Mano a écrit:Merci renwar pour ce commentaire et cette précision.
Il faudrait que je pense à regarder la trilogie en VO, cela pourrait être instructif pour moi.
Je viens de lire sur Wikipedia que "Great Scott" serait un euphémisme pour "Great God", afin de ne pas prononcer le nom de Dieu en vain.
Un peu comme en français où l'on dit "parbleu !" ou "pardi !" au lieu de "par Dieu !" Il semblerait que dans la VF de RVLF, l'expression "Nom de Zeus !" évite de prononcer le mot Dieu en le remplaçant par son équivalent mythologique, étant donné que Zeus était considéré comme le "Dieu des dieux".
A propos de l'expression "Nom de Zeus !", j'ai cherché à savoir s'il s'agissait d'une totale invention des traducteurs, ou bien si elle préexistait...
J'ai donc cherché sur Google Books cette expression, dans des publications datant d'avant 1985, et j'ai trouvé 2 références :
La plus ancienne :
L'Homme Déo de Michel Guérin, aux éditions Grasset, paru le 6 septembre 1978
Extrait :
"… Le cousin recousait entre deux argousins de son costume accoutumé la couture décousue — c'est-à-dire la martingale, la margelle (pardon, la braguette), à moins que ce ne fût la marinière la doublure. Marron la marinière et d'or la double hure, dort la doublure. Voilà. Le cousin contenté par sa couture — car ce qui est dur coûte — arbore un arbre… Pardon un air de satisfaction et se caresse la moustache de son aiguille à queue blanche, de coton, la gueule, et la comète glisse dans le poil roux et fait une queue-à-tête, il s'ôte le brin de fil qui chatouille la narine non prévenue,
nom de Zeus ça titille à la racine, les pores eux comme un bassin de clovisses mourant bulle à bulle, faudra pratiquer le pessaire mes bons, ça glisse, ça pisse, une tige se prend dans le chas, mais comment qu'il sait ça, le cousin, pis qu'il est aveugle."
On voit que l'auteur ici s'amuse beaucoup avec la langue française. On comprend qu'il a modifié volontairement de façon plaisante le traditionnel "nom de Dieu" en "nom de Zeus".
La seconde référence que j'ai trouvée :
Le rocher de Sisyphe de Narcisse Praz aux Editions d'en bas, paru en 1983.
Extraits :
"Ce n'est pas en ayant ta tête pleine de problèmes horlogers que tu vas pouvoir écrire ton livre, Le livre. Tu as besoin de toute ton autonomie. A toi de la gagner. Et quelque chose me dit que tu es sur la bonne voie — qui est peut-être la mauvaise dans d'autres domaines. Chacun vit sa vie. Vis la tienne. Vis ton aventure, humaine ou inhumaine : nul ne peut se substituer à toi,
nom de Zeus! Traverse la ville jusqu'à l'aéroport, le temps d'entendre des Grecs parler grec et de te rendre compte que cette langue est toute de musique et de comparer cette musique au crépitement dur des syllabes prononcées par tes professeurs comme s'ils avaient joué du Mozart sur une machine à écrire."
"Athènes. Le Parthénon. Aussitôt débarqué à Athènes, te voici déjà au Parthénon. Au fait, que se passait-il au Parthénon ? Et à l'Acropole ? "Acro", la mort, ''polis", la ville. La ville des morts. Oui, mais...
Nom de Zeus de nom de Zeus ! Heureusement qu'il y a les jurons pour te faire retenir au moins un nom de dieu, sinon... Que te reste-t-il de ta brillante culture, Zarp ? Que te reste-t-il de tes huit années d'étude du grec ancien, de la mythologie, de l'Histoire avec sa majuscule ? Rien. Avoue-le : rien ! Et pourtant, nul ne vienne dire que ce fut faute d'avoir bien assimilé les leçons de tes brillants professeurs : en grec comme en latin, tu étais le meilleur. Tu étais même le meilleur de tous les concours intercantonaux organisés à l'époque entre collèges. Alors ?"
Ici le récit semble baigné dans l'univers de la Grèce, ce qui explique l'utilisation du nom Zeus en remplacement du mot Dieu dans l'expression consacrée.
Je n'ai pas trouvé d'autres sources antérieures à Retour vers le futur !
Bien que cette expression se retrouve dans ces oeuvres préexistantes, il est vraisemblable que les traducteurs aient ré-inventé cette expression dans leur tentative de trouver un équivalant à l'expression de la V.O. "Great Scott", déformation de "Great God".