir le film. Je reconnais que le film est très bien, bien ficelé et tout ça. Mais il y a une chose qui me chagrine et c'est le même constat que sur le film "deja vu" : Les américains ont besoin de Happy end !

Je n'ai pas un esprit scientifique, je suis incapable de comprendre les théorèmes et les formules de calculs de voyages temporels mais le sujet m'interesse vraiment d'un point de vue humain.
Pour avoir fait des études de théatre, j'ai étudié pas mal le théatre antique grec, la tragédie.
Pour les grecs, la dramaturgie est basée sur le fait que les dieux sont tout puissants et que l'homme ne peux aller à l'encontre de la volonté des dieux.

Le mythe d'Oedipe est basé sur cette dramaturgie, Apres avoir consulté l'oracle de Delphes (lien entre la parole des dieux et les hommes) sur leur avenir, Laïos et Jocaste apprenent qu'ils auront un enfant qui tuera son père et épousera sa mère. A la naissance de cet enfant, Laïos et Jocaste chargent un serviteur d'éloigner l'enfant en l'abandonnant sur le mont Cithéron, les pieds liés. Mais l'enfant est recueilli par un couple de berger qu'ils l'élèveront comme le leur et ne lui révèlerons jamais ses origines. Ils lui donnent le nom d'Oedipe.
Plus grand Oedipe apprend de l'oracle sont funeste destin : "Tu tuera ton père et épousera ta mère". Oedipe fuit alors ses parents qu'il ignore adoptifs et part voyager, sur la route il rencontre un homme et ses serviteurs qu'il tue en pensant qu'il sagit d'une bande de voleurs, cet homme était Laïos, son père géniteur...
Poursuivant son voyage, il arrive à Thèbes et libère la ville du Sphinx en résolvant l'énigme. Pour le remercier, les habitants en font leur nouveau roi et il prend pour épouse la reine de Thèbes qui est veuve, Jocaste, sa mère génitrice...
Lorsque la peste frappa plus tard la ville de Thèbes, l'oracle de Delphes prédit que la peste prendrais fin lorsque l'homme qui à tué Laios serait découvert, après des recherches, Oedipe découvre que comme l'avait prédit l'oracle, c'est lui qui à tué Laïos, son père, et épousé Jocaste, sa mère. De désespoir il se crève les yeux avec la broche de Jocaste...

La base de la dramaturgie grecque antique se base sur ce fait : Nul ne peux aller à l'encontre de la parole des dieux, nul ne peux fuir son destin et alors qu'il pense s'en écarter, il ne fait que s'en rapprocher...

On pourrait alors se dire "oui mais les dieux sont particulièrement méchants dans ce cas précis !" Dans un sens non, l'oracle et les dieux sont neutres, c'est Jocaste et Laios qui, en voulant connaitre leur futur et en consultant l'oracle à ce sujet, ont scéllés d'une certaine manière leur destin et celui de leur fils...
Comme le dit si bien Doc Brown (pour parler de retour vers le futur) "Il n'est jamais très bon de trop en connaitre sur son propre futur, et même avec les meilleures intentions du monde, les conséquence peuvent en être dramatique..."

Alors non de mon point de vue, l'homme peux influencer sur sa vie par ses choix et ses actes, ce n'est pas le problème. Mais j'aimerais bien que dans un film reussis sur le thème du "voyage temporel" (lien passé/présent/futur), les réalisateurs américains prennent pour une fois le partie pris de la dramaturgie antique grecque, base même du théatre et donc du cinéma, au lieu de la traditionelle "happy end" vue et revue...

Jusqu'a présent le seul film qui à eu la bonne idée de ne pas finir sur une happy end (et encore que la toute fin, la scène dans l'avion, laisse à la libre interprétation...) et sur le fait que l'humain ne brisera pas la "boucle" du temps, c'est "l'armée des 12 singes".

[renwar]

Pas forcément d'accord avec toi par rapport aux happy-end. Bon moi perso, j'aime les happy-end, et c'est le cas de la majorité certainement. Ça me fait mal de le reconnaître mais moi qui aime être à contre courant... Eh bien là non ! Bon on s'en fout un peu de ça, c'est pas le sujet, mais ça explique néanmoins que quand un film ne se finit pas en happy-end, mais que c'est ambigu, je cherche à trouver une happy-end ultérieure ; et a contrario, quand un film ne finit pas clairement en happy-end, je le sais tout de suite...

Concernant L'Armée des 12 singes (je vais éviter de trop spoiler au cas où, des fois qu'il y en ait encore qui auraient commis la folie de passer à côté de ce chef-d'œuvre), on peut y voir un peu une happy-end. Bon, j'avoue, je me suis trituré les neurones pour la trouver. Ce film est l'exemple type de l'histoire boucle bouclée, éternel recommencement. On peut malgré tout se dire à la fin, à l'aéroport, quand on voit Catherine chercher du regard le petit James Cole, et qu'elle le voit, elle va faire en sorte de le rencontrer un peu plus tard et lui donner les informations nécessaires pour qu'il agisse en conséquence et donc un peu différemment (et il s'en souviendra : il a une excellente mémoire). Et puis je t'invite à revoir la toute fin, et de bien faire attention à qui est assise à côté du rouquin dans l'avion (joué par l'excellent David Morse au passage). Il y a deux façons de voir les choses, mais il n'est pas impossible qu'elle soit là pour mettre un terme au truc ! Bref, une sorte de happy-end à retardement, car la prochaine boucle pourrait se boucler différemment !

