The end

 

Retour Vers Le Futur IV : un scénario romancé et complet !

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Retour Vers Le Futur IV : un scénario romancé et complet !

Postpar Marvin Berry Band » 16 Juin 2010, 22:37

Salut !

Comme beaucoup de monde ici, j'ai donc moi aussi écrit une suite de Retour vers le futur. Le livre commence bien entendu comme toujours sur une reprise des derniers instants du III que je ne retranscrit pas ici, puisque vous la connaissez tous par coeur.
Puis, en guise d'introduction, je présente une correspondance de lettres écrites par Doc à l'attention de Marty.
Suite à celà, le chapitre 1 commence. Il y en a 10 pour l'épisode IV, et une dizaine d'autres pour l'épisode V en cours d'écriture. Et oui, pourquoi s'arrêter à IV ? Voici donc le fruit de mon travail. J'attends vos commentaires avant de poster la suite, si vous le souhaitez...

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Lettre N°1
Docteur Emmet Brown
31 Octobre 1895

Mon Cher Marty,

Si les services postaux sont aussi ponctuels et précis qu’ils l’ont été en 1955 lorsque la foudre s’est abattue sur la Delorean, tu recevras cette lettre le lendemain du jour où tu m’as vu revenir à bord de ma locomotive volante. Ce message a donc fait un voyage de quatre vingt dix ans avant de t’arriver entre les mains. De ton point de vue, tout est allé très vite. Tu venais à peine de revenir de 1885 et seulement quelques minutes se sont écoulées pour toi avant que je fasse mon apparition avec Clara et nos deux enfants à bord de la locomotive volante; alors que de mon côté, j’ai dû travailler sur ce projet de reconstruction d’une machine pendant presque dix longues années. J’ai d’ailleurs réussi, malgré le manque de technologie de l’époque dans laquelle je vis, à recréer et même simplifier le système qui rend possible les voyages dans le temps. Il est maintenant adaptable à presque tous types de véhicule à la seule et unique condition qu’il soit capable d’atteindre les quatre vingt huit miles à l’heure. Et je ne sais pas s’il est vraiment nécessaire de préciser que dans cette fin de XIXème siècle, cette condition n’est pas très facile à remplir. C’est vrai que je pourrais assez aisément fabriquer un moteur à explosion tout simple qui me permettrait d’atteindre cette vitesse mais je crains que la révélation trop précoce d’une telle invention ne produise de graves bouleversements du continuum espace temps. En effet, ici, le moteur à explosion utilisé par les automobiles n’a été inventé qu’il y a une quinzaine d’année et n’est pas encore bien connu du grand public. J’ai donc décidé, après de longues réflexions, de laisser le temps à la science et de ne pas précipiter les choses. Autrement dit, je n’utilise qu’à des fins personnelles les découvertes que je fais lorsqu’elles ont un rapport plus ou moins éloigné avec une technologie inconnue au XIXème siècle.

Mais je ne t’écris pas aujourd’hui pour te parler de ma vie scientifique, mais plutôt de ma nouvelle vie de père et de mari. Je suis en effet comblé par cette magnifique famille qui est la mienne. Je vis des moments merveilleux et chaque jour passé aux côtés de ma femme et de mes enfants est comme un cadeau qui m’aide à vivre dans ce monde auquel je n’appartiens pas. J’aimerais tant que tu puisses me répondre, que l’on discute ensemble, que tu me donnes tes impressions sur toutes nos aventures. Malheureusement cela n’est pas possible et c’est assez difficile à vivre pour moi. J’ai rencontré beaucoup de gens ici, essentiellement des scientifiques, des hommes et des femmes respectables et intelligents, parmi lesquelles quelques-uns sont devenus mes amis. Mais ces relations, liées le plus souvent à mon travaille, ne sont pas simples à entretenir puisque je dois constamment mentir ou dissimuler les choses que je sais à propos des découvertes scientifiques du XXème siècle. C’est bel et bien un ami comme toi, avec ta jeunesse, ta fougue et ton sens de l’aventure qui me manque terriblement. J’espère que tout va bien pour Jennifer et toi et que vos futures enfants vous rendront aussi heureux que Clara et moi le sommes.

Contrairement à ce que tu pourrais penser, je n’entrevois pas l’idée de faire un autre voyage dans le temps, pas même pour te rendre visite dans quelques années. Ne connaissant que trop peu les risques liés aux voyages spacio-temporels, je ne préfère pas renouveler l’expérience. J’ai maintenant une famille que j’aime et je ne peux pas me permettre de prendre à nouveau un tel risque. Je crains donc qu’il soit impossible que l’on se revoie un jour. Mais sache que tu resteras dans mon cœur l’ami le plus cher que je n’ai jamais eu et que je ne t’oublierai jamais.

Je te donnerais de mais nouvelles tous les ans à la même date.

Ton ami dans le temps
Emmet.



Lettre N°5
Docteur Emmet Brown
31 Octobre 1899

Mon ami Marty,

Cela fait maintenant quatorze ans que je vis à au XIXème siècle et quatre ans que tu reçois mes lettres. Pendant tout ce temps, je me suis très bien acclimaté à l’époque et je pourrais presque dire que je me sens chez moi. C’est ton absence à laquelle j’ai du mal à m’habituer. Nous sommes séparés non pas par des kilomètres de terre ou de mer ou même d’océan, mais par cent ans.

Tu recevras cette quatrième lettre en 1989, exactement quatre vingt dix ans après sa rédaction de ma main, déjà quatorze ans (pour moi) après la fin de nos voyages temporels. C’est assez curieux de se dire qu’à l’instant même où tu lis ceci, les services postaux de Hill Valley sont déjà en possession de toutes les futures lettres que je n’ai pas encore écrites. J’ai beaucoup réfléchis à propos de cette idée de temps et c’est avec ce type de pensées que l’on peut se rendre compte de sa puissance. En effet, le temps peut avoir des conséquences bien plus rapides et directes sur nous. Par exemple, si tu étais à l’autre bout de la terre et si l’on voulait se rencontrer, le temps écoulé entre la décision et la rencontre effective prendrait le temps du voyage pour aller à l’autre bout du monde. Ce laps de temps ne peut être que réduit grâce aux technologies nouvelles, mais jamais supprimé. Alors que dans notre situation actuelle, étant séparés par cent ans, j’estime que nous sommes moins loin l’un de l’autre. Je m’explique : si je t’envoyais une lettre te disant de me rejoindre et que tu en avais les moyens, tu pourrais arriver à l’instant même ou j’envoie ma lettre. Par extrapolation, tu pourrais arriver avant que j’envoie la lettre ou bien avant même que j’ai l’idée de l’écrire. Et c’est cette possibilité de recevoir les conséquences de quelque chose que l’on n'a pas encore fait qui est très déroutante.

Je t’imagine déjà froncer les sourcils en me demandant de répéter plus doucement. C’est pourquoi j’arrête les considérations purement théoriques auxquelles tu ne t’intéresses sûrement pas.
Je vis toujours des moments de pur bonheur avec ma petite famille. La grande nouveauté est que j’ai acheté un ranch à l’extérieur de la ville, afin d’être plus tranquille. Il est situé à quinze kilomètres au nord ouest de Hill Valley, en direction de Middletown. Je l’ai retapée, tout n’est pas encore parfait à mon goût, mais cette ferme commence à ressembler à quelque chose.

Jules a maintenant treize ans et selon les dires de Clara, il me ressemble comme deux gouttes de méthanol. Il est en effet très… comment dire, très éveillé scientifiquement. Je suis très fier de pouvoir dire qu’il sera lui aussi un grand inventeur et il est déjà un amoureux des sciences. Il travaille avec moi sur la plupart de mes projets et il lui est même parfois arrivé de me corriger. Le jeune garçon que tu avais aperçu à bord de la locomotive a donc bien grandi et est devenu un adolescent épanoui, intelligent et créatif. En ce qui concerne Vernes, il a quant à lui un goût très prononcé pour l’histoire, la géographie et par-dessus tout l’écriture et la lecture. Il semble plus s’intéresser aux raisons pour lesquelles nous sommes sur cette planète plutôt qu’aux moyens techniques d’améliorer ou de changer la vie. C’est donc un futur grand penseur et philosophe à qui ma femme et moi avons donné naissance il y a douze ans. Clara est toujours institutrice et elle commence à avoir une importance considérable dans la vie sociale, éducative et même politique de la ville.

J’espère que tout va pour le mieux en 1989 et que tu réussis tout ce que tu entreprends.

Attends-toi à une nouvelle lettre l’année prochaine.

Emmet, ton ami dans le temps.



Lettre N°7
Docteur Emmet Brown
31 Octobre 1901

Cher Marty,

Cette année et cette lettre, pour toi comme pour moi, sont un peu spécial. Tout d’abord parce que cela fait quinze longues années que nous nous sommes séparés au Ravin Shonash mais aussi parce que je suis à l’aube d’un nouveau siècle. Ici l’aviation et l’automobile font leurs premiers pas. Toi, tu assistes à l’explosion informatique.

J’ai des centaines de question à te poser mais elles resteront à jamais sans réponse. J’aimerais tant que tu fasses à nouveau connaissance avec mes deux fils. Jules a quinze ans et est toujours passionné des sciences. En plus d’avoir une vivacité d’esprit étonnante, il a une force physique qui fait déjà de lui un jeune garçon redoutable et je crois même redouté. A son âge j’étais beaucoup plus réservé et timide, beaucoup plus comme l’est Vernes. Il est, à 13 ans, très introvertis et passe des heures la tête dans ses bouquins ou les yeux fixés sur le ciel. Son caractère et sa façon d’être, plus que ses intérêts, sont très semblables à ceux que j’avais à son âge. Je lui ressemblais beaucoup jusqu’à ce que j’atteigne mes quinze ans.

Avant la quinzième année, j’étais un enfant timide et c’est à cet âge, à cause d’un incident avec des copains de mon age, que j’ai commencé à sérieusement m’intéresser aux sciences liées au temps. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ensuite j’ai évolué psychologiquement, j’ai pris plus de distance par rapport à cet douloureuse affaire tout en continuant mes études scientifiques. Malgré tout, cela m’a finalement donné une force mentale à toute épreuve. C’est pourquoi certaines choses, même mauvaises a priori, ne doivent pas automatiquement être changées. Il faut parfois laisser la vie suivre son cours et ne pas interférer, même si les moyens t’en sont donnés.

Je t’envoie tous mes vœux de bonheur pour toi et ta famille. A l’année prochaine.

Ton ami dans le temps
Emmet.



Lettre N°11
Docteur Emmet Brown
31 Octobre 1905

Mon ami,

Je suppose que ce n’est plus une surprise pour toi de découvrir une nouvelle et quinzième lettre de ton ami lointain dans ta boîte aux lettres, mais j’espère en tous cas que c’est toujours un plaisir.

En ce qui me concerne, mon plaisir n’est plus le même puisque je t’annonce une catastrophe. Jules, celui qui me ressemblait tant et que j’aimais de tout mon cœur, n’est plus de ce monde. Un trou d’air lors d’un vol d’essai à bord d’un avion de son invention l’a emporté, il y a deux mois exactement. Il avait mis toute son âme dans cet avion, élaboré en grande partie grâce à une bourse remportée il y a deux ans lors d’un concours de jeunes aviateurs. Et c'est finalement son défi, son rêve et sa passion, qui a eu raison de lui.

Après de longues réflexions, j’ai décidé de ne pas utiliser le matériel de voyage temporel que j’ai en ma possession ici pour le sauver. Je pense que ce qui est arrivé n’est rien d’autre que le destin et qu’il serait dangereux pour nous tous d’essayer de le ressusciter. Je suis en deuil et je n’ai pas le cœur à l’écriture.

Ton triste ami, Emmet.


Lettre N°17
Docteur Emmet Brown
31 Octobre 1911

Mon très chère Marty,

Cela fait maintenant six ans que Jules nous a quitté mais le monde continue à évoluer et le temps ne cesse de défiler.
Alors que je commence à surmonter la douleur de la disparition de mon grand fils, tu entre de pleins pieds dans le XXIème siècle. Cela me rendrait heureux de savoir que tout va bien pour toi. Mais ça, j’en suis quasiment sûr.
Je suis désolé, mes dernières lettres ont été courtes, mais tu peux comprendre que je n’ai pas vraiment le cœur à ça. Toutes les autres choses, comme l’évolution des techniques ne m’intéressent plus. Je considère que la science m’a pris un de mes fils et je n’ai donc pas touché à un outil depuis le drame.

Amicalement
Emmet.

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Châpitre 1

LA VIE CONTINUE

Hill Valley, 7h41, Vendredi 28 Octobre 2005

Le salon des McFly était très cossu et aménagé avec goût. Tout était à sa place. Sur un mur, on pouvait voir la photo de Doc et Marty en 1885 autour de la grande horloge de l’Hotel de Ville. Plus loin, dans une grande étagère, une guitare brisée en deux était conservée derrière une protection de verre, comme le sont les objets d’une valeur inestimable. Juste devant la guitare, une inscription indiquait : Dernier concert, 1995. Dans la même étagère, un petit chapeau rond semblant appartenir à un autre temps portait l’inscription Cadeau de Simous. Sur un buffet, un cadre exposait fièrement une photo où l’on pouvait reconnaître Jennifer et Marty en habit de mariés, entourés d’une bonne centaine de convives devant une somptueuse église.

La télévision était allumée sur une chaîne d’information :

“Et maintenant les informations régionales: les travaux de reconstruction de l’horloge de l’hôtel de ville sont enfin terminés. Après cinquante ans d’inactivité à la suite d’un terrible coup de foudre, l’horloge de Hill Valley fonctionne à nouveau, notamment grâce à la générosité de Mr McFly. En effet, l’ancien guitariste du groupe de rock “The Pinheads”, reconvertis maintenant dans la recherche sur les engins aéroglisseurs, a financé le projet à quatre vingt pour cent. A partir de lundi prochain, vous pourrez visiter les nouvelles installations de l’hôtel de ville pour seulement dix dollars par personne. Les autres titres en bref…”

- Marty ?… Marty… Tu n’as pas vu mes clefs de voiture par hasard ?
Jennifer venait de rentrer en furie dans le salon. Le temps lui avait donné plus d’assurance et elle était devenue une très jolie femme. Les cheveux courts, les yeux légèrement maquillés et un tailleur qui avait sans aucun doute été conçu sur-mesure, Madame Mcfly était une femme rayonnante.
- Oh non, je vais encore être en retard au bureau, grogna-t-elle en remuant tout ce qu’elle avait sous la main à la recherche de ses clefs disparues.
Marty entra à son tour dans le salon. Sur lui, le temps n’avait presque pas eu d’emprise. Seules quelques rides au coin des yeux laissaient apparaître que la quarantaine n’était pas loin. Il avait toujours ce regard déterminé, et la flamme qui l’animait il y a vingt ans déjà semblait encore brûler en lui. Avec un petit sourire au coin des lèvres et d'une voix posée et rassurante, il lui répondit :
- Jennifer… Tes clefs sont sur le meuble d’entrée, là où tu les mets toujours.
- Ah oui, c’est vrai! Je perds la tête, ajouta-t-elle en souriant.
Elle s’approcha de Marty qui la prit dans ses bras et elle posa délicatement sa tête sur son épaule. Tout en fermant les yeux, elle chuchota:
- Qu’est ce que je ferais sans toi, je t’aime tellement…
- Moi aussi je t’aime, lui répondit Marty en l’embrassant sur le front.
A ce moment même, deux bambins descendirent les escaliers en tapant des pieds. Leurs sacs d’école étaient plus larges que leurs frêles épaules. La petite fille, d’un air décidé, embrassa ses deux parents et se dirigea vers la porte d’entrée tandis que le jeune garçon, qui semblait un peu perdu et mal réveillé, traînait les pieds pour dire au revoir à ses parents.
- Dépêche-toi Junior, on va être en retard pour le bus, lui cria sa sœur en ouvrant la porte.
- N’oubliez pas que ce soir c’est mamie Lorraine qui vient vous chercher et que vous passez le week-end chez elle, ajouta Jennifer.
- Oui maman, répondirent les enfants en cœur.
Et les deux têtes blondes quittèrent la maison.
- Moi aussi je vais y aller, dit Marty. C’est ce matin que je présente mon projet sur l’aéroglisseur, et je ne tiens pas à être en retard. J’ai un trac pas possible, j’espère que tout va bien se passer.
- Même si je continue à me demander pourquoi tu t’acharnes sur ce projet d’objets volants, je suis sûre que tout va bien se passer, rassura Jennifer.
- N’oublie pas que demain soir, nous allons dîner tous les deux. Ne prévois rien, ajouta Marty.
- Ah oui, j’allais oublier. Je te réserve ma soirée. Quel honneur, dit-elle en souriant. A ce soir, passe une bonne journée.
- Toi aussi ma chérie.
Ils s’embrassèrent tendrement, comme au premier jour, et chacun parti de son côté.

C’était une petite salle de réunion. Autour d’une grande table ovale, sept hommes et quatre femmes en costume-cravatte regardaient tous en direction de Marty, venu présenter son projet. Le Directeur Général, Mr Nilsen, était en bout de table et avait un air grave. Needles, qui travaillait dans la même boîte, souriait bêtement en attendant le moindre faux-pas, lorsque Marty commença :
- Mesdames et Messieurs, tout d’abord merci d’être là aujourd’hui. Je suis ici pour vous parler du projet “Aéroglisseur”, que vous avez entre les mains.
Il observa un silence, puis repris d’une voix passionnée :

“Qui, dans son enfance ou même maintenant, n’a jamais rêvé de voitures volantes? Et vous, spécialistes de l’automobile, ne vous êtes-vous jamais dit que la route serait bien plus agréable en trois dimensions? Le gain d’espace serait considérable! Finis les bouchons et les heures passées dans sa voiture à attendre que la voie se libère. Passez par-dessus, prenez de l’altitude, envolez-vous!!! Vous savez aussi bien que moi que le temps est une donnée primordiale dans le monde moderne dans lequel nous vivons. Il est grand temps d’arrêter d’en perdre pour rien…
Mon équipe et moi sommes sur le point de finaliser la conception du moyen de transport du futur. Oui, vous avez bien entendus, le moyen de transport du futur. En effet, d’autres équipes travaillent sur cette idée et je suis intimement convaincu que dans moins de dix ans, l’aéroglisseur sera omniprésent sur nos routes et surtout dans nos cieux. L’automobile classique, celle avec laquelle vous et moi sommes venus ici, n’existera plus. Ou plutôt, elle aura subit des changements fondamentaux. Je sais ce que vous allez me dire: comment est-ce possible? Comment est-ce techniquement possible?
Toute la réflexion et l’étude que nous avons menée part d’un principe simplissime. Lorsque vous prenez deux aimants, ils s’attirent. Si vous les retournez, ils se repoussent car ils sont du même signe électrique. Ce qui nous a amené tout naturellement à l’idée que si l’on plaçait, sous une route, un film métallique parcourut par un courant de même signe électrique que l’aimant disposé sous l’aéroglisseur, celui-ci flotterait au-dessus de la route. Par extension, plus les aimants sont puissants, plus ils se repoussent. Or nous arrivons maintenant à faire varier la puissance électrique d’un aimant. Nous pouvons donc augmenter la distance par rapport au sol de l’engin aéroglisseur en augmentant la puissance de l’aimant fixée dessous.
Il serait ainsi possible non seulement de faire flotter un objet au-dessus du sol mais aussi de changer sa hauteur. A partir d’une certaine altitude, et surtout d’une certaine vitesse, l’aérodynamique de l’objet prendra le relais, exactement comme un avion. Bien entendu,…”
- Bon c’est décidé, coupa Needles, demain je viens au boulot en avion !

