par Marvin Berry Band » 27 Juin 2010, 22:14
Chapitre 10
LE PASSE RESSURGIT
Marty pénétra dans sa voiture et faisait maintenant face au volant. Il devait à présent programmer la date de son retour. Ne sachant pas réellement où il se situait géographiquement, il pensa qu’il serait bon de chercher un endroit un peu reculé afin de ne pas attirer l’attention. Cette précaution valait autant pour le départ que pour le retour. Il se retourna et fouilla derrière son siège. Quelques secondes après, il sortit victorieusement une vieille carte routière. C’était celle qu’Emmet Jr lui avait confiée juste avant son départ. Il la déplia sur le volant. A l’aide de son index, il commença par tenter de se repérer. Pour cela, il cherchait des noms familiers et parlait à voix haute :
- Alors, où puis-je bien me trouver… Hill Valley est là… Ici se trouve la ligne de chemin de fer.
Il suivait la ligne ferroviaire du doigt lorsqu’il s’arrêta sur une curiosité.
- Ravin Clayton ? Tiens, tiens, étonnant… Je pensais que le ravin avait changé de nom lorsque Doc a évité la chute de Clara, sa bien aimée…
Soudain, la porte de la voiture s’ouvrit et Marty, qui sentit presque instantanément deux grosses mains agripper le col de sa chemise, fut violemment soulevé et éjecté hors de son véhicule. Face contre terre, il secoua la tête pour reprendre ses esprits. Avant même de la soulever pour pouvoir identifier son agresseur, il aperçu un auto-ped, cet ancêtre du scooter, par terre, non loin de l’endroit où il avait été projeté. Lorsqu’il put enfin se redresser, l’impitoyable Cliff était là, debout devant lui :
- Je t’ai cherché toute la nuit, et j’ai fini par te retrouver, sale vermine ! Cette fois-ci, tu ne m’échappera pas avec une de tes entourloupes. Tu vas payer !
Il prit deux pas d’élan et asséna un coup de pied aussi soudain que brutal dans le ventre de Marty, resté à genoux au sol.
- Ca, c’était pour ma décapotable, lança-t-il.
Puis, en montrant l’auto-ped du doigt, il ajouta :
- Et ça, c’est pour m’avoir obligé à utilisé cet engin ridicule.
Mais avant qu’il puisse frapper Marty une nouvelle fois, un homme surgit de derrière un buisson, et flanqua un terrible coup de barre métallique derrière le crâne de Cliff. Celui-ci resta figé quelques secondes, les yeux rivés sur son cauchemar ambulant avant de s’écrouler pesamment à ses pieds, inconscient. Marty, ne comprenant plus ce qu’il était véritablement en train de se passer et ne sachant pas à quel personnage il avait à faire, restait là, immobile, prostré au sol.
Quand il parvint enfin à se redresser, l’agresseur de Cliff était devant lui. La première chose qu’il remarqua, c’est l’objet que l’homme avait utilisé pour frapper le jeune Tannen. C’était en réalité une sorte d’emboîtement de cylindres doré de différents diamètres, ressemblant à s’y méprendre à un télescope. La personne qui lui faisait maintenant face n’était nul autre que l’homme en marron, celui qu’il avait aperçu à plusieurs reprises depuis son arrivé en ville. Il portait toujours son chapeau masquant parfaitement une partie de son visage. Il plia son téléscope tel un samouraï qui rangerait son sabre dans son étui, puis annonça :
- Marty ! J’ai quelque chose pour vous, suivez-moi !
- Quoi ?
- Par souci de discrétion, je me suis garé un peu plus bas. Prenez votre machine et suivez-moi. Nous n’avons plus de temps à perdre.
- Mais… Attendez ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Et qui êtes-vous ? Comment pouvez-vous connaître mon nom ?
- Je vous expliquerai tout cela loin d’ici, nous ne pouvons pas prendre le risque d’attendre le réveil de Cliff.
L’homme se retourna et marchait à présent d’un pas pressé vers le bas de la colline. Marty, abasourdi et désarçonné, ne savait plus quoi faire. Sachant que de toute façon, il ne devait en aucun cas rester ici plus longtemps, il sauta en voiture, démarra et avança dans la direction de l’homme en marron. Celui-ci venait d’arriver à proximité de sa voiture, une grande limousine grise, dans laquelle il entra en soulevant son long manteau afin de ne pas s’assoir dessus.
