
Suite à une tentative d'assasinat d'un officier japonais déjouée en 1909, le cours de l'histoire est changé et le Japon devient un allié des Etat-Unis durant la seconde guerre mondiale et le pays s'approprie la Corée. En 2009, Saigo(Toru Nakamura) et Sakamoto(Jang Dong-Kun) sont deux agents du JBI(japanese investigation bureau) et enquête sur les agissements d'un groupuscule de terroristes coréens appelés les Hureisenjin. Ceux-ci préparent un assassinat bien particulier... puisqu'il se passe dans le passé, pour rétablir le cours de l'histoire.
Critique :
Une histoire peu courante
L’histoire fait référence au roman d’anticipation. Comme il le dit, il s’est influencé de films tels que Terminator de James Cameron et Retours vers le futur de Robert Zemeckis, où l’avenir est modifié par un événement qui s’est déroulé dans le passé. L’idée de départ, pour qu’elle soit réussie, doit être accompagnée d’une intrigue efficace. Tout est presque là : les personnages sont détaillés, la trame est élaborée, la tension monte proportionnellement au déroulement du film. Seul petit bémol, l’histoire n’est pas aussi fournie qu’on aurait pu l’espérer, elle manque de cohésion. Même Si-Myun Lee (réalisateur et co-scénariste) le dit dans l’interview : « Chaque fois que je revois mon film, je regrette beaucoup que l’histoire n’est pas été développée de façon plus consistante dans le film. Au regard de mes efforts pour maintenir la tension du récit, je trouve que le résultat est un peu décevant ». Son autocritique démontre les qualités d’un futur grand réalisateur.
Un jeune premier plutôt doué !
Première réalisation pour Si-Myun Lee ; le nouveau venu dans le septième art coréen n’est pas un novice, loin sans faute. Il maîtrise les éléments cinématographiques à la perfection, ici, pas d’effets à la Matrix, les quelques ralentis utilisés sont au service du récit. On ne doute pas un instant de revoir prochainement derrière la caméra, Si-Myun Lee, pour un nouvel événement !
Le duel Corée - Japon
De par le récit, il fallait des acteurs coréens et japonais. L’acteur principal, Dong-Gun Jang, que l’on a pu apercevoir notamment dans "Sur la trace du serpent" (1999), est d’origine coréenne. Son interprétation fut conditionnée par le fait qu’il sache parler le japonais, une langue qu’il maîtrisait moyennement ! A force de travail de mémorisation au niveau des intonations (très important pour la langue japonaise), même si ce fut difficile, le résultat est tout à fait probant. Les deux autres acteurs, Toru Nakamura (Tokyo Raiders) et Ken Mitsuishi (Audition, Tokyo Eyes), sont japonais. Leurs prestations mutuelles sont remarquables de justesse.
La musique
En écoutant la musique attentivement, on pense à la magnifique partition d’Avalon de Kenji Kawaï, avec des choeurs assez similaires, qui donnent la chair de poule. Dans le commentaire audio, le réalisateur lui demande : « Quelle a été votre source d’inspiration ? le scénario ou les images du film ? ». Le compositeur, Dong-Jun Lee (Nom de code : Shiri), lui répond en expliquant : « La musique du générique est assez indépendante du reste du film. Le morceau a été enregistré avec des choeurs. Les paroles du morceau sont en latin, la langue qu’on utilise pour les messes. Dans le morceau, j’ai notamment utilisé des mots tels que « histoire » et « souvenirs », en latin. Pour cette partie, je ne me suis pas inspiré du scénario pour commencer à composer. Pour ces images-là, j’ai dû mettre la musique en accord avec chaque plan ».
Véritable héros du film, la bande originale ne vous laissera pas indifférent, digne des plus grands classiques du cinéma. A n’en a pas douter, la partition de ce début d’année !
Bilan
On connaissait le cinéma japonais avec Takashi Miike, Hideo Nakata, Mamoru Oshii et autres Takeshi Kitano, le cinéma hong kongais avec John Woo, Tsui Hark et Johnnie To, le cinéma chinois avec Wong Kar-Wai et Chen Kaige, le cinéma taiwanais avec Hou Hsiao-Hsien et Ang Lee, maintenant il va falloir compter sur une nouvelle génération de cinéma asiatique : le cinéma coréen. 2009 Lost Memories prouve que ce cinéma là, n’a rien à envier aux autres cinémas asiatiques, bien au contraire !
Si vous aimez les histoires surprenantes, les gunfights à la John Woo et les BO fabuleuses, alors 2009 Lost Memories vous plaira forcément.
http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=676
http://www.cineasie.com/2009_Lost_Memories.html
++
fab