Sa stupide blague ne faisait rire que lui. Il s’en aperçu et se tut. On aurait pus entendre une mouche voler dans la salle de réunion. Nilsen, le directeur général, le regarda fixement. Il ne lui rétorqua rien mais l’expression de son visage parlait pour lui. Il se tourna vers Marty et lui dit calmement.
- Continuez, Mr McFly, nous vous écoutons.
-
“Je disais qu’une fois une certaine vitesse atteinte, la stabilité dans les airs sera assurée par l’aérodynamique du véhicule. Mais bien sûr, notre système a des inconvénients. Le plus important et le plus coûteux est qu’il requiert l’installation d’un film métallique sous toutes les routes susceptibles d’être survolées par un aéroglisseur. Ce qui implique par ailleurs que nos engins seront complètement inefficaces au-dessus d’une grande étendue d’eau. A plus long terme, et selon nos simulations, il sera peut-être envisageable d’utiliser les matériaux ferreux présents naturellement dans les sous-sols de la planète afin d’éviter d’avoir à modifier les routes. Ainsi, l’objectif final serait de pouvoir utiliser cette technologie partout, ou presque.
Pour le moment, mon équipe et moi-même avons besoin de quelques mois supplémentaires pour réglerplusieurs petits problèmes et mettre un point final à notre projet. Mais je vous assure que cela vaudra le coût et que l’aéroglisseur sera bel et bien le moyen de transport du futur.”
Un silence se fit entendre dans la salle. Comme souvent, on attendait que le directeur donne son avis avant de donner le sien. Comme cela, on était sûr d’être du même avis.
- C’est très intéressant, lança Nilsen. Même si certaines choses me semblent un peu… comment dire, un peuextravagantes, je dois avouer que l’idée me plait bien.
Un silence, puis il ajouta :
- Je vous attends la semaine prochaine ici même pour une démonstration
- Bien entendu, Mr Nilsen, ce sera avec plaisir.

Tandis qu’ils quittaient la salle un à un, Marty passa près de Needles en lui disant doucement :
- Dommage, Needles, mais cette fois-ci, t’as raté ton coup, tu t’es brûlé les ailes…


Comme tous les midis, Marty mangeait avec Clyde, un ami de bureau présent à la conférence. Clyde était un gars loyal, honnête et droit. Certes, pas très énergique, mais il faisait bien son boulot et on pouvait lui faire confiance.
- T’as vraiment bien assuré, Marty, c’était super, vraiment, complimenta-t-il.
- Merci, répondit Marty humblement
- Mais tu crois vraiment que Nilsen va t’accorder du crédit pour ton projet ?
- Quand on veut vraiment quelque chose, on finit toujours par…
La sonnerie de son téléphone cellulaire le coupa. Il se mit dans un endroit calme pour décrocher.
- Allo ? Oui c’est moi… oui… oui… non c’est pas vrai. J’arrive tout de suite.
Prit de stupeur, Marty raccrocha son portable et pris sa veste pour partir.
- Qu’est ce qu’il se passe, questionna Clyde.
- C’est ma femme, elle a eu un malaise, je dois aller à l’hôpital.

Deux infirmières et un médecin étaient présents lorsque Marty pénétra dans la chambre où était allongée sa femme. Il se jeta sur Jennifer pour prendre de ses nouvelles sans même un regard vers le personnel en blouse blanche.
- Comment vas-tu mon amour, que s’est-il passé, pourquoi tu…
- Monsieur, votre femme a besoin de repos, dit le médecin. Il serait préférable que vous reveniez demain matin.
Il accompagna Marty à la porte de la chambre et sortit avec lui. Une fois la porte refermée, il ajouta :
- Lorsque l’on a récupéré votre femme, elle ne respirait plus et son rythme cardiaque était très faible et instable. De plus, sa tension est extrêmement basse. A-t-elle eu une grosse activité ces derniers jours ? Est-il possible qu’elle ait subit un choc ces derniers mois ou ces dernières années? Le décès d’un proche, une rencontre traumatisante, quelque chose ?
- Non… enfin pas récemment répondit Marty. Nous avons fait un voyage dans le… enfin je veux dire, on a fait un très long voyage qui a changé beaucoup de chose dans notre vie et surtout dans sa vie, mais c’était il y a vingt ans maintenant.
- Quels changements avez-vous remarqué depuis ce voyage ?
- Elle dort mal, a des pertes de mémoire plus ou moins importantes, mais ce genre de chose arrive à tout le monde, je doute que çe soit lié à ce voyage…
- Ecoutez, repris le médecin d’une voix calme et posée, nous allons la garder cette nuit en observation. Si demain ça va mieux, elle pourra quitter l’hôpital mais elle devra être suivit pendant quelques semaines par un médecin.
- Comme vous voulez, répondit Marty un peu rassuré. Je peux aller lui dire au revoir ?
- Bien sûr, allez-y.

Marty entra une nouvelle fois dans la chambre. Jennifer était toujours là, allongée dans la même position et dormait le visage crispé. Lorsque Marty lui pris la main, un léger sourire illumina son visage pale. Il s’agenouilla pour pouvoir lui parler. Les deux infirmières sortirent de la pièce et Marty chuchota à l’oreille de Jennifer:
- Je suis certain que tout ira mieux une fois que tu te seras reposée un peu. Il y a plein de gens qui vont prendre soin de toi ici. Je reviens te voir demain, mon amour, je pense très fort à toi.

Il lui embrassa la main avant de quitter la chambre. En marchant dans le grand couloir, il croisa le médecin qui lui dit de ne pas s’inquiéter, et qu’ils s’occupaient de tout. Marty ne répondit pas mais esquissa un sourire en guise de remerciement.

La lumière du jour commençait à passer à travers les volets. Mais Marty ne dormait pas; il n’avait pas fermé l’œil de la nuit, trop tracassé par le malaise de Jennifer. La seule chose qu’il attendait, c’était de retourner lui rendre visite.

Il entra dans l’hôpital d’un pas pressé et s’aperçu avec effroi que la chambre dans laquelle Jennifer était couchée hier était vide aujourd’hui. Il sortit dans le couloir et demanda à la première infirmière qui passait.
- Vous savez où est ma femme ?
- Si vous désirez une information, monsieur, adressez-vous au bureau central, au fond de ce couloir à gauche, puis deuxième porte à droite, répondit maladroitement la femme.
Marty se précipita vers le bureau central avant qu’elle n’eut finit sa phrase.
- Est-ce que ma femme est sortit, demanda-t-il affolé.
- Votre nom ?
- Mc…
Un médecin venait d’arriver:
- Vous êtes le mari de Jennifer McFly ?
- Oui c’est moi.
- Votre femme est en salle de réanimation, on l’a de nouveau trouvée ce matin sans connaissance. Veuillez attendre ici, nous faisons déjà le maximum.

Marty n’eut ni le temps ni le courage de prononcer un mot de plus. Le médecin était repartit plus vite qu’il n’était venu. Marty passa dix minutes sur cette chaise d’hôpital. Dix minutes interminables. Dix minutes qui lui semblèrent des heures. Dix minutes pendant lesquelles il revoyait les images de ce voyage dans le futur au cours duquel Jennifer était entrée violemment en contact avec son soi futur. Bien sûr que cette rencontre a été traumatisante, il en était persuadé, et Doc avait prévenu qu’un tel choc pouvait avoir des conséquences irréversibles sur un être humain. Il réalisa alors que cette machine n’aurait jamais dû exister et qu’elle n’avait entraîné que des malheurs. Soudain, une phrase que Doc avait prononcée en 1885 lui revint à l'esprit:

"J'aimerais n'avoir jamais inventé cette machine infernale. Elle n'a su engendrer que malheurs et désastres."

Enfin le médecin réapparu, et d’un air grave, annonça à Marty :

« Je suis désolé, il était trop tard… »
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Postpar Seventh Son » 17 Juin 2010, 11:17

Chapeau gars !! :cool: J'adore ton scénario et tes idées !! Par contre 2 petites choses que je ne trouve pas géniale :

- La première, quand tu dis que Doc' "retape" ça maison. Je te conseille d'utiliser un autre mot ....
- Et la deuxième, l'histoire de Jules et son avion. Je trouve géniale cette idée qu'il invente un avion tout seul mais tu devrais rajouter que Doc' l'a aidé :a38:

Sinon j'adore !!! Juste une question : A quand la suite ? :a04:
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Postpar qwerty » 17 Juin 2010, 16:01

sympa, mais je suis contre l'idée de lettres, a moins que ce soit sous forme de livre, car a l'écran, c'est dur a faire !
1,21 gigawatt !
Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
Salut, si t'est nouveau, présente toi ici Bienvenue
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Postpar Yohan » 17 Juin 2010, 16:16

Pas mal :)

Cepandant, je préfère le scénario de bobrazosky287 :cool:
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Postpar CyrilusOne » 17 Juin 2010, 17:09

Alors là ... J'ai été bouleversé, et c'est le mot, par les lettres de Doc Brown, j'en ai été très ému, parce que je les trouve criantes de vérité, tant par sa manière d'écrire que par les événements cités. Je crois que j'aurais bien envie de lire toutes ses lettres ;) Et cette idée que Marty peut débarquer pour chercher Doc avant même que celui-ci n'ait écrit sa lettre, ce passage est tout simplement GÉ-NIAL :a13:
Pour le reste, l'amorce du livre, le chapitre 1, c'est très prenant. Vivement la suite, et bravo :)
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Postpar Vydok » 17 Juin 2010, 17:45

Avec tous ces auteurs nés on va pouvoir se faire un concours du meilleurs scénar!!
Chapeau mec!
To be concluded...
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Postpar Gatien » 17 Juin 2010, 17:55

Je dois dire que quand j'ai vu le pavé, j'ai pensé ne lire que quelques lignes, histoire de voir... Mais finalement, c'est prenant ! J'ai donc été au bout du chapitre. Et c'est cohérent, on imagine bien les personnages parler et agir ainsi ; bravo !
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Postpar Marvin Berry Band » 17 Juin 2010, 18:23

Tout d'abord merci pour toutes vos réponses et pour avoir pris un peu de temps pour lire mon scénario.

Pour le principe des lettres qui n'a pas plu à tout le monde, c'est vrai que ce n'est pas faisable en film. Comme dit dans le titre du sujet, j'ai voulu romancé le scénario pour que ce soit plus agréable à lire, donc j'ai trouvé les lettres assez originales et permettant de faire une transition douce entre 1985 et 2005 (le présent dans mon scénario).

C'est vrai que le mot "retapé" n'est pas très adapté, je le changerai.

Comme la demande a l'air assez forte, je poste le chapitre 2.

Bonne lecture...
“Les voyages dans le temps sont trop dangereux. Je ferais mieux de me dévouer à l’autre grand mystère de l’humanité: Les femmes!”
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Postpar Marvin Berry Band » 17 Juin 2010, 18:24

Chapitre 2

UN NOUVEL ESPOIR

Marty était maintenant seul chez lui. Ses yeux remplis de larmes faisaient le tour du salon. Tous ces bibelots accrochés aux murs, qui hier lui rappelaient des souvenirs inoubliables, ressemblaient aujourd’hui à des démons riants de son malheur. Marty se répétait sans cesse ces phrases :

“on aurait jamais dû emmener Jennifer” ; “on aurait jamais dû utiliser cette machine” ; “elle n’aurait même jamais dû être construite”…

Mais Marty était un battant. Il aimait Jennifer plus que tout et ne se résigna pas aussi facilement. Il avait déjà réussi à changer des choses qui s’étaient ou qui allaient se passer et ne voyait pas pourquoi ça devrait changer aujourd’hui.
Sa décision était prise, il devait reconstruire une machine à voyager dans le temps pour sauver Jennifer. Il commençait à reprendre courage lorsqu’il réalisa que son ami Doc n’était plus là pour l’aider et que, sans lui, il était en quelques sortes bloqué ici. Il fallait pourtant trouver une solution. Le jeune homme décida donc de partir pour l’ancien laboratoire de Doc.

Ce soir là, il pleuvait à torrents et les éclairs jaillissaient de tous les côtés. Cela faisait un long moment que Marty n’avait pas mis les pieds dans ce local bourré de souvenirs. Il y était retourné en 1990 pour récupérer la guitare qu’il avait prêtée à Doc pour une expérience et en avait profité pour y mettre un peu d’ordre. Depuis ce jour, la porte ne s’était plus ouverte. A l’aide d’une énorme pince, il cassa le gros cadenas qu’il avait installé il y a quinze ans et pénétra dans la caverne d’Ali Baba. Le local était déjà poussiéreux quand Doc y vivait, mais là, c’était à peine respirable. Marty pris un mouchoir pour se protéger la bouche. Il retrouva facilement les trois dossiers intitulés "Time Project" dans lesquels Doc explique le fonctionnement de la machine. Le premier dossier, le plus épais, était intitulé: Calculs théoriques sur les voyages spatio-temporels. Il était évident que dans ce genre de considérations, Marty, comme d’ailleurs la plupart d’entre nous, était perdu dès la seconde page. Il le laissa de côté et s’intéressa au deuxième dossier, nommé: Construction de la machine spatio-temporelle. Celui-ci lui parut beaucoup plus intéressant, et il le mit dans une sacoche qu’il avait apportée avec lui. Le troisième dossier, que Doc avait baptisé Conséquences des voyages spatio-temporels, fut laissé dans le labo tout comme le premier, et Marty repartit chez lui avec ce qu’il pensait être la clef vers le futur.

Il ne mit pas beaucoup de temps avant de se rendre compte que ce dossier lui serait inutile sans l’explication de Doc qui allait avec. Il ne comprenait pas un mot de ce qu’il expliquait et les croquis et autres plans étaient pour lui indéchiffrables. Soudain il eut une idée: peut-être que l’un des deux enfants de Doc, Verne, est encore vivant aujourd’hui. Il chercha dans l’annuaire au nom de Brown et fut surpris de lire :

Dr Emmet Junior BROWN

Il s’empressa de téléphoner au numéro indiqué et un homme à la voix rauque et usée décrocha quasiment instantanément et dit:
- Oui…
- Bonsoir… Je suis bien chez Emmet Junior Brown ?
- C’est bien ici, répondit le vieil homme.
- Pardonnez-moi de vous déranger à une heure aussi tardive, mais je me demandais si vous étiez, par hasard, un parent du Docteur Emmet Brown Senior.
- Bien entendu, c’était mon grand-père… Mais que voulez-vous ?
- J’aimerais vous rencontrer, est-ce possible ?
- J’ai un emploi du temps très chargé en ce moment, je crains que ce ne soit pas possible, mon cher Marty.
- Mais… comment vous connaissez mon nom ? Je dois absolument vous parler. Je suis devant chez vous dans cinq minutes, conlu-t-il.

Marty raccrocha violemment le téléphone et couru à sa voiture.

Il arriva quelques minutes plus tard devant la maison d’Emmet Jr. Un vieil homme, sous un parapluie, attendait devant la maison, et lança :
- C’est une jolie voiture de sport que vous avez là !
- Merci Monsieur, c’est une Dodge Viper, un model construit par Chrisler à la fin des années quatre-vingt dix. Elle commence à se faire vielle, mais sa mécanique est encore fantastique.
- Et bien dites-moi, ça ne doit pas être donné un petit bolide comme celui-là ?
- En effet, mais il faut savoir se faire plaisir de temps en temps. Mais, je ne suis pas là pour parler voiture. Je crois que vous pouvez m’aider, ajouta-t-il sur un ton sentencieux.
- Ca, je n’en sais rien mon jeune ami. Rentrons, sinon vous allez être trempé.

La porte d’entrée menait directement au salon. Lorsque Marty entra, une vague de chaleur l’envahit brusquement. L’odeur et l’ambiance de la pièce lui étaient familières. Sur le côté, un feu de cheminer brûlait et le silence de la pièce n’était troublé que par le bruit des coups de tonnerre qui résonnaient à intervalles irréguliers. Marty, qui s’évadait facilement dans ses pensées, fut ramené sur terre par Emmet Jr :
- Vous savez, je ne suis pas un scientifique. Du moins, pas comme l’était mon illustre grand-père. Mes connaissances, surtout en ce qui concerne les voyages spatio-temporels, sont très limités et c’est dur de…
- Mais comment est-ce que vous savez que je viens pour vous parler des voyages dans le temps ?

Le vieil homme souri et se leva. En tournant le dos à Marty, il ajouta :
- Cela fait de longues années que je vous attends, et mon père Verne vous a attendu un long moment aussi…
- Comment ça, que vous m’attendez, je ne comprends rien !
- Lorsque j’ai lu ceci, j’ai tout de suite pensé que vous alliez très vite chercher à entrer en contact avec moi.

Il tendit à Marty feuille sur laquelle était imprimé un article visiblement trouvé sur internet, intitulé :

Disparition soudaine de la femme de Marty McFly

- Mais vous allez comprendre, reprit-il, je vais tout vous expliquer.


Il se retourna vers Marty, qui venait de glisser la feuille pliée dans sa poche arrière, et d’une voix calme, commença :

« Vous devez être au courant qu’ Emmet Brown Senior a eu deux enfants: Jules a vu le jour en 1896 et Vernes en 1898. Vous les avez vus lorsque Doc est passé vous voir juste après votre retour en 1985. Jules, qui était le portrait craché de son père, est mort à dix-neuf ans, à la suite d’un crash à bord d’un avion qu’il avait inventé: il participait à une sorte de concours de jeunes inventeurs lorsqu’un trou d’air l’a violemment rabattu sur le sol. C’est en tout cas ce que l’on m’a dit. Quant à Verne, il est décédé en 1980 et était mon père.
Tous les renseignements que j’ai sur vous, sur la machine et sur les voyages spatio-temporels m’ont été donnés par mon père qui les a lui-même appris de Doc que vous connaissez. Tout est répertorié et classé dans les dossiers que je vous montrerai tout à l’heure. Depuis maintenant vingt longues années, je garde un oeil sur vous. Emmet Senior, qui était très prévoyant, a laissé en ma possession un dossier intitulé :
« Prescriptions pour le futur ».
Ce document fait très souvent référence à vous et il y est écrit qu’un jour vous rentreriez très certainement en contact avec moi afin de me demander de l’aide. Il semblerait que mon grand-père ne se soit pas trompé… Comme vous pouvez vous en doutez, il a simplifié le système utilisé pour les voyages dans le temps pour qu’il soit adaptable à presque tous types de véhicules, notamment les trains à vapeur. Ceci principalement dans le but d’avoir, comme il le dit, une “sortie de secours”, pour ne pas être coincé dans une époque qui ne serait pas la sienne et pour pouvoir la quitter s’il le devait. Mais il a toujours dit qu’il n’avait utilisé ce système qu’une seule et unique fois, pour venir vous rendre visite en 1985. Comme il vous l’a sûrement aussi dit, les voyages spatio-temporels sont très risqués, ou plutôt les risques qui y sont liés sont très mal connus et vous en faites peut-être malheureusement les frais aujourd’hui avec la disparition de Jennifer. Doc nous a laissé des prescriptions très strictes. Le CTA, Convecteur Temporel Adaptable, ne doit être utilisé que dans certains cas extrêmement, certains cas critiques, et contrairement à ce que vous pouvez penser, je ne crois pas que votre cas le soit.
En effet, lorsque Jules est mort dans son accident d’avion, Doc n’a pas utilisé la machine pour essayer de sauver son propre fils. Cela a très certainement été un choix difficile mais il écrit dans ses notes qu’il ne voulait plus s’acharner à changer le destin et que l’utilisation de la machine pour ramener quelqu’un à la vie était contraire à ses principes, même s’il s’agit de sa propre famille. A la suite de cette dure décision, il a écrit tout un chapitre sur la mort, la vie et les résurrections liées aux voyages temporels. Il y est inscrit que le retour à la vie de quelqu’un pouvait, dans un cas extrême, être entrevue, à la condition que la mort de la personne en question soit la conséquence directe d’un ou plusieurs voyages.
Or, dans votre cas, nous ne savons pas s’il y a un lien de cause à effet entre l’aller-retour de Jennifer en 2015 et son accident. C’est pourquoi je ne pense pas que l’utilisation du CTA soit justifiée.
Je suis désolé… »

- Mais… C’est impossible… Vous ne pouvez pas me faire ça!
Marty était dépité. C’était comme si la terre s’écroulait une seconde fois.
- C’est vrai qu’on n’est pas sûr que ce qu’il est arrivé à Jennifer soit lié à ses voyages, mais les médecins ont dit que c’était probablement la conséquence d’un choc. La rencontre entre Jennifer de 1985 et celle de 2015 a été un réel traumatisme, puisqu’elle s’est évanouie et qu’elle n’en a gardé aucun souvenir par la suite. Vous savez aussi bien que moi qu’il y a beaucoup de chance pour que sa mort soit la conséquence directe de son voyage en 2015 !
- Dans ce genre de cas, on ne peut pas s’en remettre à la chance, répondit le vieil homme d’une voix ferme. Je suis navré.