Les deux voitures grises descendaient la colline lentement. Une fois en bas, la limousine tourna à gauche. Marty, plus intrigué que tranquillisé, décida finalement de le suivre. La voix de l’homme ne lui avait pas inspirée de danger particulier. Et après tout, se dit-il pour se rassurer, il venait de lui sauver la vie.
Quelques kilomètres plus loin, la limousine prit de nouveau à gauche, emprunta un chemin de terre peu praticable, puis s’immobilisa. Marty, garé juste derrière, restait dans sa voiture, se sentant plus en sécurité qu’à l’extérieur. Il scrutait prudemment l’homme à travers la lunette arrière et se préparait à faire marche arrière au cas où les choses tourneraient mal. Aussitôt, l’homme baissa son carreau et fit un geste de la main signalant au jeune homme qu’il devait le rejoindre à bord de sa limousine. Marty fut brusquement poussé par un élan de spontanéité. Il ouvrit la porte de sa voiture et se dirigea lentement vers la portière du côté passager de la grande voiture grise. Après une grande respiration, il ouvrit la porte.
- N’ayez crainte, cher ami, prenez place, nous allons être tranquille pour bavarder quelques minutes ici, lança l’homme sur un ton amical.
- J’accepte, répondit Marty en s’asseyant, mais je veux que vous me disiez enfin qui vous êtes.
L’homme ôta son chapeau. Il avait les cheveux blonds, mi-long, tombant légèrement sur les oreilles, et des yeux très bleus. Il devait avoir à peine une cinquantaine d’années, et son visage ne semblait pas totalement inconnu. Ses traits ne reflétaient en tout cas aucune animosité. De façon plutôt amusante, il souleva même le menton, avec un sourire forcé, comme pour demander à Marty s’il le reconnaissait. Ce dernier, confus, s’excusa :
- Désolé, mais je ne vois pas du tout qui vous êtes…
- Je suis Verne ! Verne Newton Brown ! Nous nous somme déjà rencontré, il y a bien longtemps. Enfin, plus longtemps pour moi que pour vous j’imagine, dit-il en rigolant.
- Quoi ? Vous êtes le fils de Doc ? Je veux dire, le Doc du futur, mon ami ?
- Exactement ! Mais je ne suis pas étonné que vous ne m’ayez pas reconnu. Après tout, la dernière fois que l’on s’est vu, je n’étais qu’un enfant.
- Oui, s’écria Marty, c’était lorsque vous êtes passé me dire bonjour en 1985 à bord de la locomotive volante !
- C’est cela.
L’homme marqua une pause, posa son chapeau sur le profond tableau de bord, puis reprit :
- Quant à moi, je vous ai très facilement reconnu en ville hier soir. Je tiens à vous préciser que je n’avais pas prévu d’interférer dans vos plans. Mais par vos graves négligences, vous m’y avez obligé.
- Comment ça ?
- Patience, je vais y venir...
A ce moment précis, le visage de Verne se para subitement d’un ton sérieux, presque grave. Il se retourna et attrapa, sur le siège arrière, une petite sacoche posée à côté d’une sorte de bonnet en fourrure munie d’une queue. Cette sacoche était en cuir noir fermée par une sangle et une boucle argentée. Il la posa sur ses genoux. Une petite chaîne était accrochée à la sangle en cuir. Sur cette chaîne était fixée une étiquette. Sans l’ouvrir, il regarda Marty dans les yeux et commença :
« J’ai perdu votre trace lorsque vous êtes parti en moto avec John. Je vous ai cherché toute la nuit, en gardant un œil sur Cliff. J’ai finalement pensé que la meilleure façon de vous retrouver était de le suivre. Je me suis dit que cette grosse brute me mènerait certainement à vous. Et fort heureusement, je ne me suis pas trompé. Ce fut long, mais j’ai finalement réussi. Cependant, j’ai dû utiliser la violence pour vous arracher à ses griffes, et ce ne fut pas sans mal, car j’ai horreur de faire usage de la force. Je préfère de très loin la discussion et la négociation. Mais je ne vous ai pas cherché toute la nuit pour vous parler de mes centres d’intérêt.
