"Le cinéaste américain, connu pour ses films à grand spectacle, est aussi un inventeur passionné de nouvelles manières de raconter des histoires.
Si Robert Zemeckis ressemble tant à un ingénieur - lunettes en titane, introversion qui se lit jusque dans le fond d’un regard dur et profond - c’est sans doute qu’il en est un. Du genre à perdre le commun des mortels quand il décrit en phrases sèches, limite passives agressives, le dispositif qu’il a inventé pour faire advenir le monde de demain. Car qui, hors du cercle très restreint des techno-cinéphiles, peut répondre autre chose qu’un silence poli à : «Tout ce qui est en mouvement à l’écran est "scanné" sur la réalité. Ensuite, les miniatures qui servent d’environnement aux personnages ont été construites physiquement avant d’être scannées numériquement pour devenir des images manipulables» ? C’est tout le paradoxe du réalisateur américain, perçu hors de Hollywood comme un faiseur de divertissements consensuels (Qui veut la peau de Roger Rabbit ? ou Forrest Gump) mais qui envisage chaque nouveau projet comme l’opportunité d’explorer des nouvelles manières de tromper l’œil entre ce qu’il perçoit comme du réel et de la réalité. Très peu l’ont compris hors de la trilogie en «cinéma virtuel» qui a failli lui coûter sa carrière (le Pôle Express, la Légende de Beowulf, le Drôle de Noël de Scrooge) mais certaines des scènes les plus spectaculaires du cinéma récent proviennent de ses films, telle celle du miroir dans Contact (1997) ou celle de la baignoire dans Apparences (2000)."
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