Il était maintenant vingt trois heures trente. C’était samedi soir. Marty se retrouvait à nouveau seul chez lui alors qu’il aurait dû être au restaurant avec la femme qu’il aime. En une journée, sa vie avait basculé. L’esprit de Marty était torturé entre plusieurs sentiments : la peur, l’impuissance et la haine. Mais sa fatigue physique eut raison de lui, et il s’endormit.

Soudain, le téléphone sonna. Marty décrocha avant même la fin de la première sonnerie.
- Oui ?…
- Je viens de préparer le Convecteur Temporel Adaptable. Je vous attends chez moi…

Il était presque six heures du matin. Marty ne perdit pas une seconde, sauta dans sa voiture et s’empressa de rejoindre le petit-fils de Doc, même s’il ne semblait évident que le temps qu’il prenait pour traverser la ville n’avait aucune importance... A l’instant où Marty s’apprêtait à frapper à la porte, il eut une vision. Une vision d’horreur, mais en même temps floue et quasiment indescriptible. Comme si quelque chose ou quelqu’un lui disait de ne pas faire ce qu’il s’apprêtait à faire. Tout ce qu’il pouvait distinguer était une immensité de vert sombre et une sensation d’étourdissement. Le tournoiement du vert profond dura une fraction de seconde, accompagné d’un grondement sourd, d’une gravité étonnante, comme venu du centre de la terre.

Malgré tout, il frappa à la porte. Cinq coups brefs et puissants. Personne n’ouvrit. Lorsqu’il frappa pour la seconde fois, un coup de vent d’une puissance inouïe le força à prendre appui sur le mur pour ne pas tomber à la renverse. La porte était toujours immobile et aucune lumière n’était allumée dans la maison. Marty décida de faire le tour en appelant le vieil homme. Il avançait dans un noir presque total lorsqu’il entrevit une petite fenêtre éclairée à quelques dizaines de mètre devant lui. Il continuait à s’enfoncer dans le jardin lorsqu’il s’aperçut quel nom il était en train de crier. En effet, depuis le début et sans s’en rendre compte, comme si quelqu’un parlait pour lui, le nom qui sortait de sa bouche était celui de Doc. Il appelait « Doc ! Doc ! » de la même façon qu’il aurait appelé son ami, le Docteur Emmet Brown Senior. A ce moment précis, il eut la sensation de retrouver possession de son corps. Depuis sa vision, qui pouvait être il y a cinq minutes comme il y a trente minutes, il s’était sentit très mal-à l’aise, comme extérieur à l’action qu’il menait. Un frisson lui traversa le corps.

Il marchait maintenant d’un pas pressé vers la lumière. Elle venait d’une sorte de bâtiment annexe, gris et sal, munit d’une unique fenêtre dont la lueur semblait l’attirer. Lorsqu’il se penchât pour jeter un coup d’œil par le carreau, la porte s’ouvrit brusquement. La large silhouette d’Emmet Junior l’attendait.

La pièce dans laquelle il pénétrait maintenant était peu lumineuse, mais parvenait quand même à l’éblouir du fait de l’obscurité dans laquelle il évoluait depuis quelques minutes. Un sentiment de confort et de bien-être le submergea subitement lorsqu’il commença, silencieusement, à regarder autour de lui. C’était une petite pièce. Sur un grand bureau, au fond et à gauche, quelques papiers et livres étaient étalés. C’étaient les seuls signes de désordre visibles dans la pièce. Tout le reste, essentiellement des livres, était rangé, alignés et sûrement classés dans les étagères adjacentes aux murs périphériques. La paroi de droite était totalement vitrée et une demi-douzaine de télescope et autres jumelles étaient braqués sur le ciel. En un seul rapide coup d’œil, Marty put facilement déduire que Mr Brown Junior devait passer beaucoup de temps dans cette pièce et que ce bâtiment avait assurément une histoire très particulière.
Emmet Jr marchait d’un pas lent vers le bureau et Marty le suivait. Lorsqu’ils s’arrêtèrent, le vieil homme pris deux des grand livres posés sur son bureau dans ses mains et les tendis à Marty qui s’exclama en lisant les titre :
- « Manuel d’utilisation du CTA » et « Prescription et conseil pour les voyages temporels » !

Après un court moment de réflexion, Marty remarqua :
- Mais le manuel ne comporte qu’une dizaine de pages !
- Oui en effet, c’est cette simplicité d’utilisation qui fait que l’invention de mon grand père ne doit pas être mise entre toutes les mains. En suivant les instructions à la lettre, il est écrit qu’en moins d’une heure, on peut organiser un voyage dans le temps. Le Convecteur Temporel Adaptable est un outil simple, rapide, efficace et par conséquent il peut être très dangereux.
Son regard, après ces mots, devint grave, noir et même menaçant. Il était évident pour Marty qu’ Emmet redoutait l’utilisation du CTA. Le pauvre homme semblait perdu dans ses pensées et Marty cru même quelques instants qu’il était en train de changer d’avis lorsqu’il lui dit :
- Je t’emmène voir le CTA et on va commencer à l’installer.

Lorsqu’ils sortirent tous les deux du petit bâtiment, il ne pleuvait plus et lorsqu’ Emmet Jr pressa un interrupteur situé à côté de la porte, une rangée de quatre gros projecteurs au sol s’alluma. Marty découvrit avec stupeur que la distance entre la maison et le bâtiment était en réalité d’une petite vingtaine de mètre alors qu’elle lui avait semblé un kilomètre à l’aller. Il n’écoutait pas vraiment tout ce qu’ Emmet disait à ce moment là, mais lorsque l’homme s’arrêta de parler, il comprit que celui-ci attendait une réponse et Marty lui demanda maladroitement de répéter.
- Je voulais juste savoir quel moyen de locomotion tu comptais utiliser pour ton voyage, reformula-t-il en articulant exagérément, comme si le jeune homme était sourd.
- Ce serait parfait si je pouvais utiliser ma voiture personnelle. Je vous garantis qu’elle atteindra les quatre vingt huit miles à l’heure en seulement quelques secondes.
Emmet Junior ne répondit pas mais acquiesça d’un mouvement de tête. Ils continuaient leur chemin en direction de la maison.

Le vieil homme pénétra en premier dans la vieille bâtisse et dit à Marty d’attendre quelques minutes dans le couloir. Il reparu une dizaine de seconde plus tard avec une petite clef et invita Marty à le suivre. Lorsqu’ils arrivèrent au salon, il poussa le canapé par un côté. Le tapis sur lequel il reposait semblait enfin respirer et il dégagea un épais nuage de poussière. Le canapé devait avoir été là depuis des années car le soleil n’avait pas laissé ses traces sur cette partie du tapis. Emmet le souleva doucement, et dessous apparu une trappe avec un verrou. Il inséra sa petite clef dans le verrou, tourna d’un quart de tour vers la gauche puis ouvrit la lourde trappe. A l’intérieur, une petite boîte était posée. Celle-ci était protégée par un code à trois chiffres comme ceux que l’on peut trouver sur certaines valises. A l’abri du regard de Marty, l’homme mis en place le code et souleva le couvercle. A l’ouverture, Marty fut surpris de découvrir qu’elle contenait un trousseau sur lequel étaient accrochées cinq clés, dont une bien plus grosse que les quatre autres. Après un instant, il remarqua que chaque clef avait un numéro différent. Le vieil homme, munit du trousseau, guida ensuite Marty vers la cuisine. Il lui demanda de l’aide pour soulever le réfrigérateur et lorsque celui-ci fût déplacé, une fine porte en bois apparût. Emmet utilisa la grosse clef du trousseau. Une fois ouverte, c’est une nouvelle porte, plus petite mais en métal épais qui se présentait. Cette fois-ci, c’est une des petites clefs qu’Emmet utilisa pour la déverrouiller. Il passa le bras à l’intérieur de la petite pièce ainsi révélée et en sortit le Convecteur Temporel Adaptable.
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Postpar qwerty » 17 Juin 2010, 18:40

ouha !!!! ça c'est de la littérature !!!
Bémols : je trouve que ça colle de moins en moins avec la trilogie !!!
1,21 gigawatt !
Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
Salut, si t'est nouveau, présente toi ici Bienvenue
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Postpar CyrilusOne » 17 Juin 2010, 19:44

Whouaou, il faut continuer, c'est très sympathique à lire :)
Une remarque par contre, très technique : attention à ne pas utiliser de lignes de séparations en tirets trop grande, ça élargit le cadre du forum, et tes paragraphes deviennent alors très (trop ?) longs en largeur, ce qui est peut-être moins pratique à lire ;)
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Postpar Seventh Son » 17 Juin 2010, 20:17

Vraiment passionnant ton scénario ;-)
Comme tout à l'heure, mes petites critiques :

- Dr Emmet Junior dit que son père Verne s'intéressait surtout à l'histoire et la géographie ... Or dans ton chapitre 2, tu as dû confondre Verne et Jules :roll:
- Le CTA est une mauvaise idée de plus que Dr E. Jr. le construit en une nuit ... Je verrai plutôt : il passe une semaine à le construire à 2 ou un truc dans le genre :a38:
- Et dernier petit hic, conséquence du CTA avec les clés, les trappes .... Personnellement quand je lisais et que j'étais à ce niveau dans la lecture je m'attendais à une autre chose :d03:

Voilà, voilà ....

Continue, continue à écrire ............... Je suis captivé par ton scénario :punk:
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Postpar Marvin Berry Band » 18 Juin 2010, 19:09

Salut tout le monde,

Merci pour vos critiques intéressantes. C'est vrai que le temps de montage du CTA est peut-être un peu trop court pour être crédible, je reverrai ça. Et j'admet aussi que le début du roman est assez sombre et ne colle pas énormément avec la première trilogie, mais la suite, je pense, est plus dans la lignée des premiers. Il faut un peu de temps pour recréer une intrigue et découvrir de nouveaux personnages. Patience, donc...lol

Sinon pour Jules et Vernes, je me suis relu, a priori je ne me suis pas trompé. Verne, le père de Emmet Jr est plutôt littéraire, bavard et méfiant alors que Jules est plus comme Doc.

Bon, quoi qu'il en soit, je poste le chapitre suivant, en espérant que vous apprécierez...
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Postpar Marvin Berry Band » 18 Juin 2010, 19:19

Chapitre 3

DEPLACEMENT TEMPOREL

C’était un petit tube de verre de la taille d’un stylo. A l’intérieur on pouvait voir évoluer le flux, ces rayons en mouvement, de couleur bleue, rendant le voyage dans le temps possible. Du cylindre de verre sortait un câble électrique relié à un cadran ressemblant à celui utilisé dans la Delorean. Mais celui-ci était un modèle beaucoup plus petit et d’apparence plus moderne, même si ce modèle avait été construit par Doc à une époque beaucoup moins avancée techniquement. Comme sur l’ancien modèle, quelques touches permettaient d’entrer les trois dates indispensables aux voyages dans le temps. La date de destination, la provenance et la date du jour présent. En voyant cet objet, un sentiment d'excitation et d'appréhension traversa l'esprit de Marty, qui commenta :
- C'est tout petit et ça ressemblerait presque à un jouet, mais quelque chose de réellement terrifiant émane de cet objet.
- Toi aussi tu ressens cette force, s'étonna le vieil homme. Pour moi, cet objet a toujours dégagé des ondes négatives. C'est la raison pour laquelle je n'ai jamais ressentis le besoin ni l'envi de l'utiliser. Pourtant, je crois aujourd'hui que l'heure est venue de voire de quoi ce petit bijou est capable. Ce sera aussi l’occasion de voir si mon illustre grand-père a vu juste dans ses calculs.

D'un air espiègle, le vieil homme regarda Marty et commença à lui résumer brièvement ce que le mode d'emploi du CTA lui avait appris.
Il fallait tout d'abord choisir un moyen de locomotion adéquat. Marty ne se fit pas prier pour reformuler son vœu de voyager à bord de sa Viper, précisant que l'atout principal de son véhicule était bien sûr sa puissance d’accélération. Elle atteindra en effet, selon lui, la vitesse de quatre vingt huit miles à l'heure bien plus rapidement que la plupart des autres voitures. Le vieil homme sourit mais ajouta que pour que le CTA fonctionne correctement, il fallait recouvrir le véhicule d'un film métallique. Pour se faire, Emmet Senior conseillait, dans l'un de ses ouvrages, de peindre le moyen de transport désiré avec une peinture à forte densité en acier. Le flux serait alors presque aussi bien transmis qu'il l'était avec la Delorean. De plus, il était nécessaire d'installer sur le nouvel engin plusieurs équipements indispensables au bon fonctionnement du Convecteur Temporel Adaptable. Et cela pouvait, selon Emmet Junior, prendre plusieurs heures. Mais malgré les circonstances, le temps avait-il une place si importante ? Au fin fond de l'immense garage, alors que dehors la tempête faisait rage, les deux hommes se mirent au travail.

Tandis qu' Emmet Junior se débrouillait avec l'installation électrique de l'intérieur du véhicule, Marty était occupé à peindre chaque centimètre carré de sa Viper avec la peinture conductrice de flux. Tout en travaillant, il interpella le petit-fils de Doc :
- Vous savez Emmet, j’aimerais bien vous faire part de mon plan pour sauver Jennifer. En premier lieu, je compte…
- Non ! Surtout pas ! Ne dis plus un mot, Coupa-t-il.
A cet instant, l’homme lâcha ses outils, se redressa et sur un ton agressif, continua:
- Que les choses soient bien claires ! Je ne veux rien savoir, je ne veux être responsable de rien. Je ne suis pas un scientifique.
- D’accord, d’accord, tempéra le jeune homme, je garderai mes projets pour moi.
Progressivement, la crispation présente sur le visage d’Emmet s’effaça. Il reprit avec calme :
- En passant quelques années auprès de mon grand-père, je pense que tu en as appris bien plus que moi à propos des voyages spatio-temporels. La science ne m'a jamais réussi et m'a toujours porté préjudice. Je ne veux plus avoir directement affaire à elle. De plus, la seule expérience scientifique que j'ai, c’est la lecture d'une dizaine de romans de science-fiction. Et je crains fort que ce soit grandement insuffisant pour pouvoir te conseiller sur les voyages dans le temps.
- Je sais bien que vous n’êtes pas un scientifique, mais je pensais que votre avis pouvait m’aider.
- Tu sais, pour installer le CTA sur cette voiture, je ne fais que suivre à la lettre les instructions données par mon grand-père. Une fois de plus, je ne suis pas un scientifique et je n'en serai jamais un. Je ne désire en aucun cas être l'organisateur de ton voyage, je ne veux pas assumer une telle responsabilité.

La machine était maintenant prête. La peinture spéciale lui donnait une allure beaucoup plus agressive. Elle semblait sortir tout droit d'un film de science fiction. Emmet Junior avait réalisé une installation très sommaire à l'intérieur de l'auto. Contrairement à son ancêtre qui cherchait toujours à allier le style à la fonctionnalité, il n'avait pas perdu de temps à essayer de dissimuler les fils électriques qui pendaient par conséquent aux quatre coins de la voiture. Le CTA avait été fixé entre les deux sièges avant et était quant à lui très discret. Les cadrans de destination, simplement collés au tableau de bord, n'étaient pas droits. Mais cela n’avait que très peu d’importance pour nos deux protagonistes. Emmet Junior voulait tout bonnement se débarrasser au plus vite du fardeau que représentait, à ses yeux, la mise en service de la machine, alors que Marty n'avait qu'une seule idée en tête, faire un saut rapide dans le passé pour sauver la femme qu'il aime et enfin mettre définitivement de côté toutes ces histoires de convecteurs, déplacements et autres paradoxes temporels. Dans ces conditions, les considérations d'ordre purement esthétique passaient manifestement au second plan. A cet instant, la priorité pour les deux hommes était de rendre la machine fonctionnelle le plus rapidement possible. Et c'est précisément ce qu'ils allaient avoir l'occasion de vérifier dans quelques minutes.

Emmet, épaulé par les instructions de son éminent ancêtre, avait choisis un petit chemin désert afin d’organiser le grand départ. Pour Marty, il serait ainsi plus facile de ne pas se faire remarquer. Le lieu choisis pour le déplacement temporel était en effet situé à la sortie de Hill Valley, tout en haut d'une colline, près d'un petit ravin. De là où ils se situaient, les deux hommes avaient une vue imprenable sur la quasi-totalité de la ville. Le bolide avait été positionné au début d'une ligne droite largement assez longue pour lui permettre d'atteindre la vitesse de quatre vingt huit miles à l'heure. C’était un chemin de terre assez étroit, mais très praticable.
Marty était fin prêt. Il avait son plan d'action en tête. Et même si le vieil homme ne voulait pas l'entendre, il comptait le mener à bien. Il avait eu le temps de réfléchir à la façon dont il allait s'y prendre pour que sa mission soit un succès. Il devait retourner en 1985 pour intercepter Jennifer d'une façon ou d'une autre afin qu'elle ne voie pas la DeLorean. Ainsi, Doc ne serait pas obligé de l'emmener en 2015 et elle ne subirait pas le choc de la rencontre avec son soi futur. Mais le jeune homme, qui grâce à sa petite expérience des voyages spatio-temporels s'était aperçu que les choses se passaient rarement comme prévus, avait déjà envisagé une ou deux solutions de rechange en cas de coup dur.
Le vieil homme était maintenant en train de donner les derniers conseils à Marty. En réalité, il ne faisait rien d'autre que de lire à voix haute, sans toujours tout comprendre, le chapitre intitulé "Conseils de dernière minute" du manuel d'utilisation rédigé par Emmet Brown Senior. Quand il arriva à la fin du chapitre, et comme s'il avait pensé à ce qu'il allait dire depuis plusieurs minutes, il se tourna vers Marty avec un regard troublé et dit :
- Je ne veux surtout pas connaître l'utilisation exacte que tu compte faire de la machine, mais si par hasard lors de ton périple tu tombes sur mon grand père, dit lui que malgré tout ce qui s'est passé, je l'ai toujours respecté et que maintenant, avec le recul et l’âge, je lui ai pardonné.
Même si Marty ne savait pas exactement de quoi le vieil homme voulait parler, les mots qu'il venait de prononcer étaient gravés dans sa mémoire.
- Vous savez, répondit Marty, je ne pense pas revoir Doc. Cela fait longtemps que je sais que je ne le reverrais pas. Cette fois-ci, je ne compte rencontrer personne, ni de ma famille ni de la votre. Je retourne quelques années en arrière pour ramener ma femme à la vie, et rien d'autre. Par le passé, mon ignorance, ma naïveté et ma jeunesse m'ont fait défaut. Mais pas cette fois.
- Parfait. Une dernière chose, conclu Emmet, je te donne cette carte des environs, cela pourrait t’être utile au cours de ton périple.
- Merci, en effet ça peut servir.
- Elle n’est pas toute neuve, mais toujours d’actualité. Je te souhaite réussite dans ta mission, et j'espère que l'on aura l'occasion de discuter ensemble dans des conditions un peu plus favorables.
- Je le souhaite aussi, rétorqua Marty. Je n’oublierai pas ce que vous avez fait pour moi.
En prononçant ces derniers mots, Marty regardait l’homme droit dans les yeux. Il était évident que ce n’était pas une formule de politesse, et qu’il était sincèrement très reconnaissant de l’aide qu’il avait reçu de cet homme qu’il n’avait jamais vu il y a encore quelques jours. Il referma presque aussitôt la porte de son bolide et mis en route le moteur. Il vérifia une dernière fois qu'il avait bien pris avec lui tout ce dont il pouvait avoir besoin. Auparavant, il avait pris soin de trouver une petite place pour les quelques lettres qu'il avait reçues de Doc. Quelque chose lui disait qu'elles pourraient peut-être lui être utiles. Il se tourna une dernière fois vers Emmet et fit froidement un dernier signe de tête.
Puis il enclencha la première vitesse et partis à bord de sa machine en laissant derrière lui un nuage de fumée.