Le Docteur Emmet Lloyd Brown Senior, votre ami mais aussi mon illustre et regretté père, nous avait tous mis très tôt dans la confidence au sujet des voyages spatio-temporels, mais sans jamais vraiment rentrer dans les détails. A la mort tragique de mon frère Jules il y a trente ans, il m’a livré une partie de ce qu’il savait sur ces voyages. J’avais dix-sept ans et j’étais plus bouleversé par la perte de mon grand frère que par ces révélations. De plus, je dois vous avouer que je ne suis pas un scientifique de la trempe de mon père. Certes, les sciences ne me laissent pas indifférent, mais mon métier, ma passion et je dirais même ma raison de vivre, c’est l’écriture.
Maintenant, vous en savez un peu plus sur moi. Mais ce n’est évidemment toujours pas la raison pour laquelle j’ai tout fait pour vous retrouver. Comme je vous l’ai dis tout à l’heure, j’ai quelque chose pour vous. Et je vous demande la plus grande attention.
Cette sacoche en cuir m’a été remise par mon père le 21 novembre 1928, quelques semaines avant sa disparition. Il avait presque cent dix ans lorsqu’il nous a quittés ma mère et moi. Il est vrai que les opérations de rajeunissements effectuées dans le futur l’avaient bien conservé. Pourtant, ce soir là, il était couché dans sa chambre, souffrant. Il n’avait pas bougé de son lit depuis plusieurs jours, ce qui était très étonnant et inquiétant pour l’homme actif et énergique qu’il était. Il passait son temps à griffonner sur des feuilles de papier. Mais, contrairement aux plans et croquis qu’il dessinait habituellement, il semblait que c’étaient des lettres qu’il était en train de rédiger à présent. Il demanda à Clara, ma mère, qui prenait divinement soin de lui, de quitter la chambre pendant une heure ou deux pour me parler seul à seul.
Il m’annonça qu’il était arrivé à la fin du voyage, comme il disait, et qu’il allait me donner ses dernières volontés. Celles-ci devaient être respectées à la lettre. Il me donna une valise et me demanda de l’ouvrir devant ses yeux. Elle contenait cette sacoche et plusieurs autres identiques. Les seuls éléments qui les différenciaient étaient ces quelques mots notés sur chaque étiquette. Il me signala d’un ton ferme que je ne devais sous aucun prétexte les ouvrir. Je n’avais en effet uniquement le droit de consulter les vignettes fixées sur chacune d’elles. Après en avoir lu plusieurs, mon père me donna une photo de vous et m’indiqua qu’un jour, vous apparaîtriez peut-être en ville. Si cela survenait, mon rôle était de bien observer les évènements et agir en fonction de leur évolution. Et si certains évènements bien précis se présentaient, cela s’signifiait qu’une défaillance s’était produite. Je devais simplement, dans l’un de ces cas, vous retrouver dans les plus brefs délais et vous donner la sacoche avec l’étiquette correspondante à l’évènement en question. Cela m’a parut bien simple en apparence, et aussi bien abstrait. Cette nuit, je me suis rendu compte, à mes dépends, que vous retrouver était loin d’être simple, mais les quelques mots notés sur cette étiquette me paraissent toujours aussi abstrait. Je n’ai jamais pus percer tous les secrets et les mystères de mon père.
Je crois que je ne vous apprendrais rien en vous disant qu’Emmet était un homme très prévoyant, et ne laissait que très peu de place au hasard. Les accidents de la vie, m’a-t-il dit, vous pousseraient peut-être un jour, d’une façon ou d’une autre, à reconstruire une machine et à venir essayer de modifier ou rectifier certaines choses dans le passé. Sachant que, avec tout le respect qu’il vous devait, vous aviez toujours eu des difficultés à penser en quatre dimensions, il craignait ce qu’il est vraisemblablement en train de se passer.
Mais je crois que je vous ai bien assez fait patienter. Je ne vous en dis pas plus, un jour ma verve me perdra. Il est grand temps d’agir. Prenez cette sacoche et ouvrez-la. »
Marty, encore sous le choc du récit de Verne, se saisit de la besace en cuir avec hésitation. Il fut d’abord surpris par son poids. Elle était très légère et semblait même presque vide.