Et dans The Jacket (toujours en essayant de pas trop spoiler), c'est pas vraiment une happy-end ! Bon d'accord, y a des choses tragiques qui sont évitées, mais au final, pour le reste, c'est-à-dire tout ce que tout amateur de happy-end espère... Eh bien non ! Bref, c'est une semi-happy-end ! Y a du bon et du triste. Et là j'ai eu beau chercher une happy-end totale ultérieure... Non, rien à faire... Il n'empêche que j'ai beaucoup aimé ce film !

[Freeman]

Concernant L'Armée des 12 singes (je vais éviter de trop spoiler au cas où), on peut y voir un peu une happy-end. Bon, j'avoue, je me suis trituré les neurones pour la trouver. Ce film est l'exemple type de l'histoire boucle bouclée, éternel recommencement. On peut malgré tout se dire à la fin, à l'aéroport, quand on voit Catherine chercher du regard le petit James Cole, et qu'elle le voit, elle va faire en sorte de le rencontrer un peu plus tard et lui donner les informations nécessaires pour qu'il agisse en conséquence et donc un peu différamment (et il s'en souviendra : il a une excellente mémoire). Et puis je t'invite à revoir la toute fin, et de bien faire attention à qui est assise à côté du rouquin dans l'avion (joué par l'excellent David Morse au passage). Il y a deux façons de voir les choses, mais il n'est pas impossible qu'elle soit là pour mettre un terme au truc ! Bref, une sorte de happy-end à retardement !

Oui j'ai bien vu la toute dernière scène, c'est pour cette raison que je dis que c'est pas vraiment une happy end, mais que la fin laisse à la libre interprétation...

J'ai rien contre les happy-end, (j'ai pas envie de passer pour un sans-coeur) mais je trouve que desfois, le drame est une forme d'art très puissante qui degage un certaine beauté, dans une histoire bien sur, un livre, un film, une pièce de théatre etc... Les drames de la vie sont evidemment tout sauf artistiques et beau...

Dans le cas de "the jacket" ou de "deja vu" une fin tragique aurait donné une certaine puissance supplémentaire à la dimension temporelle. Je prend ces films comme possibilités de "non-happy-end" contrairement au très beau "Frequence interdite" où dans ce cas précis on espère vraiment une happy-end ! Le contraire serait horrible...

[renwar]

Un film qui se finit en non-happy-end, ça me met une claque qui me marque, je suis tout à fait d'accord avec toi par rapport à la puissance dégagée par le drame, du point de vue artistico-émotionnel. J'avais bien saisi la nuance et je comprends bien que ça ne s'appliquait pas à ton caractère.

Après en ce qui me concerne, et c'est une façon de sentir les choses qui n'engage que moi, sur le fond de mon propos... J'avoue que quand ça finit mal (généralement tristement), bah c'est le genre de film que je ne re-mate pas, ou en me faisant violence justement parce que c'est un film beau, puissant.

Juste un exemple comme ça : My girl. Un très beau film, presque "pour mômes", en tout cas avec des mômes (dont Macauley Culkin). Eh bien ce film là était très beau... Mais je ne le reverrai jamais !! Trop triste ! Idem pour Légendes d'automne, avec Brad Pitt... Magnifique mais tellement triste... Je ne le reverrai pas !

[Freeman]

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire sur la difficulté à revoir un film qui donne un pincement au coeur. C'est d'ailleurs un débat intérressant. Personnellement le seul film que je n'arriverai jamais à revoir c'est "Elephant Man", mais ce qui m'empeche de revoir ce film ce n'est pas tant son aspect triste, c'est plutot l'aspect cruel de l'Homme et de la société face au personnage principal et à son handicap, certes dans le cas de ce film, l'handicap en question est d'ordre monstrueux sur le plan physique, mais la morale du film renvoie également l'image d'intolérance qui émanne encore hélas de certaine personnes dites "normale" face à des personnes handicapés dans notre société. Bref lorsque j'ai vu ce film, j'avais après le sentiment que l'être humain est une belle ordure, j'étais aigri...

Mais la où le drame me derange moins, c'est sur les aspects de la vie contre lesquels on ne peux rien : la mort (et de ce coté la je suis blindé, si je disais que j'ai adoré "fréquence interdite" pour la relation père/fils ce n'est pas pour rien...), le temps, la nature, l'histoire (ex : il est impossible de faire une happy end parfaite dans un film sur la shoah...à la rigueur une happy-end partielle comme l'as fait parfaitement Roberto Benigni avec "la vie est belle") etc...

Après je ne suis pas fan non plus des films tristes trop poussif, où la fin est limite faite pour pousser le spectateur à verser la larme. Exemple avec le film de Guillaume Canet (que j'aime bien d'habitude c'est pas la question...) "les petits mouchoirs" où la scène finale est limite vulgaire sur le plan cinématographique tellement on cherche à faire chialer le public par un bombardage incéssant de clichés tristes.
Un drame se construit tout un long de l'oeuvre par un cheminent réflechi et trouve son dénouement dans un fin sobre et belle, non pas dans des clichés morbides et des jeux de caméras mal choisis à outrance. Un film dont la fin est triste et belle et qui me met la larme à l'oeil pratiquement à chaque fois c'est "le cercle des poètes disparus"

Emouvoir et attrister avec beauté, c'est un art périlleux...