Le bolide venait de faire ses premiers tours de roues avec à son bord l'équipement permettant les voyages dans le temps. Fixé sur le tableau de bord, le cadran de destination indiquait « 26 OCT 1985 ». Ainsi, il pourrait intercepter Jennifer et lui éviter de voir le DeLorean. Sur le visage tendu de Marty, on pouvait deviner une excitation doublée d'une grande appréhension. Mais sa détermination et son courage étaient plus forts. Depuis la catastrophe, il avait la sensation que sa vie commençait à lui échapper. Et il ne comptait pas rester sans rien faire.
L’aiguille du compteur venait à peine de décoller du zéro, et était déjà proche du quarante, puis du soixante-quinze. Marty venait tout juste de dépasser les quatre-vingt miles à l'heure et la voiture continuait son impressionnante accélération. La chemin était en bon état, mais peut-être pas pour cette vitesse. La voiture tremblait et l’habitacle craquait de toutes parts. Subitement, une petite explosion survint à proximité des écrans de contrôle. Les inscription clignotèrent et affichèrent des signes illisibles, lorsque plusieurs importantes secousses et explosions se firent ressentir. La situation devint très critique. Plusieurs étincelles, à l'intérieur du véhicule, notamment à l'endroit où un nombre incalculable de fils se croisaient, engendrèrent un début d'incendie. Une épaisse fumée emplit rapidement le véhicule. Marty freina brusquement en étouffant les flammes qui venaient de naître sur le tableau de bord à l'aide de son sac à dos. L'engin s'immobilisa en travers du chemin. Une dernière étincelle le fit sursauter puis tout redevint calme. Les systèmes électriques qui venaient d'être mis au point il y a quelques minutes s'arrêtèrent soudainement et les cadrans n'affichèrent plus rien. Le flux temporel bleu s'arrêta lui aussi de rayonner.
- C'est pas le pied, pensa Marty à voix haute. Il va falloir tout réparer et réinstaller. Je vais faire demi-tour et retourner voir Emmet. J'espère qu'il est toujours là, je vais avoir besoin de lui…

Il enclencha la marche arrière et commença à retourner sur ses pas. Il était secoué par des trous et des bosses qu'il n'avait pas remarqués à l'aller. C'était probablement le fait de rouler en marche arrière qui provoquait ces secousses. Mais peu importait. Il fallait rejoindre Emmet Junior au plus vite. Il profita d'un coin dégagé pour faire demi-tour. Etonnement, même en marche avant, la route était très mauvaise dans ce sens. Dépasser les soixante miles à l'heure dans ces conditions aurait été dangereux pour les amortisseurs.
Tout se ressemblait autour de lui et Marty pensa que même si Emmet n'avait pas bougé, ce qui était peu probable, il aurait des difficultés à le retrouver. Mais au pire, il pouvait retourner directement chez le vieil homme qui n'habitait qu'à quelques kilomètres de là. Le début d'incendie n'avait heureusement pas endommagé le moteur de sa machine. Seuls quelques éléments en plastique avaient fondu, dégageant une odeur nauséabonde. Marty roulait à vive allure lorsqu'il aperçu le petit ravin d'où il était partis il y a quelques minutes.
Mais brusquement, il écrasa la pédale de frein. La voiture était immobile. A travers le carreau, son regard restait figé sur l'horizon. Après un instants, il ouvrit la porte, sortis de la voiture et avança de quelques pas, pétrifié. Marty venait de découvrir la ville avec stupeur.
“Les voyages dans le temps sont trop dangereux. Je ferais mieux de me dévouer à l’autre grand mystère de l’humanité: Les femmes!”
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Postpar qwerty » 19 Juin 2010, 08:11

sympa. Ton style d'écriture ressemble à celui de Bernard Werber !
1,21 gigawatt !
Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
Salut, si t'est nouveau, présente toi ici Bienvenue
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Postpar Seventh Son » 19 Juin 2010, 12:30

J'adore ce chapitre ! :mrgreen: Vivement le chapitre 3, je te tiens pas ....
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Postpar Marvin Berry Band » 19 Juin 2010, 17:04

Chapitre 4

HILL VALLEY

Lorsque Marty regarda en contrebas en direction de la vallée, il comprit rapidement que le déplacement temporel avait bien eu lieu. Ne sachant pas du tout à quoi il avait à faire, Marty décida de cacher une nouvelle fois la machine et de continuer à pied. Le mot d'ordre de sa mission étant la discrétion, aucun risque ne devait être pris.
Un bosquet d'arbres de quatre ou cinq mètres de hauteur situés à proximité ferait certainement l'affaire. Le jeune homme utilisa quelques branches cassées pour couvrir au minimum l'engin. Il commença ensuite sa descente vers Hill Valley.

La place de l’hôtel de ville était bondée ce matin là. Son horloge, en parfait état de marche, donnait à Marty une première indication sur l’époque dans laquelle il était arrivé, et confirmait ses doutes : il n’avait pas été transporté en 1985 !
Il se prit soudain à observer un couple d’une quarantaine d’année passer devant lui. L’homme portait un costume beige, un foulard autour du coup, noué tel une cravate, un petit chapeau parfaitement coordonné à sa veste, et des chaussures marrons tellement bien cirées que l’on pouvait voir le soleil matinal s’y refléter. L’élégante dame qui l’accompagnait était vêtue d’un tailleur blanc, très serré au niveau de la taille. Sur sa tête, on pouvait admirer un chapeau, bien plus imposant que celui de son mari, et légèrement penché sur le côté, ceinturé d’un simple ruban rose pâle qui donnait au couple tout entier une touche de fantaisie. Lorsque l’homme passa devant Marty, celui-ci remarqua sa bouche pincée, sa petite moustache légèrement relevée sur les côtés et enfin ses lunettes rondes descendues au milieu du nez. En s’éloignant, il s’aperçu qu’ils portaient tous les deux des gants très fin et que Monsieur utilisait une canne bien qu’il ne semblait avoir aucune difficulté à se déplacer.
Une fois le couple disparu, Marty réalisa rapidement qu’une grande majorité des passants était habillé de façon similaire. Quant à lui, planté dans ses chaussures blanches, jean et blouson en cuir noir, il était malheureusement certain de ne pas passer inaperçu.

Très peu d’automobiles circulaient, mais celles qui pouvaient être observées, semblant ressurgir du passé, valaient le coup d’œil. Noires, grises ou blanches pour la plupart, remarquablement propres, elles étaient pourvues d’un très long capot, parfaitement horizontal, d’un pare brise bas, quasiment verticale et dotées d’ailes proéminentes. Entre les retours d’ailes et les marchepieds, des roues de secours, magnifiques elles aussi, étaient fixées.

Marty repris sa marche en avant, émerveillé mais anxieux, et traversait la route en direction de la place centrale lorsqu’un crissement de pneus retentit subitement. Une imposante calandre venait de s’arrêter à quelques centimètres de ses genoux. Le conducteur ôta son chapeau, sorti sa tête chauve par la fenêtre, et un cigare à la bouche, lança :
- Dites-donc, jeune homme ! Vous ne devriez pas rêvasser en traversant la route. Un beau jour, vous vous ferez renverser !
Marty fit un signe de la main mais ne répondit rien.

Une de ces automobiles était exposée dans un garage « Texaco » situé en face de l’hôtel de ville. Sur une large panneau, posée à côté, on pouvait lire :

« Fini les vols! Faites installer le tout nouvel antivol Neiman sur votre voiture ! »

Des travaux avaient lieu à plusieurs endroits dans la ville et le côté droit de la place principale semblait en rénovation. Tout à coup, un vieil homme, une gamelle en ferraille à la main, interpella Marty :
- S’il vous plait jeune homme, un don pour l’entretien de notre magnifique hôtel de ville qui fait partie intégrante du patrimoine culturel et historique de notre belle ville de Hill Valley !
- Non, désolé, ça ne m’intéresse pas.
Après un court silence, et sans regarder le vieil homme, Marty interrogea :
- Excusez-moi monsieur, mais pourquoi y a-t-il des travaux partout, que s’est il passé ?
- Vous n’êtes pas au courant ! Depuis déjà deux ans, notre grand président a lancé une série de grands travaux pour relancer notre économie. Cela donne du travail à tout le monde et ainsi, dans quelques temps, notre pays sera flambant neuf !
- Quoi ? Qu’est ce que ça veut dire, répondit Marty en s’éloignant doucement du vieil homme.
A ce moment là, une voiture publicitaire, sur laquelle était placardée la photo d’un jeune homme souriant, scandait :

Aux prochaines élections, votez Red Thomas ! Le candidat qui vous ressemble ! Jeune, dynamique et proche de vous !

Il semblait maintenant évident que Marty avait été envoyé bien avant 1985. Même Hill Valley de 1955 lui paraissait moderne à côté de ce qu’il découvrait ce matin là. Afin d’en savoir plus, il décida tout simplement de demander à quelqu’un la date d’aujourd’hui. Il tourna sur lui-même et son regard se posa sur l’enseigne d’un bar, « Central Café ».
Marty, d’un pas décidé, se dirigea vers le bar et poussa la lourde porte métallique qui se referma lentement en grinçant bruyamment. Il faisait à présent ses premiers pas à l’intérieur du café.
L’ambiance de ce lieu, au premier abord, était plutôt chaleureuse. Derrière un long bar se tenait un homme en tablier rouge et blanc, en train d’essuyer un verre déjà sec. Sur la gauche était disposée une série de quatre tables munies de quatre chaises chacune, et sur la droite plusieurs autres tables plus longues avec des banquettes. Sur l’une d’elle, deux filles discutaient en buvant chacune un verre à la paille.
Accoudé au bar, un jeune homme d’à peine une trentaine d’année regardait un verre de bière presque vide placée devant lui.
- Qu’est ce que je lui sers, demanda soudainement le barman en regardant Marty.
- Eh bien, en fait, je voulais juste vous poser une question, répondit-il doucement en s’approchant du bar pour ne pas être entendu par tout le monde.
- Ici on sert des boissons, et ensuite, on répond aux questions, rétorqua l’homme sans esquisser le moindre sourire.
- Alors donnez-moi un Pepsi Light s’il vous plait !
- Un Pepsi, s’étonna le barman. Au cas où vous ne le sauriez pas, répondit-il d’un air moqueur et provocateur, Pepsi est en faillite ! Et moi, je ne commande pas de boisson à une entreprise en faillite. Donc on n’en sert plus, mon cher monsieur.
- Quoi ? Mais… Alors, donnez-moi un Coca Zéro !
L’homme devint soudain rouge comme son tablier, et en pointant Marty du bout de son index, lança :
- Comment il m’a appelé, lui ? Mais il se prend pour qui, le minus ! Il débarque comme ça, et il me traite de…
- Non, désolé, ce n’est pas ce que je voulais dire, je veux seulement un Coca sans sucre !
- C’est ça, et il voudrait que je lui filtre son Coca, maintenant ! Ecoute mon gars, un Coca sans sucre, c’est pas un Coca, d’accord ? Ca ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais ! Alors soit tu prends une boisson normale, ou bien tu va te faire filtrer ton Coca ailleurs !
- Eh bien, donnez-moi un Coca normal, alors.

Presque instantanément, l’homme déposa devant Marty une bouteille, l’ouvrit et laissa la capsule tomber sur le bar. Celle-ci roula et finit sa course à ses pieds. Lorsqu’il releva les yeux, le barman, dressé devant lui, claqua violemment son épaisse main sur le plateau du bar. Il la souleva pour laisser apparaître un ticket avec le prix à payer. Avant que Marty ne puisse avoir une chance de le lire, l’homme se saisit de la bouteille de Coca et la posa sur la note. Une légère fumée blanche sortait de la bouteille en faisant des ondulations alors que quelques gouttes de condensation ruisselaient le long de la bouteille et vinrent tâcher le ticket à plusieurs endroits. A ce moment précis, toutes les personnes présentes dans la pièce étaient silencieuses et Marty réalisa qu’il y avait une musique de fond, à peine audible. Puis il reprit en parlant doucement au patron :
- En réalité, je voulais savoir… euh… Quel jour sommes-nous ?
- Ah ! Quel jour on est ? Il doit bien être le seul dans cette ville, je dirais même dans ce pays à ne pas savoir qu’on est le quatre juillet, jour de la Fête Nationale, se moqua-t-il en regardant les autres clients.
- Et… de quelle année, insista Marty, en s’approchant encore plus du bar.
- Alors ça c’est la meilleure ! De quelle année, il me demande ! Ah ! Ca, je m’en souviendrais ! T’étais en hibernation mon gars, demanda-t-il en s’approchant du visage de Marty.
Et sans attendre de réponse, il ajouta :
- On est en 1935. Et si tu continues à te foutre de moi comme ça, je te fous dehors ! Des petits malins comme toi, j’en vois tous les jours, et je peux t’assurer que…

Mais il avait beau parler, à ce moment très précis, Marty ne l’écoutait plus, il n’écoutait d’ailleurs plus rien. Il réalisa qu’il n’était pas tombé du tout au bon endroit, ou plutôt à la bonne époque. Il commençait à réfléchir à qui il pourrait éventuellement demander de l’aide en 1935, lorsque la porte du bar s’ouvrit violemment. Un jeune homme d’environ vingt cinq ans, grand et costaud, blond aux cheveux courts, le visage tendu et les yeux écarquillés, lança :
- Eh McFly ! Tu bouges pas d’ici, j’ai une affaire à régler, et après je m’occupe de toi !
L’homme accoudé au comptoir, celui avec le verre de bière vide, se retourna en même temps que Marty et répondit, en bégayant :
- Oui… oui… Cliff, bien sûr ! C… Compte sur moi…

La porte se referma et l’homme disparut pour le moment. Le barman posa son verre, bientôt rayé par les coups de chiffon, et dit d’un ton sévère :
- John ! Tu ne vas pas me dire que tu continues à travailler pour ce Cliff Tannen ? Est-ce que ton père William sait que tu côtoies ce voyou ?
Marty, stupéfait, commençait seulement à réaliser ce qu’il était en train de se passer et à qui il avait à faire. Il questionna :
- Comment, vous êtes John McFly ? Et votre père s’appelle William McFly ?
- Oui, coupa le barman en continuant de regarder John fixement. Et tu devrais être fier de porter ce nom. Jamais William McFly ne se laissait marcher sur les pieds étant jeune. Il savait remettre les gens à leur place lorsque cela était nécessaire, tout en délicatesse et avec tact, et tu devrais suivre son exemple !
- Je ne fais qu’écrire quelques articles de temps en temps, s’excusa John, rien de plus… Un autre verre, s’il vous plait !
Le patron prit le verre vide de John et le posa plus loin sur le bar, lui signifiant ainsi son refus de le servir à nouveau.
- Mais Cliff gagne de l’argent grâce à ces articles, et il ne te reverse pas un sou, n’est-ce pas, ajouta-t-il sur un ton plus sympathique, presque paternel.
John restait là, les yeux baissés, sans répondre aux attaques du barman qui, visiblement, connaissait bien la famille McFly. Marty, la tête entre les mains, savait maintenant qu’il était assis à côté de son grand père paternel, lui-même fils de William et petit-fils de Simous et Maggie qu’il avait rencontré en 1885. Il compris aussi que John n’était pas plus courageux que Georges, son propre père, et qu’en plus, il semblait avoir un sérieux penchant pour l’alcool matinal, ce qui ne l’aidait probablement en rien.
- Et la fille assise là-bas sur la banquette avec son amie, insista le barman discrètement. La petite Marie, quand est-ce que tu vas te décider à aller lui parler.
- Il n’y a rien d’urgent, répondit-il de façon approximative. Et puis qu’est ce que peux bien avoir à lui dire ?
- John ! Ca va bientôt faire six mois que tu viens ici, à cette même place à chaque fois que cette fille met un pied dans mon bar. Et depuis tout ce temps, tu ne lui as toujours pas adressé la parole. Remues-toi et trouve quelque chose à lui dire ! Les choses ne tombent pas comme ça du ciel, John. Il faut réagir !
C’était sidérant de voir la passivité de John face aux réflexions du barman. Aucune réaction. Aucun regard. Pas un mot. Pas un geste. Rien. John restait figé, le regard aussi vide que son verre.

Quelques instants après, l’imposant Cliff poussa à nouveau la porte du bar. A l’instant où il pénétra dans le « Central Café » en furie, Marty eu un peu plus de temps pour l’observer. Il était grand, au moins un mètre quatre vingt ou quatre vingt dix. En réalité pas beaucoup plus grand que John, mais au niveau de la carrure, aucune comparaison n’était possible. En effet, sa stature était réellement impressionnante. Ce jour là, il portait un pantalon à pince gris foncé et une chemisette bleue légèrement trop petite pour lui. Son visage, dont les traits étaient assez grossier, ressemblait à s’y tromper à celui de Biff Tannen, celui que Marty et Doc avaient bien connus lors de leurs différents périples. La seule dissemblance visible au premier coup d’œil fut sans doute cette cicatrice, partant du coin de la bouche, de son côté droit, et descendant presque jusqu’au menton. Cela lui donnait un air encore plus menaçant, mais aussi quelque peu ridicule puisqu’ on aurait pus croire à un filet de bave ruisselant au coin de sa bouche.
- Je croyais t’avoir dit de plus venir dans ce bar, lança-t-il en fixant John. Qu’est-ce que tu viens faire ici encore ? Y’a rien à faire, dans ce bar pourris ! C’est vrai qu’il est pourris ce bar, y’a jamais personne.
Il recula de quelques pas et, écartant les bras en tournant sur lui-même, comme pour confirmer qu’il n’y avait personne d’intéressant dans ce bar, puis ajouta d’un ton ironique :
- Mais si, bien sûr, c’est sûrement la jolie Marie que tu viens voir tous les jours, n’est-ce pas ?

En prononçant ces mots, Cliff s’était déplacé et se tenait maintenant derrière la banquette où Marie et son amie Susan étaient assises. Il posa ses deux grosses mains sur les épaules de la jeune fille qui jusque là faisait mine de ne pas l’avoir vu. Puis il reprit en regardant John :
- Mais qu’est-ce qu’une si jolie fleure pourrait trouver d’intéressant à quelqu’un comme toi ? Peut-être que je ne t’avais pas encore dit que ce petit bijou, c’était chasse gagnée ?
Marty sourit et haussa les sourcils en constatant que Cliff avait aussi du mal avec les expressions. Le colosse continua :
- De toute façon je pense que je n’ai pas grand chose à craindre d’un mec comme toi, qui ne fait rien de ses journées, à part griffonner sur des bouts de papier et qui vit toujours chez ses parents !
- C’est grâce à ses « bouts de papiers » que tu vis, Cliff, et je te rappelle que toi aussi tu vis toujours chez tes parents, lança la belle Marie, qui s’était levée à ce moment, comme pour donner à sa réplique plus d’importance mais surtout pour se libérer de l’emprise physique de Cliff.
- Ouai… Mais… C’est pas pareil, répondit Cliff bêtement en reniflant. Et puis d’abord, c’est pas pour ça que je venais.
Il s’écarta de Marie et s’approcha de John avec un petit sourire au coin de la bouche, du même côté que sa cicatrice, et ajouta :
- Tu sais que dans deux jours j’ai trois articles à remettre à l’agence et que tu ne m’en as pas donné un seul pour l’instant. Tu voudrais quand même pas que je me fasse virer à cause de ça, John ? Ce serait pas ce que tu cherches à faire, hein ?
- N… Non, bien sûr que non, Cliff. Qu’est ce que tu peux bien aller chercher ?
- Et bien alors qu’est-ce que t’attends, je te paye pour quoi, moi ?
- T… Tu… Tu ne m’as jamais… Comment dire, répondit John timidement en baissant les yeux. En fait, tu ne m’as jamais payé jusqu’ici, Cliff…
- Quoi, mais tu rigoles ou quoi ? Qu’est-ce que tu…
Soudain, Marty, hors de lui, se leva de son tabouret, fit face à Cliff fièrement, malgré ses vingt centimètres en moins, et lui dit d’un ton menaçant :
- Mais tu vas le lâcher, espèce de gros lourdaud ! Tu vois bien qu’il n’a pas envie de discuter !
- Mais pour qui tu te prends, banane ! Répondit Cliff en gardant la bouche entre ouverte.
Il semblait que le jeune homme allait ajouter quelque chose. Mais rien ne vint, et c’est John, d’une voix tremblante, qui rompit ce pesant silence :
- Ecoute Cliff, je… Euh… J’étais justement en train de prendre un verre avant de commencer à écrire, ça m’aide pour trouver l’inspiration. Et puis, comment dire… J’aimerais bien que tu me payes avant que je te donne mes articles à l’avenir… Si… Si ça ne te dérange pas bien sûr.
- Quoi, répondit Cliff en fronçant les sourcils. J’ai comme l’impression que tu me fais pas confiance.
- Mais si, bien sûr, je te fais entièrement confiance, Cliff, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
- Après tout ce que j’ai fait pour toi, voilà comment tu me remercies. Je crois que tu mérites une correction. Je vais t’apprendre les bonnes matières, moi !
- On dit manières, pas matières, chuchota Marie les bras croisés.