L’inscription sur l’étiquette était :
« Ciel nocturne verdâtre »
Il dégagea la sangle de la boucle en argent et ouvrit la sacoche. Seule une longue enveloppe se trouvait à l’intérieur. Elle était fermée et cachetée du sceau « E.L.B. ».
Celle-ci n’avait jamais été ouverte. Il l’ouvrit avec hâte, déploya la lettre pliée en trois et baissa d’abord les yeux pour lire le nom de l’expéditeur. Puis, avec un sourire non dissimulé, commença à lire à voix basse.
Mon cher Marty,
Si tu lis cette lettre, cela signifie que j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annoncer. La bonne, c’est que l’homme qui est avec toi est là pour t’aider et que tu peux lui faire une confiance totale. La mauvaise, et non des moindre, c’est que tu es en train de provoquer un paradoxe temporel. Oui, je parle bien de ces dysfonctionnements qui peuvent anéantir l’univers tout entier.
Par tes actions, tu as directement ou indirectement modifié un élément essentiel qui fait qu’à ce moment précis, la situation est une invraisemblance. Tu as malheureusement créé un grave trouble dans le continuum espace-temps, et c’est à toi de rétablir l’équilibre normal des choses. Mais ce ne sera peut-être pas simple. C’est pourquoi je demande à mon fils Verne de t’aider dans cette mission de première importance.
Bonne chance.
Ton éternel ami,
Emmet.
Emu et attristé, Marty confia la lettre à Verne qui commença à son tour la lecture pendant qu’il essayait de réfléchir et de trouver quelle était la dramatique maladresse qu’il avait commise. Marty s’adressa à Verne lorsque celui-ci reposa la lettre :
- Qu’ai-je bien pus faire de si stupide pour provoquer un paradoxe temporel ?
- Mais, pourquoi veut-il que je vous aide, répondit Verne complètement à côté.
- Comment ? Je ne comprends pas, repris le jeune homme.
- Je ne souhaite absolument pas m’embarquer dans ce genre d’aventure. Je ne suis pas prêt. Non, c’est impossible. Pourquoi me demande-t-il cela ?
Le pauvre homme semblait totalement abasourdi par la requête de son père. Il tremblait et paraissait littéralement perdu. Marty, rassurant, posa sa main sur le bras de Verne et lui dit :
- Vous n’avez pas à m’aider si vous ne le souhaitez pas. C’est en effet ce que Doc souhaitait, mais c’est d’abord à moi de trouver la solution et de régler le problème. Je serais heureux si vous décidez de m’aider, mais je ne veux surtout pas vous forcer la main. Et Doc non plus, j’en suis certain.
- Non, mon père a raison, Marty. Je ne peux pas vous laisser seul dans cette mission. Vous avez besoin d’aide et je suis ici l’unique personne à pouvoir vous en donner.
Après un instant de réflexion, son visage s’éclaircit, et en regardant Marty droit dans les yeux, il conclu de manière grandiloquente :
- Moi, Verne Newton Brown, fils de l’éminent Docteur Emmet Loyd Brown, ai décidé solennellement, en cet instant, de vous apporter, mon cher Marty McFly, tout mon savoir et toute l’aide qui sera nécessaire à l’accomplissement de cette lourde tâche que vous venez de recevoir.
- Euh… Je n’en demandais pas tant, mais je suis très heureux que vous ayez fait ce choix, répondit timidement Marty, un peu déconcerté par l'étonnante tirade de Verne. Ce dernier, sur un ton énergique, lança :
- Mettons-nous tout de suite au travail. Je n’ai pas encore la clé et la solution de votre problème, mais je crois l’avoir identifié.
« Le soir, mon père nous parlait souvent de sa vie, ses expériences et de son enfance. Comme souvent, les mêmes histoires revenaient assez régulièrement C’est ainsi que ma mère, mon frère et moi-même connaissions la plupart d’entre elles par cœur. L’une d’entre elle ne m’avait pas particulièrement marquée à l’époque, mais je n’ai pas pus m’empêcher d’y repenser depuis hier soir.