Soudain Cliff, excédé, écarta les bras et fit mine de donner un coup de tête à John en tapant du pied en même temps pour effrayer le pauvre jeune homme déjà terrifié et tremblant de peur. Son crâne s’arrêta à quelques centimètres de celui du jeune homme apeuré qui se pencha du côté de Marty pour tenter d’éviter un éventuel coup. Il trébucha sur les tabourets, s’appuya sur son futur petit fils qui perdit lui aussi l’équilibre. Il se rattrapa comme il put sur le bar alors que Marty continuait sa chute lorsque l’arrière de sa tête alla heurter la table occupée par les deux jeunes filles. Celle-ci se renversa, les verres avec ce qu’ils contenaient se brisèrent au contact du carrelage, et Marty gisait au sol, sans connaissance. John, Marie, Susan et le patron du bar se ruèrent sur le jeune homme évanoui alors que Cliff prenait la fuite. Avant de passer le pas de la porte, il lança une dernière menace :
- J’en ai pas finit avec toi, McFly ! Tiens-toi sur tes gardes !

Le barman conseilla à John d’emmener le jeune homme inconscient chez ses parents, qui prendraient certainement bien soin de lui avant de le laisser repartir, car ce qui était arrivé était en partie de sa faute.
- Tu sais John, dit Marie d’une voix douce, je peux t’aider à le porter jusqu’à chez toi, car tu n’y arriveras sûrement pas tout seul. Et puis, continua-t-elle timidement, comme cela, je pourrais par la même occasion voir où tu habites. Il me semble que tu ne m’as jamais montrée où tu vis, John, n’est-ce pas ?
- Heu… Je ne sais pas, répondit-il maladroitement en commençant à soulever le blessé par le bras.

Marty sortis donc du « Central Café » sans vie, soutenu par John et Marie, dont les regards ne se croisaient que très rarement, mais pour s’échanger de légers sourires embarrassés.
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Postpar qwerty » 19 Juin 2010, 17:14

sympa. Sauf que... Pepsi n'a jamais fait faillite !
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Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
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Postpar Marvin Berry Band » 19 Juin 2010, 20:03

Bonjour,

Selon mes informations (enfin, celles de wikipédia...lol), Pepsi aurait fait faillite en 1923 et en 1931... A vérifier...

A demain pour la suite !
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Postpar qwerty » 19 Juin 2010, 20:09

OK. si tu est intéresser, tu peut lire mon scénario !
http://www.retourverslefutur.com/forumbttf/viewtopic.php?t=5558
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Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
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Postpar Marvin Berry Band » 20 Juin 2010, 18:30

Salut,

Il est super ton scénario, de très bonnes idées, mais il faudrait donner plus de détail. Ca va trop vite, on a envie d'en savoir plus !!!

Bon, voici la suite de mon scénario "complet et romancé" ! Bonne lecture !
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Postpar Marvin Berry Band » 20 Juin 2010, 18:31

Chapitre 5

HOME SWEET HOME

Marty se réveilla brusquement. Il était couché, dans un lit peu confortable, dans une pièce noire où quelqu’un lui passait un gant humide sur le front. Les yeux fermés, il murmura :
- Mam… Maman, c’est toi ?
- Du calme, chuchota la bonne âme qui prenait soin de lui. Après presque six heures de sommeil, ça devrait forcément aller mieux, n’est-ce pas ?
- J’ai fait un horrible cauchemar, repris le jeune homme les yeux toujours à demi clos. J’ai rêvé que Jennifer avait disparut et que j’avais été envoyé dans le passé.
- Doucement, il n’a plus rien à craindre maintenant. Personne n’a disparut et nous voilà revenu à notre bonne vielle année 1935…
- 1935 ! Mais…

A ce moment précis, la jeune femme alluma la lampe de chevet. La main chaleureuse qui prenait soin de lui était celle d’une très belle femme, portant une robe bleu pâle, un chignon très haut perché, et des souliers blancs. Elle avait un sourire statique, qui semblait être collé à son visage. Cela lui donnait un air un peu naïf. Tout en observant le jeune homme, elle vint s’asseoir sur une chaise positionnée au bord du lit. Marty, paniqué, se redressa et demanda d’une voix hésitante :
- Vous êtes ma... Vous êtes… euh… Mais qui êtes vous ?
- Je suis Mme McFly, rétorqua fièrement la jeune femme en se levant d’un coup. Helen McFly ! Avec tout ce que l’on entend, d’habitude on se refuse à porter secours à des inconnus. On peut bien donner un coup de main aux amis proches et à la famille, mais pas à un étranger ! Vous pouvez vous estimer heureux que mon fils John vous ait ramené jusqu’ici. Ce n’est pourtant pas conforme à l’éducation que nous lui avons donné. En plus mon mari William a appelé un des meilleurs médecins de Hill Valley qui vous auscultera tout à l’heure. Mais avant cela, veuillez me donner votre nom et m’expliquer ce que vous faites dans cette ville où personne ne semble ne vous avoir jamais croisé.
- Je m’appelle Mc… euh… Mc… McCartney, Paul McCartney. Je… Je suis musicien et je suis en tournée. Je suis juste de passage ici. Je ne resterai pas longtemps…
- Vous êtes musicien ? Alors si je comprends bien vous faites de la musique, c’est cela ?
- Oui, oui, c’est à peu près ça.
- Mais si vous voulez un conseil, mon bon monsieur, vous feriez mieux de trouver un véritable nom de scène, ce n’est pas avec un nom comme ça que vous deviendrez célèbre, croyez moi !
Elle venait de répondre très spontanément en souriant un peu bêtement à Marty qui ne trouvait pas utile de relever ce qu’elle venait de dire. De ce fait, elle continua, en montrant du doigt le blouson en cuir de Marty :
- Et qu’est ce que c’est que cet accoutrement ? Vous faites votre tournée en moto ? Où mettez-vous vos instruments ? Et l’hiver en moto, ça ne doit pas être facile, non ? Enfin, je dois vous ennuyer avec toutes mes questions ?
- Non, pas du tout Madame McFly, en réalité, je…
- Vous nous raconterez tout cela à table, n’est-ce pas ?

Marty répondit d’un signe de la tête accompagné d’un sourire, et suivait maintenant Helen, qui chantonnait en descendant les marches d’un escalier en bois craquant de toutes parts. Mais une fois arrivé au rez-de-chaussée, le jeune homme pouvait contempler une grande pièce salon, séjour, où plusieurs objets montraient que William McFly, son arrière grand père, gagnait plutôt bien sa vie. Celui-ci était assis dans un fauteuil, et tout en lisant le journal, interpella Marty sans lui adresser le moindre regard :
- Alors ça y est ? Est-ce qu’il va mieux, notre Monsieur Courage ?
- Non, c’est Monsieur McTarey, répondit Helen.
- Cartney ! McCartney, rectifia Marty.

William se leva, et en regardant Helen, précisa d’un ton quelque peu désespéré :
- Helen, ma chérie, je n’ai pas pensé une seconde que ce jeune homme s’appelait « Monsieur Courage », je disais ça par rapport à ce que John nous a raconté.
- Ah ! Oui, bien sûr répondit-elle, hésitante, en riant à pleines dents.
- Nous allons maintenant passer à table, repris William, et ensuite notre médecin de famille viendra vous ausculter, et si tout va bien, vous pourrez repartir. Je ne veux pas vous mettre dehors, mais aujourd’hui comme vous le savez c’est la fête nationale, et ce soir un bal est organisé sur la place de l’hôtel de ville, comme tous les ans. Notre petite famille ne l’a pas manquée depuis prés de dix années et nous comptons perpétuer la tradition.

Puis, après un silence, William McFly, d’un geste chaleureux de la main, invita Marty à prendre place autour de la table.

Le dîné préparé et servis par Helen était succulent. Marty était assis à côté de William et en face de John, qui n’avait pas dit un mot depuis son arrivée. En face de William se trouvait Helen qui était déjà occupée à resservir une seconde fois les affamés. Cette dernière, à première vue, semblait plus douée pour la cuisine que pour les discours ou les réflexions philosophiques. Pourtant cela ne l’empêchait pas de faire d’elle une femme plaisante et attachante. Pendant le dîné, la radio, posée sur un magnifique buffet en chêne, était allumée. Très peu de musique était diffusée. La famille et Marty écoutaient les informations religieusement.

« Comme chacun le sait, c’est aujourd’hui la Fête Nationale. Mais il n’est pas inutile de rappeler aux plus jeunes d’entre vous ce que cela signifie.
Il y a cent cinquante neuf ans, les treize Etats fondateurs déclaraient officiellement l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, entraînant onze années plus tard la création de la première constitution au monde. C’est l’occasion pour nous de rendre hommages à tous les américains qui se sont battus et qui sont morts pour que ces idéaux et ces rêves deviennent réalité. Mais c’est aussi, bien sûr, pour nous l’occasion de nous rassembler et de célébrer cet anniversaire heureux. Je vous invite donc, vous qui m’écoutez, à vous regrouper au cœur de vos villes et villages, ce soir, pour faire la fête tous ensemble.
Nous ouvrons à présent la page politique. En Europe, l’Allemagne fait toujours parler d’elle depuis le rétablissement du service militaire en Mars dernier, qui devrait, selon le chancelier Hitler, faire passer l’effectif de cent mille à cinq cent mille hommes. Rappelons que cet évènement constitue une nouvelle violation du traité de Versailles et que… »

A ce moment précis, Helen prit la parole et signala que cela ne laissait rien présager de bon, mais que si par malheur les choses tournaient mal en Europe, ils seraient en tous cas en sécurité et tranquilles, ici aux Etats-Unis. William, pour une fois, acquiesça et appuyait même les dires de sa femme en ajoutant :
- Surtout depuis le début de la crise il y a six ans, les problèmes Européens ne nous regardent guerre.
- Mais si, au contraire, répliqua Marty, il y aura le débarquement !
- Comment ça, demandèrent en cœur Helen et William.
- Enfin… Je veux dire, il va falloir débarquer… Se réveiller… Se rendre enfin compte que l’Europe a besoin des Etats-Unis et que nous avons besoin de l’Europe… Et… Donc, que l’entraide est primordiale… Vous ne croyez pas ?
Marty venait de se sortir comme il a pus d’un faux pas dont il était maintenant coutumier. Puis William ponctua :
- Peut-être que vous avez raison, nous verrons cela au moment opportun.
- Vous voulez un petit peu de l’eau, demanda Helen en remplissant le verre de Marty sans attendre sa réponse.

La radio continuait :

« Et maintenant la page sport, et la première étape du mythique Tour De France où l’on a pus voir le Belge Romain Maes s’imposer devant l’Italien Ambrogio Morelli et le Belge Félicien Vervaecke.
Toujours en France, à noter la mort, hier, de M. André Citröen, fondateur de la marque automobile… »

Helen, tout en mangeant, demanda maladroitement à John :
- Quand est-ce que tu vas trouver un vrai travail, une petite amie et une maison à toi ? Nous ne voulons pas te presser, mais tu vas bientôt avoir vingt sept ans, je suis fatiguée de te voir faire des petits boulots et te voir traîner avec des bons à rien. J’ai encore entendu dire que tu as été vu avec le jeune Tannen. C’est une famille de bons à rien, et pire encore. Tu sais que le grand père de Cliff, qui s’appelait Bufford Tannen, était un assassin ! Ton grand père Simous t’a déjà raconté la fois où il a vu cette vermine tirer, de sang froid, en plein ville de Hill Valley, sur un homme désarmé ? Fort heureusement et grâce à dieu, l’homme n’a rien eu, il avait placé une sorte de couvercle métallique sous son…
- Oui, maman, coupa John lassé. Je sais, papy a déjà raconté cette histoire des centaines de fois, merci !

Une fois le repas terminé, et alors que la famille se préparait pour le bal organisé à l’occasion de la fête nationale, on sonna à la porte. William demanda à Marty de bien vouloir s’asseoir et attendre sagement pendant qu’il faisait entrer le médecin. Il se précipita vers la porte d’entrée, l’ouvrit et dit :

- Veuillez entrer, Docteur Brown, il est ici…

Le médecin, qui semblait avoir une cinquantaine d’année, venait d’entrer dans la pièce principale. Il était grand, portait un très long manteau beige noué à la taille. Cela rendait sa silhouette encore plus longiligne. Lorsqu’il ôta son chapeau, beige lui aussi, Marty put s’apercevoir qu’il avait des cheveux blonds mi-longs, qui recouvraient en partie ses oreilles, avec une frange qui s’arrêtait juste au niveau de ses sourcils chargés, à moitiés cachés par des lunettes pourvues de grosses montures noires. Il portait la barbe, peu épaisse et très près de la peau. Mais malgré tout cela, l’appartenance à la famille Brown était évidente. Restait à savoir s’il était un parent proche de son ami Emmet. Il comprit vite que c’était le cas, lorsque le Docteur dit :
- Je pense que vous vous souvenez de mon fils Emmet, ça fait quelques temps que vous ne l’avez pas vu.
Au même moment, un garçon d’une quinzaine d’année, très blond lui aussi, les cheveux coupés au bol au dessus des oreilles, qui restait jusqu’ici caché derrière son père, fit un pas sur la gauche et se retrouva soudainement en pleine lumière.
- Je me suis permis de prendre mon fiston avec moi, ajouta le Docteur. Le Samedi, j’aime bien qu’il fasse les visites à mes côtés. Il peut parfois m’aider et puis comme il se destine à un avenir scientifique, je pense que cela ne lui fera pas de mal de goûter à ma passion, la médecine. N’est-ce pas Emmet ?
Le jeune garçon était déjà grand pour son âge, mais il était pourtant dans l’obligation de se tordre le cou afin de pouvoir regarder son père correctement. Son regard était plein de respect et d’affection. Il répondit simplement :
- Oui, Papa.

Après une pause de quelques secondes durant lesquelles plusieurs discrets sourires de courtoisie et de politesse furent échangés entre les différents protagonistes, William posa la main sur l’épaule de son ami médecin et commença :
- Karl, mon cher ami, veuillez vous asseoir. Comment va votre bien aimée Marta ?
- Elle va merveilleusement bien, je vous remercie de cette attention. Elle m’a d’ailleurs chargé de vous faire parvenir ses amitiés.
- Aurons-nous l’extrême honneur de vous voir ce soir pour le bal, continua William.
- Bien entendu, répondit Karl Von Brown. Si la santé des habitants de Hill Valley ne m’oblige pas à travailler tard ce soir, vous nous y verrez sans doute.
- Très bien, nous nous en réjouissons d’avance.

Les échanges entre les deux hommes étaient très courtois, presque distants à première vue, mais on pouvait néanmoins sentir une véritable amitié, et surtout un profond respect entre William McFly et Karl von Brown. Marty restait bouche bée.
Comment aurait-il pu penser qu’il rencontrerait, en quelques heures, ses propres ancêtres, le père de Biff, et enfin Emmet, son plus fidèle ami dans le temps ? Mais une pensée traversa soudain l’esprit du jeune homme. Comment allait-il pouvoir repartir de cette époque alors que Doc, l’homme qui connait le mieux les voyages dans le temps et la machine, n’est encore qu’un enfant ?

William guidait maintenant le Docteur vers Marty, en lui expliquant en deux mots le choc qu’il avait reçu. Mais soudain, en voyant le jeune homme, Karl Von Brown s’arrêta net. Il le scrutait de manière surprenante, de la tête aux pieds. Il fronça les sourcils et semblait essayer de lire ses pensées par le regard. Marty, gêné et angoissé que l’homme l’ait reconnu d’une façon ou d’une autre, détourna aussitôt les yeux. Un long silence s’imposa. Karl s’approcha un peu plus, et d’un air abasourdis mais émerveillé, lança :
- Mais ? V… Vous êtes…
L’homme semblait réellement ébahi, et avait du mal à aligner deux mots.
- Vous êtes fabricant de blue jeans ?
- Comment ? Que dites-vous, s’étonna Marty.
- Veuillez excuser mon étonnement et ma curiosité, mais en qualité de médecin, mais avant tout homme de science, je suis toujours à l’affût des dernières innovations. Et je dois avouer que votre Blue Jean me paraît d’une qualité incroyable. Cette coupe, cette régularité dans les coutures et cette couleur semble tout à fait futuriste !
Sur ces mots, il se mit à rire à gorge déployée et Marty l’accompagna par politesse, presque machinalement. Karl coupa brusquement en reprenant un ton inquisiteur :
- Où l’avez-vous eu ?
Un silence angoissant gagna la pièce pour la seconde fois. Le regard du docteur était à nouveau rivé sur celui de Marty. Une réponse était inévitable :
- En effet, en dehors de la musique, je fabrique des habits, et notamment des jeans.
- Vraiment ? Je serais très curieux de voir votre atelier.
Après un bref instant de réflexion, Marty ne flancha pas et répondit :
- Peut-être qu’un jour j’essayerai de commercialiser mes modèles, et pour cette raison, je souhaite conserver mes techniques de fabrication secrètes… Vous comprenez, j’espère ?
- Ah, je reconnais bien là les reflexes d’un homme d’ambition, reconnu-t-il en souriant. Et c’est votre droit le plus strict. Rassurez-vous, je ne poserai plus de questions indiscrètes !

Sur ces entre-faits, Karl se mit à genoux devant le jeune homme blessé, avant de lui soulever les paupières dans le but d’examiner la dilatation de ses pupilles. Après cela, il lui massa fortement le cou à l’aide de ses deux mains. Marty sursauta et fit signe que cet endroit était particulièrement douloureux. Le Docteur Brown demanda donc à son fils de lui apporter la valise qu’il avait laissée près de la porte d’entrée. Celui-ci s’exécuta hâtivement et traîna l’épaisse mallette, visiblement très lourde, jusqu’au fauteuil où son futur « ami dans le temps » était assis. Ils se regardèrent et Marty lui offrit un malicieux sourire auquel Emmet répondit par un timide regard en coin, mais tout aussi expressif. Karl tira la valise vers lui. Lorsqu’il l’ouvrit, Marty crut constater que tout était en fouillis à l’intérieur. Il en eut la confirmation lorsque plusieurs objets, dont un stéthoscope, tombèrent de la valise. Le Docteur, quelque peu embarrassé, précisa à son auditoire qu’il devrait un jour penser à faire du tri dans cette mallette, ou même à en changer pour une plus grande.
Soudain, il plongea littéralement la tête dans la valise, remuait les ustensiles à l’aide des deux mains, et en sortis, au bout d’une dizaine de seconde un petit marteau en caoutchouc avec un manche métallique. Il tapa assez sèchement juste en dessous du genou droit de Marty, qui se souleva légèrement, avant de retomber à sa position initiale. Après avoir vérifié que le genou gauche du jeune homme réagissait bien de la même manière à cette stimulation, il se saisit du stéthoscope qui avait en partie glissé sous le fauteuil, puis plaça les embouts dans ses oreilles et plaqua le disque métallique sur le dos du jeune homme. Il lui demanda de respirer profondément. A chaque souffle, Karl déplaçait le disque de quelques dizaines de centimètres, puis il s’exclama, brisant le silence de la pièce :
- Vous n’avez rien de grave, mon cher ami. Vous aurez des douleurs au cou pendant quelques jours puis cela passera.
- Merci Docteur, me voilà rassuré, maintenant, répondit Marty.
- Par contre votre rythme cardiaque semble anormalement élevé. Je vous conseille de vous reposer au maximum. Et surtout de ne pas effectuer de longs voyages.
Puis, d’un ton insistant, le surprenant Docteur ajouta :
- Vous n’avez pas voyagé loin récemment ?
- Non, non, pas très loin en réalité… Je suis resté plus ou moins dans la région.
- Bien, alors continuez comme cela, et votre rétablissement sera prompt, croyez moi.
Karl Brown se redressa.
- Merci de vous être déplacé, mon cher ami, repris William. Nous vous en sommes très reconnaissants.