Il disait souvent que l’école et les études, de manière générale, le passionnaient. Mais lorsqu’arrivait l’heure de la récréation, c’était pour lui beaucoup moins facile. Il avait en effet de graves difficultés à s’intégrer à un groupe, parler avec ses petits camarades du même âge, ou tout simplement se faire des amis. Vous connaissez très bien mon père, et il n’est donc nul besoin d’entrer plus dans les détails de ce problème. Sa différence était bien sûr la cause principale de ces difficultés. C’est alors qu’il s’est petit à petit replié sur lui-même. Ou plus exactement, ce trouble l’a incité à se consacrer totalement aux études, puis aux sciences. Ses problèmes relationnels avec les enfants de son âge l’ont en fait poussé vers les sciences, qui sont tout de suite devenus une passion, puis un métier et même une raison de vivre.
Mon père s’est toujours sentit différent. Non pas au dessus ou en dessous des autres, mais juste à côté. Très loin à côté en réalité. Il ne se souvenait pas exactement comment s’est arrivé ou comment la rupture progressive avec la société s’est opérée, mais il se rappelait parfaitement d’un élément déclencheur. Une petite déconvenue qui provoqua ou au moins accéléra sa mise à l’écart et par conséquent son adoration des sciences.
Il racontait donc très souvent qu’un soir de fête, lorsqu’il était jeune adolescent, il est allé rejoindre quelques camarades qui s’amusaient un peu à l’écart. Ceux-ci, expliquait-il, lui ont fait boire un demi verre d’alcool. Il tomba, resta évanoui pendant plusieurs minutes et fut par la suite la risée de tous les jeunes de son âge.
En changeant l’alcool par de l’eau, vous avez certes permis à votre ami Doc d’éviter de se ridiculiser devant ses camarades. Mais surtout, vous avez modifié le cours normal des choses. Emmet ne sera pas aussi mis à l’écart qu’il aurait dû l’être, ne s’adonnera pas aux études et aux sciences comme cela aurait dû être le cas, et ne construira certainement jamais de machine à voyager dans le temps...
Mais alors que faites-vous donc ici si Doc n’invente et ne fabrique jamais cette machine ? Et moi, pourquoi suis-je ici, en 1935, alors que mon père n’est qu’un enfant ? Un enfant qui était sensé réaliser de grandes choses, mais qui ne le fera sans doutes jamais. A cause de vous. »
Sur ces mots très dur, Verne resta figé, les yeux grands ouverts, le regard cloué sur celui de Marty, et les sourcils haut perchés, comme aurait pus le faire son père. Le jeune homme restait quant à lui bouche bée. Il ne savait quoi répondre. Suffoqué, il réalisa à cet instant l’ampleur et l’étendue de son erreur. Il se sentait honteux.
Après quelques secondes de silence, il retrouva l’assurance, l’audace et la volonté qui le caractérisait, et d’un ton résolu, annonça à Verne :
- Je refuse de vous impliquer plus dans cette histoire ! Je pars seul, et tout de suite !
- Mais, comment… Je ne saisi pas bien. Vous n’avez plus besoin de mon aide ?
Marty commençait à rassembler des affaires et à préparer la voiture à un nouveau déplacement temporel. Il courait dans tous les sens mais prit le temps de répondre à Verne :
- Je dois prendre mes responsabilités. J’ai créé un problème et suis dans l’obligation de le résoudre, mais vous en avez déjà beaucoup fait. Je ne veux pas vous faire prendre plus de risques.
- Mais… Qu’allez-vous faire ?
Il était maintenant au volant de son véhicule spatio-temporel, et avant de fermer la portière, conclu avec un sourire crispé :
- J’ai mon plan d’action en tête. Et mon ami Doc m’aidera à le peaufiner. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. A bientôt peut-être !
Il pianota sur l’écran de contrôle relié au Convecteur Temporel Adaptable et la date 14 JUN 1905 s’inscrivit. Il fit demi tour, roula quelques minutes avant de trouver une route suffisamment longue pour atteindre les quatre vingt huit miles à l’heure, puis accéléra violemment. Peu avant les quatre vingt dix, la Viper trembla et des ondes électromagnétiques l’entourèrent. Marty et sa diabolique machine disparurent soudainement en laissant deux larges traînées enflammées sur la route.
Suite au prochain épisode…
“Les voyages dans le temps sont trop dangereux. Je ferais mieux de me dévouer à l’autre grand mystère de l’humanité: Les femmes!”