Les deux hommes se saluèrent cordialement, Karl baisa la main d’Helen et serra celle de Marty avant de quitter la maison, suivit par son fidèle petit assistant. Avant de refermer la porte, Helen lança un chaleureux « A tout à l’heure ! », en riant un peu bêtement. Marty rassemblait ses affaires et se préparait à dire au revoir à la famille lorsqu’Helen lui demanda s’il comptait se rendre au bal organisé le soir même. Ne voyant pas pour quelles raisons il pouvait refuser l’invitation, et pensant que ce rassemblement pouvait peut-être lui donner des idées pour résoudre son problème, Marty répondit naturellement :

- Mais certainement, Madame.
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Postpar qwerty » 20 Juin 2010, 18:54

excellent mixte entre celui du III et du I !
par contre, c'est von braun, car c'est d'origine germanique (et les ancêtres de doc l'on américanisé !) !
1,21 gigawatt !
Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
Salut, si t'est nouveau, présente toi ici Bienvenue
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Postpar Seventh Son » 21 Juin 2010, 15:01

Comme l'a dit qwerty, un exellent mixte du 1 et du 3 :cool:
J'aime bien idée de Mc ..... Mc Cartney :a12:
raiment géniale !!

Comme d'ab', vivement la suite !!!
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Postpar Marvin Berry Band » 21 Juin 2010, 17:49

Ah oui en effet, très bonne remarque, il faut que je change Von Brown en Von Braun pour mieux coller à la réalité ! Pour McCartney (et McTarey) je me suis bien marré en trouvant ça aussi !

Aller, voici la suite !!!
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Postpar Marvin Berry Band » 21 Juin 2010, 17:50

Chapitre 6

FETE NATIONALE

Comme prévu, le bal organisé pour célébrer la fête nationale avait lieu devant la place de l’hôtel de ville, qui pour l’occasion avait revêtu son habit de fête. En effet, d’innombrables banderoles et autres guirlandes avaient été disposées pendant le long sommeil de Marty. Sur la pelouse de la place, juste devant le monument historique, on avait fabriqué un grand plancher en bois, reposant sur l’herbe, qui allait évidemment, vu sa taille et sa disposition, servir de piste de danse. Beaucoup de monde était déjà présent. Les habitants de Hill Valley avaient tous sortis, ce soir là, leurs plus beaux costumes et leurs plus belles robes. Les gens discutaient, ici et là, par petits groupe, mais personne ne semblait vouloir poser un pied sur la piste de danse malgré le tube « Basin Street Blues » de Louis Armstrong, sorti deux ans plus tôt, interprété par un orchestre convié pour cette occasion. Tous les musiciens étaient habillés en costume, chaussures et chapeaux blancs. Il y avait un pianiste, un contrebassiste, un batteur et un guitariste pour la section rythmique et deux saxophonistes, un trompettiste, un tromboniste et un violoniste pour la section mélodique.
Sur tout le côté gauche, en faisant face à l’hôtel de ville, une sorte de buvette géante avait été aménagée. Derrière un très long bar, et sous des tonnelles en cas de pluie, Marty reconnu Cliff qui, à en croire sa position, semblait être responsable des boissons. En effet, il était debout derrière le bar et ne faisait rien, tandis que les autres tentaient de contenter la soif de tous les habitants de Hill Valley. Derrière ce long bar, un espace d’un mètre environ avait été conservé afin de stocker les bouteilles et les verres, et permettait aux serveurs de circuler. Puis des bâches, fixées sur les tonnelles, retombaient jusqu’au sol et fermaient l’arrière de la buvette. Derrières ces bâches presque opaques, Marty pu deviner que plusieurs groupes d’enfants s’amusaient.
A une extrémité du bar, John tenait, sans surprise, un verre dans la main. Lui aussi s’était mis sur son trente et un ce soir. Il fallait tout de même avouer que le costume qu’il portait, probablement choisis par sa mère, lui allait comme un gant. Le plus souvent, il avait le dos tourné à la foule, mais il se retournait de temps à autre, furtivement. Marty remarqua bien vite que John jetait de rapides coups d’œil en direction de Marie, robe rose, qui parlait avec une jeune fille différente de celle aperçu au « Central Bar ».

Marty, poussé par sa curiosité, tenta de s’approcher des deux jeunes filles pour savoir ce qu’elles pouvaient bien se raconter. Il ne les distinguait pas parfaitement d’où il était, mais l’amie de Marie attendait vraisemblablement un heureux évènement. Et cela semblait imminent. De manière très ridicule, et à l’aide de quelques tours sur lui-même, plusieurs regards vers le ciel et des pas de danse, il arriva à proximité des demoiselles. Du point de vue discrétion, c’était raté. Il patienta un peu pour se faire oublier, puis tendit l’oreille :
• Quand est-ce que le petit bout de choux doit arriver, demanda( Marie.
- Ce n’est pas pour tout de suite, il me reste encore plus de quartes mois, répondit la deuxième jeune fille.
Marie souleva brièvement les sourcils comme pour signifier l’étonnement. Marty put alors mieux observer la jeune femme et confirma sa première impression. Elle avait l’air d’être pourtant déjà très proche du terme. La future mère continua :
- Et oui, mon docteur m’a assuré que ce sera un beau et gros bébé.
- Et est-ce que Cliff s’est enfin décidé ? Il va reconnaître l’enfant, demanda Marie inquiète.
- Je ne sais pas encore. C’est difficile de lui parler, tu sais comment il est, il fuit les discutions sérieuses et il est rarement présent pour moi.
- Mais Kate, il faut que tu lui parles une bonne fois pour toute ! Tu ne te rends pas compte, c’est le bébé qui est en jeu… Et comment se passe la grossesse, reprit-elle après un moment de silence.
- Ca pourrait être mieux. J’ai souvent des douleurs assez fortes et la nuit le bébé donne des coups de pieds. Ce sera « un » ou « une » énergique, ça c’est certain !
- Et comment allez-vous l’appeler, ajouta Marie.
- Si c’est une fille, ce sera Emily. Si c’est un garçon, Cliff voudrait l’appeler Cliff Jr et mon père, Bill, souhaiterait qu’on le baptise Bill Jr. Je souhaite donc que ce soit une fille pour ne pas avoir à trancher entre la volonté de mon père et celle de Cliff.
- Cliff Jr ou Bill Jr ? Pourquoi n’essayes-tu pas de faire un mélange des deux pour satisfaire tout le monde ?
- Pourquoi pas, mais je ne vois rien qui puisse être un prénom agréable à porter.
- Mmm… Que penses-tu de… Biff !
- Biff Tannen, pensa Kate à voix haute. Ca sonne plutôt bien. Ce serait un bien joli nom pour un beau bébé. Il faudra que j’en parle à Cliff.

Marty venait donc de rencontrer la mère de celui qui lui causa tant de problème lorsqu’il essayait de réunir ses propres parents en 1955. En s’éloignant, il fut remarqué par deux autres jeune femmes, discutaient. L’une des deux dit à l’autre, qui tenait un bébé de quelques mois dans les bras :
- Gladys, tu as vu le style de ce garçon ? Il est magnifique !
- Oui, répondit l’autre, je crois qu’il porte ce nouveau blouson de cuir, ça lui va à merveille !
Mais,

Soudain, un homme monta sur scène, se plaça au milieu, devant l’orchestre qui venait de s’arrêter, installa une sorte de pupitre en bois, et commença à annoncer à l’aide d’un micro :

« Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, habitants de Hill Valley, visiteurs et étrangers, je vous souhaite la bienvenue.
Pour vous présenter cette exceptionnelle soirée du 4 juillet 1935, veuillez s’il vous plait accueillir comme il se doit, le professeur de Sciences de l’Université de Hill Valley, adjoint au Maire, Responsable des Activités Culturelles, Artistiques et Scientifiques de la ville, et ce soir, l’organisateur de cette soirée qui s’annonce magnifique… »

Quelques secondes de silence, une longue respiration, puis…

« Veuillez accueil Monsieur Wallace J. Needles ! »

La foule, qui s’était soudainement arrêtée de parler, applaudissait maintenant l’homme qui entrait sur scène et marchait vers le pupitre.

A première vue, le personnage qui venait de faire son entrée avait une cinquantaine d’année. Il avait une prestance incroyable, et surtout une aisance évidente avec le public. En effet, il levait les bras en signe de victoire, comme le font souvent les hommes politiques après une élection réussie, où lorsqu’ils sont avec leurs partisans. Sauf qu’à ce moment, rien n’était gagné puisque là soirée venait à peine de débuter. L’homme, sûr de lui, allait commencer son discours. Il était de petite taille et lorsqu’il s’arrêta derrière le pupitre, il dût abaisser le micro de quelques centimètres pour que celui-ci ne lui arrive pas en plein milieu du front. Il aurait peut-être pus demander à ce qu'un marchepied lui soit mis à dispositions derrière le pupitre, mais si quelqu'un l'avait vu, cela aurait certainement été encore plus ridicule ! Il regardait maintenant le public, et Marty découvrit ses yeux clairs et ronds. Il remarqua aussi, au moment où il s’apprêtait à parler, que ses deux dents de devant étaient légèrement écartées, avec un trou entre les deux. Il était évident que ce Wallace Needles, qui était vraisemblablement une personnalité connue et aimée à cette époque, était un parent de Douglas Needles, le collègue de travail et ancien camarade d’université qui a toujours cherché à mettre des bâtons dans les roues de Marty.
Une fois la foule calmée et le silence retrouvé, Wallace commença :

« Chers amis, je suis très heureux d’ouvrir la cérémonie de ce soir. Heureux de voir que vous, habitants de Hill Valley, êtes toujours aussi nombreux, voir plus, tous les ans à cette même date. Heureux de voir que malgré la crise qui a frappée notre pays il y a déjà plus de cinq années, vous avez toujours le sourire lorsque l’occasion se présente. Heureux d’avoir constaté qu’une fois de plus, les prétendants à l’organisation et l’encadrement de cette grande fête étaient très nombreux. Et enfin, je suis heureux de célébrer cette Fête Nationale avec vous, dans ma ville, celle que j’aime, celle dans laquelle je suis né.
En effet comme vous le savez peut-être, je suis né et j’ai grandis dans cette jolie ville de Hill Valley. Et à l’époque où j’étais précurseur dans la recherche aérienne, et les plus anciens doivent en avoir le souvenir, j’étais contraint de braver, contourner ou parfois même aller à l’encontre des lois de cette ville pour pouvoir simplement développer mes idée scientifiques. Et cela, je peux vous l’assurer, n’a pas été de tout repos. A cette époque en effet, s’épanouir et s’ouvrir à toutes les sciences n’était pas aussi aisé qu’aujourd’hui, et cela a été très long et douloureux pour moi d’assouvir ma passion. De nos jours, chacun de vos enfants peut, s’il en a l’envie, étudier, expérimenter, fabriquer et concevoir ce qu’il souhaite dans des ateliers, dont j’ai d’ailleurs eu l’initiative il y a quelques années. Ainsi, je souhaite que plus aucun jeune de cette ville ne vive la frustration que j’ai ressentie, celle de ne pas pouvoir aller au bout de ses passions et de ses rêves par manque de moyens financiers. Il était évident, à l’époque que…»

Soudain, un bruit très aigu, tel un larsen, suivit d’un bruit sourd se firent entendre. Puis plus rien. Wallace continuait de parler dans le microphone, et lorsqu’il s’aperçut, après quelques secondes, qu’il ne fonctionnait plus, s’arrêta. Il regarda ensuite son assistant, celui qui l’avait présenté au départ, et commença, de manière très peu discrète, à le sermonner. Il s’éclipsa sur le côté gauche de la scène, où se situait la régie avec le matériel d’amplification. Une légère fumée noire sortait de l’un des appareils. Wallace continuait à s’énerver et s’en prenait de plus belle au pauvre homme qui jouait ce soir le rôle de technicien du son. Marty tourna la tête et vit qu’une autre scène se jouait en même temps. Un peu plus loin, Helen était en train de tenir son fils John par le bras et semblait lui demander quelque chose que le jeune homme refusait de faire. Des gouttes de sueur ruisselaient à présent sur le front de Wallace, qui était au bord de la crise de nerf. Après quelques secondes, John se décida enfin, et se précipita vers le matériel défectueux.

Marty, voulant en savoir plus sur ce qui se tramait, alla rejoindre Helen, restée légèrement en retrait, fixant son fils avec des yeux émerveillés et un sourire béat.
- Qu’est-ce qu’il fait, demanda Marty.
- John est très doué pour tout ce qui concerne les fils électriques et autres appareils avec des boutons et des numéros, répondit-elle fièrement. Il passe des week-ends à bricoler ce genre d’objets incompréhensibles pour moi, avec son jeune ami Sam Baynes. Il a déjà réparé plusieurs fois la radio à la maison. Mais il est trop timide pour prendre la décision d’y aller tout seul, alors je l’ai un peu poussé, voilà tout !
- Interessant, répondit Marty discrètement en continuant d’observer la scène avec circonspection.

Deux longues minutes passèrent. John s’affairait toujours devant l’appareil fumant, alors que la foule, qui avait repris ses petites discutions, commençait à s’impatienter. On pouvait voir le saxophoniste du groupe s’entretenir avec Needles. Il était évident que le musicien proposait de jouer pour combler le trou. L’organisateur, grands gestes à l’appui, semblait refuser son offre pourtant intéressante.
Soudain, un nouveau larsen retentit, et on pouvait entendre un léger bourdonnement, qui ne couvrait pas totalement les paroles lointaines de Wallace tenant toujours le micro dans sa main.
« Mais qui est-ce qui m’a foutu un abrutit pareil ! Si je perds mon poste à cause de vous, je vous garantis que vous pourrez chercher un nouveau job, et que vous et votre sale famille allez en baver ! Vous n’êtes qu’un… »

John, qui venait de remettre en état l’appareil sous le regard attentif de Marie, arrêta Wallace et lui signala gentiment :
- Désolé, Monsieur, mais le micro fonctionne à nouveau et le public vous entend…
- Quoi, mais tu n’aurais pas pus me le dire avant, espèce de crétin, s’exclama l’homme en furie, prenant soin cette fois-ci de couvrir le micro avec sa main.

Puis, de retour sur scène, tout sourire et comme si rien ne s’était passé, devant un public médusé, Wallace repris avec un aplomb déconcertant :

« Désolé pour ce petit contretemps. Notre formidable technicien vient tout juste de trouver la panne, et nous l’en remercions ! Mais trêve de discours inutiles et ennuyeux, mes amis. Je déclare officiellement le bal du 4 Juillet ouvert, et vous souhaite, à toutes et à tous, une très agréable soirée. La piste de danse est maintenant à la disposition de chacun et chacune d’entre vous.
Messieurs les musiciens, vous êtes désormais les maîtres de cérémonie. Bonne soirée ! »

Wallace quittait la scène lentement en sautillant et en tendant son bras vers les musiciens et s’enfuit à bord d’une grande voiture noire dans laquelle un chauffeur l’attendait. Pendant ce temps, son pauvre assistant, rouge de honte, vint rechercher le pupitre qu’il avait déposé au départ, sans oser accorder le moindre regard au public abasourdi.

Marty, conscient qu’il pouvait sans doute tirer profit de la scène à laquelle il venait d’assister, se dirigea vers John, toujours accoudé au bar.

Les membres du groupe, quelque peu surpris eux aussi de la scène à laquelle ils venaient d’assister, venaient de reprendre. Le public, qui semblait avoir vite oublié l’incident, avait repris ses petites discutions éparses. A la grande surprise de Marty, le premier couple à monter sur la piste de danse fut Karl et Marta Von Brown. C’était une grande femme, vraisemblablement assez forte mais qui dansait avec une souplesse et une facilité très impressionnante. Karl, quant à lui, n’était pas en reste et avait l'air étonnamment décontracté. Le couple se regardait en souriant, et d’autres les imitèrent rapidement. Après quelques minutes, la piste de danse était quasiment pleine et les personnes restant sur la pelouse, dont Marty faisait partie, étaient soit trop vieux, trop jeunes ou trop piètre danseurs pour grimper les quatres marches menant à la piste.

Marty arrivait maintenant à proximité de John qui n’en était apparemment pas à son premier verre de la soirée. Posant amicalement la main gauche sur son épaule, il lui dit :
- Salut John. Alors tu passes une bonne soirée ?
- Pas vraiment. Marie ne m’a pas regardé une seule fois, et elle, elle semble très bien s’amuser ce soir !
Il leva péniblement son bras pour montrer Marie, dansant avec un jeune homme, pas plus grand qu’elle, tiré à quatre épingles et les cheveux plaqués en arrière.
- C’est le fils de M. Needles. Wallace Jr ! Il est beau, riche et en plus il semble lui plaire…
- Mais John, je suis sûr que toi aussi tu lui plais, et puis t’es pas mal non plus sapé comme ça. En plus, avec ce que tu sais faire, toi aussi tu pourrais être riche. Tu es très doué tu sais !
Marty observa quelques secondes de silence et repris plus discrètement :
- Dis-moi, John, ça fait longtemps que tu sais bricoler comme ça ?
- J’ai toujours sus réparer ce genre d’appareil. Lorsque l’on m’a offert mon premier poste de radio, je n’aimais pas vraiment l’écouter alors je m’amusais en le laissant tomber plusieurs fois jusqu’à ce qu’il ne marche plus, puis je passais des heures, voir des jours avec mon ami Sam, à essayer de le réparer. Ma mère dit que c’est un don et qu’un jour ça pourrait me sauver la vie.
- Oui, John, c’est possible.
Après un moment de réflexion et d’hésitation, Marty se lança enfin :
- D’ailleurs j’ai caché une sorte de très grosse machine, un peu plus haut sur les collines, et elle est vraiment très abîmée… Crois-tu que tu serais capable de la réparer ?
- Mais bien sûr Paul, ce serait un plaisir pour moi, répondit-il, puis il ajouta en souriant, à condition que tu m’aides en échange avec Marie. Je suis fou d’elle, mais je n’arrive pas à faire le premier pas !
- Et bien au moins toi, tu as le sens des affaires, soupira Marty. Marché conclu ! On se retrouve cette nuit, après la soirée, à minuit quinze, tout en haut de la colline à l’est de la ville. Je t’y attendrais. Au fait, John, ajouta Marty en le retenant par le bras, prend quelques outils, tu risque d’en avoir besoin.
- Tous mes outils sont là, Paul, dans mon cerveau, répondit-il avec son doigt planté sur le côté droit de son front.
Puis, montrant l’intérieur de sa veste qui dissimulait une mignonette de Whisky, il ajouta :
- Et puis si je manque d’inspiration, j’ai toujours mon produit miracle !
De façon grotesque, il s’éloigna en regardant avec méfiance autour de lui, comme s’il cachait une arme dangereuse.

Marty était plutôt fier du pacte qu’il venait de conclure, même si la dernière réflexion de John ne lui inspirait pas particulièrement confiance. Il allait peut-être pouvoir repartir en 1985 comme prévu, pour empêcher Jennifer de voir la DeLorean, et donc la sauver. Et en plus, pour une fois, il n’aura pas semé le trouble dans l’époque visitée par erreur, ce qui est une amélioration non négligeable, due sans doute à son expérience des voyages spatio-temporels.

Il décida donc de se détendre un peu, et de prendre du bon temps en attendant de poursuivre son voyage. Le jeune homme continua à errer autour de la scène où l’on dansait avec ferveur à cette heure de la soirée. Il remarqua un homme seul, à l’autre bout de la piste de danse, à proximité de l’orchestre. Il était grand, portait une longue veste marron qui s’arrêtait juste au dessus des chevilles, très inhabituel pour l’occasion et surtout vu la chaleur qu’il faisait ce soir là. Il était coiffé d’un haut chapeau, marron lui aussi, qu’il avait légèrement rabattu sur l’avant. Marty n’arrivait pas à distinguer son visage. Il se sentait pourtant observé par cet homme, mais comme lui aussi avait probablement une allure peu commune, il se dit que c’était probablement normal qu’il attire les curiosités.
Il était maintenant presque vingt trois heures. La soirée était très réussie. On pouvait compter sur les doigts des deux mains les personnes qui ne dansaient pas. John, bien sûr, toujours appuyé sur son coin de buvette, n’avait pas osé poser un pied sur la scène, et se contentait de bouger les épaules, presque imperceptiblement, au rythme de la musique, un gobelet à la main. Cliff, qui commençait probablement à avoir un taux d’alcool dans le sang plus élevé que son quotient intellectuel, semblait se disputer avec Kate. Il tournait le dos à la femme qui portait son enfant, et lui répondait très sèchement, sans jamais la regarder dans les yeux, tandis que la jeune femme tentait vainement d’attirer son attention en mettant sa main sur son épaule. Malheureusement, à la distance à laquelle il se trouvait, Marty ne pouvait pas entendre le sujet de leur dispute. Pensant que ce n’était pas essentiel, il continua son chemin dans une autre direction.
Son regard se porta cette fois-ci sur les danseurs, et plus particulièrement sur les Brown, qui étaient à n’en point douter les rois de la piste de danse. Quant à ses arrières grand parents, William et Helen, on ne pouvait pas en dire autant. En effet, Helen, qui dansait de façon plutôt excentrique, devait fréquemment s’arrêter pour s’excuser auprès des autres couples environnants, car en plus de marcher sur les pieds de son mari, il lui arrivait de marcher sur ceux de ses voisins de danse, sans compter les nombreux coups d’épaules, de coudes et de bras que ceux-ci devaient endurer. Au cours de la soirée, il se forma ainsi une sorte de périmètre de sécurité autour d’eux. Il s’amusa en pensant qu’il y a quelques temps, il tenait ce même William, bébé, dans ses bras, et qu’il lui urinait dessus. Alors qu’aujourd’hui, il était en train de le regarder danser.
Ensuite il observa John, à l’autre bout de la scène. Il était maintenant à quelques mètres du petit groupe de danseur où était Marie. Au grand étonnement de Marty, John semblait faire quelques pas vers elle pour l’inviter à danser. Mais celle-ci avait l’air de passer une merveilleuse soirée. Elle dansait énergiquement en passant d’un cavalier à un autre. Et lorsqu’elle passa à proximité, John leva doucement le bras comme pour la convier à partager une danse. Mais lorsque son bras fut levé complètement, sa dulcinée était déjà repartie au beau milieu de la foule. Marty observa pathétiquement la scène se reproduire trois fois, avant que John ne renonce en retournant à son activité favorite.
En continuant sa ballade entre les gobelets vides jonchant le sol de la place de l’hôtel de ville, le regard de Marty s’arrêta sur une silhouette lointaine, qui lui était bizarrement familière. Il n’était pas très grand, portait un chapeau haut de forme, un costume très classique et une sorte de brassard était noué sur son bras gauche, entre son coude et son épaule. Il se tenait droit comme un « i », les deux mains derrière le dos et regardait la fête avec une grande attention. C’était une nuit noir, et comme il se trouvait un peu à l’écart de la fête, son visage était dans l’obscurité. Depuis que Marty avait commencé à l’observer, l’homme n’avait pas bougé d’un millimètre.
Puis, entraîné par sa curiosité, le jeune homme tenta une approche discrète. Il se cacha d’abord derrière un énorme tronc d’arbre, puis, tel un agent secret, courrait d’arbre en arbre à moitié baissé. Comme à son habitude, il manqua une occasion de ne pas se faire remarquer, et en glissant sur un gobelet, trébucha et s’étala de tout son long sur le chemin au bout duquel se trouvait l’homme, en plein dans sa ligne de mire, à une vingtaine de mètre. Lorsque ce dernier tourna la tête, son visage se retrouva dans un filet de lumière, et Marty le reconnu instantanément. Comprenant à qui il avait à faire, il préféra se relever doucement pour retourner avec les autres.

Mais il entendit soudain la voix puissante de l’homme s’adresser à lui :

- Eh, tocard ! Attendez une minute !
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Postpar qwerty » 21 Juin 2010, 18:00

oh, non, voilà Mr strickland !!!
C'est un je suis fan de ton livre (à la fin du roman, donne nous un pdf avec tous, car je suis fan :a13: (je me répète :a12:))
(PS: Tu fait quoi comme métier pour écrire aussi bien ?)
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Postpar Seventh Son » 21 Juin 2010, 19:32

Depuis tout le début du scénario, je copie tout dans un document. Je le met petit à petit en PDF :a38:
Dernière édition par Seventh Son le 21 Juin 2010, 21:18, édité 1 fois.
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Postpar Seventh Son » 21 Juin 2010, 20:01

Sinon toujours aussi prenant ton récit :mrgreen:
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Postpar Marvin Berry Band » 21 Juin 2010, 23:10

Bonsoir !

Eh ! Mais vous copiez mon scénar' pour quoi au juste ?!? Si c'est pour faire du fric avec, je demande au moins 50% des recettes...lol

Sinon je bosse dans le bâtiment, donc pas grand chose à voir avec l'écriture !

Bon, demain je mets la suite ! Et oui, un chapitre par jour, pas plus !!!
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Postpar Seventh Son » 22 Juin 2010, 07:46

Marvin Berry Band a écrit:Eh ! Mais vous copiez mon scénar' pour quoi au juste ?!? Si c'est pour faire du fric avec, je demande au moins 50% des recettes...lol


Mais non t'inquietes :a12: C'est juste pour les Backers du forum :a38:
Au lieu de lire sur le forum en déplacement les barres pour lire le texte petit à petit, tout regroupé en 1 PDF :a13:
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Postpar Vydok » 22 Juin 2010, 08:25

J'ai repris la lecture de ton livre au chapitre 3. Je tiens à te féliciter d'avoir corrigé le tir en reprenant la trame de la trilogie. Tu as recyclé la recette de RVLF sans pour autant faire du plagiat pur et simple, ce qui me semble une vrai prouesse.
Attention cependant à certaines phrases un peu "lourdes" (Exemple: "Eh tocard, attendez un peu!". Ce serait plutôt familier sur toute la phrase: "Eh tocard, attend un peu!")

Petit bémol, tu as tendance dans les deux derniers chapitres à plus te concentrer sur les "seconds rôles" que sur Marty en galère. Je suggère de faire des "aller-retour" de l'un aux autres, comme dans la trilogie. De cette façon tu ne risques pas trop de perdre le fil...

Sinon, bravo pour tes références historiques qui ponctuent bien ton récit; et ta qualité d'écriture donne une fluidité à ton scénario déjà présente dans les films...

Continues comme ça et vivement la suite...
To be concluded...
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Postpar Marvin Berry Band » 22 Juin 2010, 18:25

Merci Vydok pour tes commentaires et conseils appréciables. Le but d'avoir mis mon récit sur un forum est d'avoir un véritable avis sur sa qualité, mais aussi et surtout pour corriger les éventuelles fautes et problèmes que vous, d'autres fans comme moi, pourriez déceler.

J'ai pas mal de petites choses à modifier, et tant mieux, mon scénario, grâce à vous en partie, gagnera en qualité !

Aller, je poste le chapitre du jour...
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Postpar Marvin Berry Band » 22 Juin 2010, 18:27

Chapitre 7

RETROUVAILLES

Cette fois, cela ne faisait aucun doute. Seul un membre de la « famille Strickland » était capable d’interpeller un inconnu de cette façon. Marty s’arrêta et pivota doucement sur lui-même. Lorsqu’il fut totalement retourné, l’homme lui faisait face. Il avait en apparence au moins une cinquantaine d’année et avait un regard très noir et sévère. Les sourcils froncés, le visage à quelques centimètres de celui de Marty et les bras toujours croisés derrière le dos, l’homme lança :
- Dites-moi, qu’est-ce que vous faisiez planqué derrière cet arbre ?
Puis, sans attendre la réponse du jeune homme, continua :
- Vous devez être un sacré bon à rien pour vous ramasser comme ça ! Vous êtes qui au juste ? Je ne crois pas vous avoir déjà vu par ici ?
- Heu… Je… Je suis Paul McCartney, je suis musicien en tournée, juste de passage à Hill Valley. Je viens d’arriver, et je repars dans quelques jours.
- Ah oui, répondit l’homme d’un air sceptique.
Regardant Marty fixement dans les yeux, il reprit :
- Je crois vous avoir demandé ce que vous faisiez derrière cet arbre.
- En réalité, je suis un peu comme tout le monde ici, l’excès de boisson m’a donné envie d’aller au petit coin, et j’ai pensé que cet arbre ferait très bien l’affaire. Mais au fait, qui êtes-vous, repris Marty.
- Lieutenant Strickland, s’exclama-t-il fièrement. Et accessoirement le responsable de la sécurité des évènements de Hill Valley dont la Fête Nationale fait partie. C’est pourquoi je me dois de m’assurer de l’identité de chaque personne présente sur les lieux ce soir. Alors montrez-moi vos papiers, s’il vous plait !
- Ecoutez, Monsieur Strickland, je suis vraiment désolé, mais j’étais en train de danser, et comme vous voyez, je n’ai rien sur moi. J’ai laissé toutes mes affaire, et mon portefeuille avec, au vestiaire, là bas, au bout de la buvette.

Marty, tentant un coup de bluff, continua :
- Si vous le souhaitez, vous n’avez qu’à me suivre, et je justifierai mon identité sans aucun problème.

Après quelques secondes de réflexion, Strickland rétorqua, apaisé :
- Vous m’avez l’air d’être un sacré tocard ! Néanmoins, je pense que si un incident devait se produire ce soir, il ne viendrait pas de vous. Je ne vais pas perdre mon temps.
Enfin, accompagné d’un geste de la main, il ajouta :
- Vous pouvez disposer.

Marty tourna les talons et commença à marcher en direction de la piste de danse lorsque Strickland ajouta :
- Je vous ai coupé l’envie, on dirait ?
- Comment ?
- N’étiez-vous pas venu ici pour vous libérer d’un besoin naturel ?
- Si si, répondit Marty très gêné en continuant de marcher, mais, ça va aller, ça peut encore attendre un peu.
- Ouai… C’est ça… A l’avenir, je vais garder un œil sur celui-là, chuchota-t-il, il ne m’a pas l’air bien clair !

Marty continua sa marche vers la cérémonie, en sachant qu’il était observé par Strickland. Il fit en sorte de ne pas se retourner pour ne pas susciter un peu plus le doute chez lui, puis, portant à sa bouche un verre qu’il venait de réclamer à la buvette, regarda discrètement le Lieutenant. Lorsqu’il vit que celui-ci ne regardait plus dans sa direction, il se précipita au bout de la buvette et disparut derrière, caché par les grandes bâches. Là, il souffla, peu satisfait de sa rencontre avec Strickland qui aurait pus mal tourner s’il avait insisté pour obtenir ses papiers d’identités. Une goutte de sueur coulait le long de son front et lorsqu’il s’essuya, il aperçu, malgrés la semi-obscurité qui régnait derrière la buvette, un petit groupe d’enfants à l’autre bout, eux aussi à l’abri des regards.

Il y avait six enfants, et Marty était assez proche pour voir qu’il y avait deux fillettes et quatre jeunes garçons. L’un d’eux était allongé à plat ventre et son bras était intégralement passé sous la bâche derrière laquelle il tentait d’attraper quelque chose. Tous les enfants semblaient avoir sensiblement le même âge, une quinzaine d’année au plus, bien que l’un d’eux soit plus grand de taille que les autres.

Marty fit quelques pas, sans être vus, afin de pouvoir entendre ce qu’ils se disaient. C’est à ce moment là qu’il réalisa que le plus grand des garçonnets n’était autre qu’Emmet. Il prêta donc plus d’attention à la scène.
- Alors, qu’est ce que tu fais, chuchota l’un des garçons.
- Je l’ai presque, répondit celui allongé au sol.
- Oui, vas-y, vas-y, tu vas l’avoir, s’exclamèrent en cœur les deux fillettes.

Puis, après quelques secondes, le garçon se releva et brandit fièrement son trophée. Une bouteille de Vodka presque pleine. Une des deux fillettes, qui avaient pris soin d’amener un gobelet, le lui donna. Le garçon en versa un peu dans le fond du verre, posa la bouteille au sol, compta jusqu’à trois, et s’envoya les quelques centilitres du breuvage directement dans le gosier, sous le regard ébahi de ses camarades. Après quelques grimaces, il se baissa pour ramasser la bouteille et la tendis, ainsi que le verre, à son voisin de gauche, qui s’en saisit sans hésiter.
Emmet, voyant qu’il était le suivant sur la liste, fit mine de ramasser quelque chose par terre, et en se relevant, se plaça derrière un autre enfant, ce qui lui permis intelligemment de retarder quelque peu l’échéance. Un sourire naquit sur le visage de Marty lorsqu’il réalisa que même Doc jouait à ce genre de jeu étant enfant. Mais soudain son sourire disparut lorsqu’il repensa à cette mésaventure en 1885 et aux effets catastrophiques de l’alcool sur son ami Emmet. C’est pourquoi il se dit que d’une façon ou d’une autre, il devait essayer d’éviter à son futur ami dans le temps de subir un malaise, ou même tout simplement de se ridiculiser devant ses camarades. Il pensa que détourner leur attention ne ferait que retarder l’échéance. Il fallait trouver un moyen de lui faire boire ce verre sans qu’il en supporte les conséquences.

Mais il n’y avait plus de temps à perdre, car le deuxième enfant était déjà en train d’ingurgiter le fond de verre de Vodka. Sans hésiter, Marty se jeta sur la grande poubelle la plus proche de la buvette, et en fouillant, y retrouva une bouteille identique à celle que les enfants buvaient en cachette. Il tourna sur lui-même afin de trouver un robinet d’eau clair, ou même une fontaine. Mais il ne trouva rien de tel. La seule chose qui attira son regard fut un grand bac à poisson, certes pas très propre, mais cela ferait certainement l’affaire, pensa-t-il. Ni une, ni deux, il plongea la bouteille sous l’eau et ne la ressorti que lorsque celle-ci fut remplie à moitié. La couleur était exactement la même et l’illusion était parfaite. Heureusement que les enfants buvaient de la Vodka, pensa-t-il. Si cela avait été du Whisky, il se demanda ce qu’il aurait bien pus ajouter à l’eau claire pour qu’elle prenne la couleur jaunâtre propre à cet alcool. Il avait bien une petite idée à ce sujet, mais alors le pauvre Emmet s’en serait souvenu…
Marty posa la bouteille à l’abri derrière la poubelle et se hâta d’aller trouver le Lieutenant Strickland.
- Lieutenant ! Lieutenant ! Je crois avoir entendu des bruits anormaux derrières la buvette, sûrement une bagarre, ou quelque chose comme ça.
- Vraiment, répliqua-t-il curieux.
- Mais comme je suis un peu froussard, je n’ose pas trop m’y aventurer. Et puis je crois savoir que vous êtes là pour ça, vous êtes l’homme de la situation.
- De la bagarre, s’exclama Strickland. Merci pour l’information, jeune homme.

D’un pas décidé, le Lieutenant marchait vers la buvette, en fit le tour et arriva rapidement au niveau des enfants. Il releva le menton pour mieux distingués les enfants, toujours plongés dans une forte obscurité et, lança sévèrement :
- Qu’est ce que c’est que cet attroupement ?

A ce moment là, c’est Emmet qui tenait la bouteille d’alcool. Lorsqu’il fut surpris, celle-ci lui glissa subitement des mains, roula sur l’herbe et s’arrêta sous la bâche de la buvette. Marty, qui avait pris soin d’arriver par le côté opposé, afin de ne pas être vu par le groupe d’enfant, se tenait maintenant derrière Emmet et profita de la confusion pour déposer discrètement la fausse bouteille juste derrière son futur « ami dans le temps ». Au moment précis où la bouteille toucha le sol, Marty pris la parole et s’excusa auprès de Strickland en lui expliquant qu’il n’avait pas vu que ce n’étaient que des enfants. Il fallait avouer que c’était, pour une fois, une manœuvre bien réussie de la part du jeune homme. L’échange avait été réalisé sans que personne ne s’en rende compte.
Strickland, dubitatif, marchait maintenant tout doucement et en s’approchant des jeunes garçons, les regarda droit dans les yeux. Lorsqu’il arriva au niveau d’Emmet, qui était presque aussi grand que lui, celui-ci baissa la tête. Ses longs cheveux blonds lui tombèrent devant les yeux, ce qui n’était pas un mal, car il n’avait aucune envie de regarder en face le Lieutenant tant redouté. Très impressionné, il recula même d’un pas et heurta la bouteille que Marty venait de déposer derrière lui. Elle se coucha sur l’herbe et roula elle aussi sous la bâche de la buvette.

Marty, qui avait vu la bouteille rouler et rejoindre la première, devait réagir et tenter de la récupérer à tout prix, afin d’éviter que l’un des enfants ne récupère la vraie bouteille de Vodka. Malheureusement, avant qu’il n’ait eu le temps de dire quelque chose, Strickland le prit amicalement par l’épaule et l’invita à le suivre un peu plus loin pour lui dire deux mots.

Les deux hommes discutaient maintenant à quelques dizaines de mètres du petit groupe d’enfant. Marty, malgré l’obscurité et la distance, arrivait à discerner que l’un des garçons était à nouveau en train d’essayer de récupérer une des deux bouteilles avec son bras sous la bâche. Strickland, plutôt de façon sympathique, le remerciait et lui donnait son point de vue sur l’éducation des enfants d’aujourd’hui, en argumentant que de nos jour, les enfants ne sont plus éduqués comme au début du siècle, et que cela était une bien mauvaise chose. Marty écoutait un mot sur deux, voir moins. Il était piégé, bloqué avec ce Lieutenant rétrograde alors que son ami avait besoin de son aide.

Après seulement quelques secondes, il aperçu l’enfant se relever victorieux, une bouteille à la main.

Strickland en était maintenant à parler du manque de responsabilité des parents.

Le garçon se saisi du verre et cette fois-ci le rempli presque à la moitié.

Le vieux Lieutenant continuait de débiter ses imbécillités.

Le garçon donna le verre à Emmet sous le regard des quatre autres enfants, et celui, plus lointain, de Marty.

« Des marmots de quinze ans ne devraient pas jouer ensemble sans encadrement, disait-il. »

Emmet portait maintenant le verre à sa bouche.

Strickland déblatérait à présent sur une patrie où tout va mal, à commencer par la jeunesse.

Le liquide translucide coulait doucement dans la bouche du blondinet.

Marty remarqua à cet instant que « l’homme en marron » observait la scène, avec une attention certaine.

« Je vais continuer ma ronde. Merci encore ! » ponctua enfin Strickland en s’éloignant.

Mais le jeune Emmet, qui restait figé là, les yeux écarquillés, venait à l’instant d’avaler l’intégralité de la dose servie par son ami. Grimaçant mais toujours debout, il avait l’air plutôt bien. Les autres enfants semblaient stupéfait et admiratifs de voir que la dose avalée par leur ami ne lui faisait pas plus d’effet que cela. Pas un seul toussotement ne s’échappait de sa gorge normalement brûlée et irritée par l’alcool. Le plan de secours mis au point par Marty avait l’air d’avoir fonctionné à merveille. Souhaitant vérifier de lui-même, il se hâta de rejoindre le groupe d’enfants, se saisit de la bouteille, l’ouvrit sans perdre une seconde et la porta à son nez.
Au même moment, sorti de nulle part, « Cliff la terreur » fit son apparition, et les yeux injectés de sang, lança à Marty :
- Alors c’est toi sale morveux, qui voles dans ma réserve de Vodka ? Attends un peu que je m’occupe de ton cas…

Un petit groupe de curieux s’était déjà formé au bout de la buvette pour observer la scène. Ce soir là, curieusement, le ciel était clair mais semblait pourtant chargé et lourd. A ce sujet, Cliff, les deux bras ballants, légèrement écartés du corps, faisait face à Marty qui se demandait comment il allait bien pouvoir se sortir de ce mauvais pas.
- J’ai comme l’impression que t’as du mal à comprendre à qui t’as à faire !
- Ecoute, Cliff, je ne veux pas de problèmes, répondit-il pour calmer les esprits.
- Ouai, c’est ça, tu veux pas de problème, mais c’est trop tard, mon gars. Maintenant fini les jérémiades, je vais te montrer de quels poings je me chauffe !
- De quel « bois » je me chauffe, c’est ça l’expression, rétorqua Marty.
- « Poids » ou « poings », c’est pas la question, banane !
- Regarde, Cliff, repris Marty en prenant l’autre bouteille de Vodka restée sous la buvette. Tes bouteilles ne sont pas correctement rangées et elles roulent sous la bâche. J’étais justement en train de les récupérer pour aller te les rendre.
- Il faudrait donc que je te remercie alors ? C’est ça que tu veux me dire ?
- Non, je ne fais ça que pour rendre service…
- Et t’allais me la rendre à moitié vide, peut-être ? En plus tu me prends pour une banane ? Moi, Cliff, un abruti ! Bah alors là, c’est le paquet !

Le jeune homme se doutait bien que Cliff ne croirait pas à son histoire, mais rien de mieux ne lui vint sur le moment. De minute en minute, le groupe de curieux prenait de l’ampleur et les deux hommes étaient maintenant observés par une bonne vingtaine de personne, dont la famille McFly. Marie et Kate étaient là aussi et assistaient à la scène avec curiosité et intérêt. Soudain, Marty eut le réflexe de jeter un œil à Emmet, qui était toujours debout et semblait même en forme, malgré un visage grimaçant. Soit le jeune blondinet tenait très bien l’alcool, soit il venait simplement de boire un demi verre d’eau de bac à poisson. Plutôt convaincu par la deuxième hypothèse, il envisagea une solution amiable, et commença, d’un ton apaisant :
- Cliff, je crois qu’on est partit sur des mauvaises bases, tous les deux. Maintenant que cette bouteille est ouverte, finissons-là ensemble ! Célébrons la Fête Nationale !
Sur ces mots, Marty arracha le verre des mains d’Emmet et le rempli à nouveau de Vodka. Il trempa les lèvres dedans et le tendit à Cliff. Le colosse fit quelques pas vers le jeune homme et s’arrêta à moins d’un mètre. Puis, en le regardant avec ses yeux globuleux, répondit :
- Moi, j’ai assez bu pour ce soir.

Ca, c’était peu dire. Cliff était même complètement imbibé. Les yeux à demi fermé, il marchait les bras ballants et la tête légèrement tombante vers l’avant. Il essaya brusquement de donner un grand coup de paluche dans le verre que venait de lui tendre Marty, mais le manqua de peu, et sa grosse main alla s’écraser contre la joue rose d’Emmet, qui venait de se positionner à côté de Marty, afin d’être aux premières loges. Il voulait sûrement bien voir ce qui allait se passer. Là, il était servi !

Le jeune garçon s’écroula sur l’herbe.
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Postpar Seventh Son » 22 Juin 2010, 20:14

Seul hic du chapitre : le titre, je ne trouve pas qu'il colle avec l'histoire de celui ci ....
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Postpar Vydok » 23 Juin 2010, 08:06

Un peu osé de faire intervenir Marty dan un "jeu" d'enfants.
Je suis bien curieux de voir ce que ça va apporter à ton récit...

Si je peux me permettre, revois le passage avec le bac à poissons: tu peux facilement recycler ça avec une fontaine proche ou un flacon d'eau ou de limonade...
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Postpar qwerty » 23 Juin 2010, 18:04

Et j'imaginai plus doc seul. Comme il l'est en 1985Image
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Postpar Marvin Berry Band » 23 Juin 2010, 19:12

Oui en effet, le titre ne colle pas, je vais modifier ça.

Pour l'intervention de Marty dans le jeu d'enfants, il faut en effet attendre la suite pour en savoir plus...lol

Concernant le bas à poisson, lui non plus n'est pas là par hasard ! A suivre... tout de suite...
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Postpar Marvin Berry Band » 23 Juin 2010, 19:13

Chapitre 8

CHASSE A L’HOMME

Le jeune Emmet, maintenant au sol, était sonné. Sur sa joue gauche, on commençait à distinguer quatre traces, correspondant sans doute aux doigts du brutal Cliff. Il se redressa péniblement en se tenant la joue. Il semblait qu’il avait versé quelques larmes de douleur.
Marty faisait toujours face au colosse, et tenait le verre dans une main et la bouteille dans l’autre. Lorsqu’il vit que le garçon n’avait rien de grave, il s’adressa à Cliff d’un ton plus sévère :
- Tu aurais pus lui faire mal, Cliff ! Rends-toi compte, ce n’est qu’un enfant.
- J’ai pas de leçons à recevoir d’un bon-à-rien comme toi. Depuis que t’as débarqué en ville, tu n’arrêtes pas de me mettre des battons dans les trous, et ça commence à faire beaucoup. On a des affaires à régler tous les deux, et on va les régler d’homme à homme.
- Non Cliff, c’est hors de question, je refuse de régler quoi que ce soit avec toi. Ce ne sont que des malentendus.
- Quoi ? Alors ça veut dire que Paul McCartney est un froussard ? Rien qu’un froussard…
Sur ces paroles, le regard de Marty se métamorphosa, ces sourcils s’abaissèrent lentement et ses yeux restaient maintenant fixés sur ceux de Cliff. Il se redressa, fit un pas en avant, et en le pointant du doigt, le mit en garde :
- Personne ne me traite de froussard !
- Et bien, prouves-le, et réglons nos compte, si tu ne veux pas que le nom Paul McCartney reste éternellement associé au mot froussard !
Cette phrase, qui était tellement ridicule aux oreilles de Marty, le fit sourire de l’intérieur et eut pour effet positif de le calmer. Il souffla, baissa la main, et en remuant la tête de gauche à droite, répondit :
- Je ne me battrais pas avec toi ! Tu as trop bu, et je ne veux pas de problèmes, je ne suis pas là pour ça.

Cliff restait de nouveau sans voix, sans répartie. Il dévisageait Marty sans trouver quoi répondre, jusqu’à ce qu’une idée lui vienne enfin :
- Tu refuses ? Pourtant tu gardes cette bouteille à la main ! Tu comptes peut-être me frapper avec ?
- Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes, Cliff, s’exclama le jeune homme surpris.
- Vous voyez, cria-t-il à l’attention des curieux, en montrant Marty du doigt, vous voyez que ce morveux est sur le point de me frapper avec cette bouteille en verre ?
- Arrête ton cinéma, Cliff, tu sais bien que je n’ai pas l’intention de faire cela, dit-il en se baissant pour poser doucement la bouteille au sol. Tu vois, regardes ce que je suis en train de faire, je…
- Mais je ne compte pas me laisser faire, reprit-il férocement sans laisser Marty finir sa phrase. T’aurais dus réfléchir avant de t’attaquer un quelqu’un comme moi !
Puis, sans attendre, il arracha, avec une force surhumaine un piquet métallique servant à soutenir une bâche de la buvette situé à côté de lui. Une grande partie du stand s’effondra dans un vacarme assourdissant. Les musiciens s’arrêtèrent presque tous en même temps et l’ensemble des personnes présentes ce soir là regardait maintenant la scène avec une certaine inquiétude. Le lieutenant Strickland, qui comme tout le monde, avait entendu le raffut que venait de provoquer l’effondrement d’une partie de la buvette, intervint promptement pour calmer la situation :
- Tannen ! Qu’est ce que tu compte faire avec ça ? Lâche cette barre de fer maintenant ! Tu en as assez fait pour aujourd’hui ! Je ne veux pas de blessés le soir du 4 juillet, compris ?
- McCartney veut m’étriper avec une bouteille, Lieutenant ! Et j’ai pas l’intention de me laisser saigner comme un porc par cet empaffé !

La bête féroce tenait à présent fermement la barre avec les deux mains. Marty, à croupi, le regardait avec stupéfaction et ne savait plus s’il devait se relever ou s’il valait mieux ne pas bouger. Cliff, d’un geste puissant mais heureusement peu précis, propulsa son arme métallique vers le jeune homme qui, tel un cabri, évita le violent choc en effectuant un saut aussi soudain qu’acrobatique. La grande brute, une nouvelle fois déséquilibrée, réussit malgré tout à retrouver rapidement une certaine stabilité. A cet instant, Marty lui lança ce qu’il restait du verre d’alcool en plein visage, attrapa l’arrière du col de sa chemise et poussa le colosse affaiblit à terre.
Il se mit ensuite à courir aussi vite qu’il le pouvait dans la direction opposée, alors que le jeune Tannen, maintenant à genoux et ayant lâché sa dangereuse arme, tentait de s’essuyer le visage et surtout les yeux en poussant des cris de douleurs incompréhensible et ridicules. Strickland se saisit de la barre de fer et la jeta quelques mètres plus loin, hors de portée du fou furieux. Le Lieutenant n’eut malheureusement pas le temps de maîtriser le jeune homme qui commençait déjà à se redresser.
Marty, dans sa course, aperçu du coin de l’œil une vieille moto noire garée à proximité. Enfin, vieille, c’est ce qu’il pensa. C’était pourtant une magnifique moto de marque FN, modèle M90 de fabrication Belge, flambant neuve. C’était un moteur monocylindre de presque cinq cent centimètres cubes, très moderne et puissant pour l’époque, culminant à soixante-cinq miles par heure en vitesse de pointe. Le propriétaire, un jeune homme accoudé quelques mètres plus loin sur un appui de fenêtre, semblait absorbé par la conversation qu’il tenait avec une jolie jeune fille. Sachant qu’il n’irait pas bien loin à pied, Marty se dirigea vers le deux-roues et, sans se poser la moindre question, l’enfourcha. Scrutant tour à tour le flanc gauche puis le flanc droit de l’engin, il semblait chercher quelque chose.
- Mais comment on démarre ce truc, hurla-t-il alors que Cliff commençait à reprendre du poil de la bête. C’est pas possible ! Où est-ce qu’on passe les vitesses sur cet engin ?
- Eh ! Mais qu’est-ce que vous faites, criait le jeune propriétaire en s’approchant et en faisant des grands gestes peu impressionnants. C’est… C’est ma moto ! Monsieur, veuillez descendre immédiatement, ou je…
- Ne t’inquiète pas, je promets de te rendre ta vieille bécane très vite !
- Mais ? Quelle vielle bécane ? Elle est toute neuve, criait-il en s’agrippant au bras de Marty pour tenter de le faire descendre.
Semblant surgit de nulle part, John venait de rejoindre son nouvel ami perdu sur la moto. Il poussa le propriétaire, ôta la béquille centrale en posant son pied devant et en faisant glisser l’engin vers l’avant. Puis il enclencha la seconde vitesse à l’aide du levier à main avant de la démarrer en la poussant sur quelques mètres. La belle Marie, épatée par les talents cachés du jeune homme, chuchotait avec un léger sourire à l’oreille de son amie Kate. Marty, sans même pouvoir remercier son sauveur, partit en trombe dans un vrombissement sourd et bruyant.

Cliff, qui commençait enfin à pouvoir ouvrir les yeux pourtant encore imbibés de Vodka, regardait le départ de la moto, impuissant. Il se dirigea sans tarder vers sa voiture devant laquelle Marty venait de passer. C’était une belle décapotable noire, apparemment bien entretenue et lavée de façon impeccable. Il sauta à l’intérieur sans même ouvrir la portière et mis en route son bolide. La chasse était lancée, et il avait la moto en point de mire.
Marty et son poursuivant faisaient le tour de la place principale à toute vitesse sous le regard ébahi des spectateurs qui assistaient à une soirée résolument inattendue. Soudain, notre héro vit que, sur sa droite, une petite rue filait entre deux bâtiments assez hauts. Il bloqua la roue arrière tout en penchant sa moto afin de pénétrer rapidement dans la ruelle. C’était très étroit. Les poignées de sa moto touchaient presque les murs latéraux. Il était obligé de ralentir de façon significative de sorte à ne prendre aucun risque. Il ne sortit de la ruelle qu’une centaine de mètres plus loin.

Il atterrit sur une grande rue vide. Tout semblait maintenant calme. Le claquement rageur du moteur de son deux-roues résonnait dans les rues désertes de Hill Valley. Il faisait maintenant noir dans le ciel de la ville alors qu’un nouvel éclair surgit. Mais toujours pas de pluie. Les réverbères, de très faible intensité lumineuse à cette époque, n’éclairaient le sol que sur une longueur très limitée. L’espace de plusieurs dizaines de mètres qui en séparait deux, était par conséquent plongé dans l’obscurité, que même le scintillement de la lune, étonnement discrète ce soir là, n’arrivait à briser.

Tout à coup, Marty crut distinguer deux petites lumières alignées horizontalement, très loin devant lui. Mais leur couleur et leur forme semblaient différentes des lampadaires. Les deux lumières grossissaient relativement vite. Lorsqu’il comprit que c’étaient des phares, et très probablement ceux de la voiture de Cliff, il eut juste le temps de plonger à nouveau dans une ruelle, sur la gauche cette fois-ci, et un peu plus large que la première. A peine fut-il entré, que Cliff, à bord de son avion de chasse, effectuait un long dérapage juste derrière lui dans le but d’emprunter à son tour l’étroite rue. Au contact des murs latéraux, les rétroviseurs extérieurs de sa voiture volèrent en éclat. Les ailes du bolide de Cliff n’étaient pas épargnées non plus. Leurs frottements créaient de formidables étincelles de part et d’autre du véhicule, le tout dans un vacarme incroyable. En dépit du ralentissement que cela provoquait, le pare-choc de la voiture de Cliff s’approchait dangereusement du garde-boue de la moto. Deux mètres, puis seulement un, et enfin quelques centimètres les séparaient à présent. La fin de la ruelle était enfin visible, mais encore loin. Le pare-choc se rapprochait toujours jusqu’à ce qu’une violente secousse propulse la moto vers l’avant. Le bolide de Cliff, dont le visage laissait maintenant apparaître un sourire jubilatoire, venait de percuter l’arrière de la moto de Marty. Déstabilisé, il reprit cependant rapidement le contrôle de son engin. Mais le pauvre McFly n’eut pas une minute de répits. L’avant de la voiture vint maintenant se coller pour de bon à l’arrière de sa moto. Celle-ci était dès lors littéralement poussée par Cliff et sa sportive.
Les deux engins atteignaient des vitesses époustouflantes. La moto, qui était propulsée à une allure que son moteur ne lui permettait pas d’atteindre seul, aurait sûrement été transportée dans un autre temps si un Convecteur Temporel lui avait été adjoint. Marty n’était plus en capacité de diriger correctement son engin. Il subissait tout bonnement les assauts de son éternel ennemi. Des actions répétées sur les freins n’avaient aucun impacte. Le moindre faux-mouvement ou déséquilibre l’aurait à coup sûr envoyé au sol, ce qui, vu les circonstances, lui aurait très probablement été fatal.
A cette vitesse, la sortie de la ruelle, tant attendue, s’était approchée plus vite que prévu. Plus que quelques dizaines de mètres avant de s’extraire enfin de ce piège. Lorsque Cliff aperçu l’Hôtel de Ville pile en face, il réalisa qu’ils étaient sur le point de débouler à grande vitesse sur la place où la célébration avait lieue. Il écrasa la pédale de frein, ce qui eût pour effet immédiat de décoller subitement la moto de Marty, qui lui aussi commença à tenter de ralentir son engin. Impossible de tourner à cette vitesse !
Le public, qui avait entendu le bruit grandissant des moteurs furieux, et qui s’attendait donc à l’arrivée des deux hommes, s’était mis à l’écart. Tel un berger avec ses moutons, Strickland, avec des grands gestes de la main, tentait de déplacer tout le public, et de rassembler les habitants à un endroit plus sûr.
Brusquement, les deux hommes sortirent de la ruelle, l’un après l’autre. Marty, qui s’était mis debout pour mieux s’équilibrer et dont la moto chassait de la roue arrière, sortit le premier et passa le long de la buvette puis se faufila de justesse entre la haute piste de danse en bois et la régie.
Cliff, quant à lui, commençait à perdre le contrôle de sa décapotable. Elle se mit en travers, longea à son tour la buvette tout en glissade, et son côté droit vint finalement s’encastrer violemment sur le devant de la scène en bois. Le côté gauche de l’auto se souleva et Cliff en fut éjecté. Il fit un saut vertigineux au dessus de la scène, et atterrit au beau milieu du bassin à poisson dont Marty s’était servit pour remplir le verre d’Emmet un peu plus tôt dans la soirée. La voiture était dans un piteux état. Les deux roues du côté droit étaient tordues, et une épaisse fumée noire s’échappait du capot plié et entre-ouvert.

Marty, qui pendant ce temps, était parvenu à s’arrêter juste devant l’Hôtel de Ville grâce à un dérapage maîtrisé, leva la tête comme pour chercher quelqu’un. Il aperçu de nouveau « l’homme en marron », légèrement à l’écart, qui semblait suivre ses faits et gestes avec la plus grande attention. Mais qui, se soir-là, n’était pas en train de l’observer, se rassura-t-il. Le visage de Marty s’éclaircit subitement lorsqu’il entrevit John, bras ballants, au beau milieu de la foule de curieux.

Le terrible Cliff sortit péniblement la tête de l’eau. Quelques personnes, qui s’inquiétaient pour le jeune homme, se postèrent autour du bassin. Lorsqu’ils virent qu’il n’avait rien de grave, et surtout au moment où ils aperçurent son regard menaçant, les bonnes âmes reculèrent de quelques pas. Cliff était en effet tristement célèbre pour sa violence et ses sautes d’humeur. Les spectateurs ne voulaient pas risquer d’en faire les frais. De léger rires, chuchotement et sourires moqueurs naquirent dans le public lorsqu’ ‘ils virent que ses cheveux, son visage et ses épaules étaient recouvertes d’un mélange de mousse, algues et excrément de poissons huileux et malodorant.
- John ! Monte ! cria Marty en lui faisant un signe de la main. On ne peut pas attendre plus longtemps, j’ai besoin de toi maintenant !

Sans hésiter une seconde, John bondit à l’arrière de la moto. Il n’y avait pas de siège passager, mais le garde boue métallique ferait amplement l’affaire. Les deux hommes partirent en furie devant les regards médusés des nombreux spectateurs.

- Tannen, lança le Lieutenant Strickland sur un ton solennel, vous devrez vous expliquer devant les autorités de la ville pour votre attitude de ce soir ! Vous êtes un crétin, Tannen, continua-t-il en se penchant au dessus du bassin pour approcher son visage de celui de Cliff. Si vous ne changez pas de comportement, vous risquez d’inculquer de mauvaises valeurs à votre futur enfant ! Des valeurs, vous savez ce que c’est ?
Cliff n’osa pas répondre. Strickland insista, et d’un air dédaigneux, ajouta en s’approchant un peu plus du jeune homme :
- Pour vous, c’est déjà perdu, mais faites au moins l’effort de montrer l’exemple lorsque votre enfant sera là. Sinon je crains fort que toute la lignée de Tannen ne soient qu’un ramassis de crétins comme vous, votre père Clifford et votre grand-père Bufford !

Le jeune homme, toujours dégoulinant, ne répondait toujours pas aux aboiements du Lieutenant. Il avait les yeux grands ouverts et rivés dans la direction où Marty et John venaient de disparaître. Il s’essuya sommairement la bouche, desserra les dents, prit une grande respiration, et tel un dernier soupir, marmonna :

- Ce gars là, il est mort !
“Les voyages dans le temps sont trop dangereux. Je ferais mieux de me dévouer à l’autre grand mystère de l’humanité: Les femmes!”
Marvin Berry Band
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Postpar qwerty » 23 Juin 2010, 19:27

1,21 gigawatt !
Vous dites que vous avez fabriqué une machine à voyager dans le temps... à partir d'une Delorean ?
Salut, si t'est nouveau, présente toi ici Bienvenue
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